Corps des deux victimes abattues en toute impunité par la police | Photo : DR
Corps des deux victimes abattues en toute impunité par la police | Photo : DR

Le Togo a une gouvernance de bric et de broc. Le Tout assis sur des manipulations et les contre-vérités. Le rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) sur deux présumés braqueurs abattus à KanyiKopé le 27 juillet 2019 dénude pour la énième fois ce régime dont la vie de ses concitoyens est devenue un jouet. En effet, la Direction de la Police Nationale a ameuté la presse tôt cette matinée-là sur la « neutralisation », d’Amouzou Koffi alias « Cimetière » et Mlatawo Dekpo, présentés comme des braqueurs filés depuis Katanga avec des échanges de tirs. Faux !, a retorqué la famille des deux infortunés qui clame haut et fort qu’ils ont plutôt été interpelés à leur domicile à Akato autour de 23h30 minutes la veille. Une position soutenue par le Pasteur Edoh Komi du Mouvement Martin Luther King.

Curieusement, le 09 août 2019, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile Yark Damehame lors d’une rencontre avec la presse menace : le gouvernement va intenter une action en justice contre le Pasteur Edoh Komi et la famille des victimes dans le cadre de l’affaire des deux braqueurs tués. Pour le Général Yark « Nous n’avons aucune raison d’aller prendre les citoyens à la maison ».

Malheureusement, la CNDH confirme que les deux concitoyens ont été enlevés à leur domicile. « La Commission a conclu que les nommés Amouzou Koffi alias « Cimetière » et Mlatawo Dékpo ont été enlevés à leur domicile par un groupe d’Hommes dont certains en tenue « sodja » ». En clair, les deux victimes n’ont pas été filées à Katanga. Le scénario tel que présenté est un gros tissu de mensonges comme dans la plupart des dossiers de ce genre.

Après le rapport de la CNDH, on attend la plainte du gouvernement contre la famille des victimes et le Pasteur Edoh Komi. Il discrédite davantage le gouvernement togolais. Ce rapport de la CNDH a été adopté depuis le 5 décembre 2019 et les autorités ont bien connaissance du contenu. Il est de la responsabilité du gouvernement de situer l’opinion. Au surplus, les meurtriers doivent répondre de leur forfaiture. La vie humaine est sacrée. Le minimum pour le gouvernement, c’est de faire démissionner ceux qui ont conçu ce gros mensonge. Pour l’histoire, les parents doivent porter plainte pour que justice soit faite.

Honoré Adontui

Source : Le Correcteur

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