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Togo : Panafricanisme business et panafricanistes mercenaires

Togo : Panafricanisme business et panafricanistes mercenaires

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À l’occasion de la tenue du 9e Congrès panafricain à Lomé, du 8 au 12 décembre 2025, les appels au boycott fusent de partout. La raison évoquée par les partisans du boycott ? Le panafricanisme ne peut soutenir par la publicité une dictature rétrograde et liberticide. Le panafricanisme est censé soutenir les peuples et non les régimes qui sont des pions de l’impérialisme et de la Françafrique.

Qu’est-ce que le panfricanisme ? Le définir comme idéologie et politique n’est pas aisé. Il y a pratiquement autant de définitions que de partisans. Mais il y a d’abord et surtout les manipulateurs au pouvoir, comme au Togo; ensuite les partisans soucieux de la libération et de l’indépendance de toute l’Afrique, et enfin les mercenaires panafricanistes au service du néocolonialisme et de certaines dictatures qui broient leurs peuples. Ces mercenaires endimanchés sont des gangsters politiques très présents sur la toile. Menteurs professionnels, mythomanes invétérés, frimeurs, branleurs, mystificateurs, opportunistes, ces individus à la grande gueule, se font leur beurre sur les malheurs des peuples africains.

La naïveté et la nescience des foules contribuent à leur succès, parce qu’ils se font passer pour de grands intellectuels; ce qu’ils ne sont pas, évidemment. Quand on constate la fausseté fréquente de leurs analyses, leurs carences intellectuelles et leurs insuffisances théoriques, une conclusion s’impose quant à leur importance: du pipi de chat. Moi, j’ai choisi, depuis des années, de les zapper systématiquement sur les réseaux sociaux. Il est donc heureux que le Congrès de Lomé attire l’attention sur leur rouerie en les mettant à nu.

Pour faire court, le panafricanisme, dont les premiers idéologues ont défini le concept au début du 20e siècle, est une idéologie politique dont l’objet est la libération du continent africain et des territoires de sa diaspora ultramarine du colonialisme et de l’impérialisme. L’unité africaine est l’outil qui doit oeuvrer au développement et à la liberté des individus et des peuples. La promotion des cultures et des langues africaines est destinée à servir de racines dynamiques à l’élan libérateur du progrès.

Nous vivons à une époque de falsifications et de mensonges élevés en méthodes de gouvernement, de communication et de manipulation des consciences. Les mots sont galvaudés et ne possèdent plus de significations précises. Les gouvernements et les réseaux sociaux cultivent l’amalgame et l’à-peu-près. Dès qu’ils sont pris en flagrant délit de mensonges, ils affirment, la main sur le coeur, ne pas avoir été bien compris, en jouant sur le flou de leur vocabulaire.

Comme par hasard, ce sont les régimes illégitimes les plus contestés, aujourd’hui, qui clament le plus fort, leur catéchisme panafricaniste. C’est de la pure démagogie. Le panafricanisme, qui se veut un facteur de liberté et de développement, n’a aucune crédibilité sous aucune dictature civile ou militaire, aucune démocratie bidon, actuellement en Afrique où la politique se réduit à la répression avec son lot de prisonniers politiques et d’opinion, d’exilés politiques, de violations massives des droits humains et une liberté de presse baîllonnée. Dans ces régimes autoritaires, le multipartisme

est le cache-sexe malodorant du parti unique.

Ces régimes ne peuvent être panafricanistes en brimant leurs propres peuples. C’est une escroquerie politique, car, après l’échec des partis uniques suite aux fausses indépendances, aux régimes militaires putschistes, aux fausses démocraties et aux come-back des régimes militaires liberticides qui ont suivi, la ruse des gouvernances médiocres et néocolonialistes consiste à surfer sur le panafricanisme qui jouit d’une estime favorable au sein de l’opinion publique des pays africains. Les démagogues excluent totalement la pratique, c’est-à-dire le développement, en offrant le mythe aux pauvres peuples africains en quête de libération et de développement économique.

C’est à cause de l’échec économique que s’ouvrent les machoires du piège de la migration clandestine vers l’Occident plus prospère, en transformant la Méditerranée en cimetière marin pour une partie de la jeunesse africaine désespérée. On remplace le faire par le dire, faute de vision politique. L’impéritie de ces régimes les pousse à recruter des panafricanistes mercenaires vuvuzélistes vuvuzélés pour faire le maximum de bruit afin de voiler la vacuité de politiques qui ne génèrent que la misère, l’injustice, l’impunité, la corruption et la mégalomanie de prétendus “dieux de la terre”.

Les peuples, dans les périodes dangereuses de transition des sociétés en construction ou gravement en crise, adoptent souvent une attitude résignée d’attente de l’avènement de sauveurs capables de miracles. Or, dans la situation actuelle d’effondrement économique et social de la plupart des pays africains, ce sont les bourreaux qui portent le masque trompeur de sauveurs. Belle ironie ! Et des foules naïves se laissent prendre au piège de l’apparence.

Le mythe du panafricanisme, phénomène purement verbal, est devenu une source de profit pour le panafricanisme business de pieds nickelés, véritables mercenaires du micro et de la plume. Ces brimborions politiques sans foi ni loi, offrent leurs services aux plus offrants des gouvernements fascistes et autres groupes d’intérêts mafieux impérialistes. Pris la main dans le pot de confiture, certains de ces histrions ont dû avouer avoir reçu des centaines de millions de francs CFA d’une puissance étrangère pour défendre une politique extra-africaine. Les contradictions ne les rebutent point puisqu’ils sont, tout à la fois, les valets des réseaux néo-moscoutaires et des réseaux françafricains pourtant irréconciliables.

À force d’avoir trop patrociné, les faux panaficanistes bobardiers ont provoqué un retournement de situation qui est en train de monter les opinions publiques africaines contre eux et leurs commanditaires.

Pourquoi un boycott ? J’estime incongru d’organiser des assises panafricanistes – une occasion de propagande pour le dictateur Faure Gnassingbé – sous un régime de coup d’État permanent dans lequel le pouvoir est confisqué par une clique depuis près de soixante ans malgré le rejet massif des Togolais qui veulent voir s’ouvrir, enfin, devant eux, les portes de l’avenir. Les panafricanistes qui vont participer à ce congrès, ne commettent pas une erreur, mais une faute envers le peuple togolais. Aucun peuple, je dis bien aucun peuple, ne peut être sacrifié au profit d’une politique ou d’une idéologie.

Qu’on se le dise !

Ayayi Togoata APÉDO-AMAH