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Le cas de l’artiste Amron, arrêté pour ses prises de position critiques envers la gouvernance actuelle, soulève des interrogations profondes et dérangeantes. Après son interpellation, l’opinion publique apprend qu’il aurait été interné en centre psychiatrique, puis, comme par enchantement, guéri. Peu après, une vidéo circule dans laquelle il exprime des regrets, demande pardon au président du conseil, et reconnaît avoir agi sous l’emprise d’une dépression aiguë.
Ce scénario intrigue à plus d’un titre. Car voilà qu’un homme, déclaré en détresse mentale, parvient soudainement à formuler un discours articulé, à identifier précisément les lieux de son internement, à relater les faits passés avec une lucidité surprenante. Une première dans l’histoire médicale et judiciaire du pays.Un « fou » guéri qui se rappelle avec exactitude ce qu’il a fait pendant sa folie, et surtout, qui sait à qui s’excuser, devant quelle caméra et pour quels propos?
Mais alors, si la
Cette mise en scène soulève une question fondamentale, entre celui qu’on présente comme « fou », celui qui le filme, et celui qui orchestre cette communication, qui est véritablement en pleine possession de ses facultés ?
Loin d’être une simple affaire individuelle, cette histoire en dit long sur les méthodes employées pour museler les voix discordantes. Et au fond, le peuple togolais, pris pour un spectateur naïf, n’est-il pas la cible réelle de cette mascarade ?
Finalement, qui est fou ?
Ricardo Agouzou