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750 nouveaux prolétaires ont prêté serment jeudi dernier dans le cadre du Programme de promotion du volontariat national au Togo ( PROVONAT ) introduit depuis quelques années au Togo par Mme Victoire Tomégah-Dogbé, « ministre de tout ». Officiellement, elle est ministre du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes. Mais au nom de la propagande politique pour la pérennisation de la « dictature militaire », elle n’hésite pas à empiéter sur les prérogatives de ses collègues.
 
En lançant le Fonds national pour la finance inclusive (FNFI), elle s’est improvisée ministre des Finances, puisque la distribution des malheureux 30 000 FCFA passe par les institutions de microfinance. Sur ce projet, elle ne tolère aucune critique et le ministre Kako Nubukpo en a eu pour son grade quand il a formulé des observations par rapport à tout ce qui se fait. Samedi dernier par exemple, elle ne s’est pas empêchée de jouer à la grande vertueuse en parlant du civisme et de la citoyenneté. Pourtant, elle cumule depuis plusieurs années le poste de la ministre du Développement et consorts avec celui de la Directrice de Cabinet du Président de la République ayant rang de ministre. Elle est doublement ministre quoi ! Et avec les nombreux projets qu’elle a initiés, elle s’est sur-enrichie. Ceux qui ont assisté au mariage d’une de ses filles organisé récemment, peuvent en témoigner. C’était la bombance. Pendant ce temps, elle s’escrime à faire de ses autres compatriotes des volontaires à qui elle demande « d’être le relais dans la diffusion des principes fondamentaux du volontariat que sont la volonté, la motivation non financière et la philanthropie ».
 
Voilà ! La ministre bling-bling et sa famille peuvent brasser des millions et se la couler douce. Les autres Togolais, eux, doivent travailler comme des bêtes de somme au nom du volontariat national et faire une croix sur la motivation financière. Chose bizarre, ces volontaires ne sont pas souvent engagés en cas de vacance de poste dans les structures d’accueil. En trois ans d’exercice, aucun chiffre n’est communiqué sur le nombre de volontaires du PROVONAT qui sont devenus des employés à plein temps. On s’est seulement contenté de dire que « le PROVONAT a enregistré d’excellents résultats » et « contribue à l’amélioration des performances du pays en matière de développement, notamment dans les secteurs sociaux et le développement des communautés de base ». N’importe quoi !
 
Nous ne le dirons jamais assez, le PROVONAT est une politique d’exploitation de l’homme par l’homme. Cette dame est tout simplement en train d’abrutir des jeunes diplômés. Ne revient-il pas à l’Etat de faire l’état des lieux et lancer un concours de recrutement en bonne et due forme si le besoin en ressources humaines se fait sentir ? Une telle démarche permettra aux admis d’avoir un emploi et à ceux qui n’ont pas réussi, de se réorienter au lieu que tout ce monde s’enferme dans un volontariat éternel. Et tous ces 750 nouveaux volontaires qui ont prêté serment jeudi dernier, la main gauche sur la poitrine et la main droite levée vers le ciel, un regard hâve et hagard, nous rappellent ces misérables ouvriers mineurs peints par Victor Hugo dans son poème « Melancolia ». Où vont tous ces volontaires de Tomegah-Dogbé dont pas un seul ne rit… ?
 
Source : [16/10/2014] Zeus Aziadouvo, Liberte-Togo
 

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