En novembre 2014, le gouvernement togolais avait senti la nécessité d’instaurer l’«Opération Togo propre » dont l’objectif est d’inculquer les valeurs civiques à la population. Ainsi chaque 1er samedi du mois, chaque citoyen est censé se livrer à une opération de nettoyage de son environnement immédiat, mais aussi nettoyer d’autres quartiers de sa ville dans un grand élan populaire.
 
Opération Togo Propre : Faure ne veut mettre la main à la pâte ! | Caricature : Donisen Donald / Liberté
Opération Togo Propre : Faure ne veut mettre la main à la pâte ! | Caricature : Donisen Donald / Liberté


Mais depuis qu’elle a été instituée, l’opération fait pschitt. La mobilisation n’a jamais été au rendez-vous. Les populations ne se reconnaissant pas en leurs autorités qu’ils n’ont pas élues, ne se gênent guère de prendre part aux opérations Togo propre et préfèrent vaquer à leurs occupations quotidiennes. L’opération se limite souvent à quelques fonctionnaires qui sortent et balayent, à grands renforts médiatiques, autour de certains bâtiments administratifs. Puis c’est tout.
 

« Penser à la personne humaine, pour faire en sorte de valoriser les gens et soi-même » (André Barbeyrac)

 
Dans un communiqué, le gouvernement a annoncé la tenue demain samedi 2 avril prochain de la traditionnelle opération «Togo propre». Face aux échecs retentissants qu’ont connus les opérations antérieures, le gouvernement sonne le tocsin. Un appel pressant est lancé aux préfets, présidents de délégations spéciales, chefs cantons, chefs de villages et de quartiers ainsi qu’aux communautés de développement de villages et de quartiers à « prendre les dispositions nécessaires pour assurer l’effectivité de cette opération ». Idem pour les responsables des administrations publiques qui sont priés de jouer leur partition en mobilisant leurs administrés afin d’assurer un succès éclatant à l’opération.
 
Et si Faure Gnassingbé montrait l’exemple aux Togolais en prenant part à cette opération de salubrité publique ? Voir le chef de l’Etat himself donner des coups de balai à la présidence par exemple pourrait susciter une adhésion populaire à cette opération. Sous d’autres cieux, les dirigeants n’hésitent pas à se mêler à la masse comme des citoyens ordinaires pour ramasser des ordures.
 
En Tanzanie par exemple, on a vu le président John Magufuli en pleine opération de nettoyage dans les rues de Dar es-Salaam. Une campagne imposée par le chef de l’Etat en lieu et place des festivités annuelles de l’Indépendance, pour faire des économies et consacrer les fonds à la lutte contre le choléra.
 
« Travaillons ensemble pour garder notre pays, nos villes, nos maisons et nos lieux de travail propres », a encouragé le « Bulldozer » comme on l’appelle, en charriant à la main et devant les caméras les feuilles et détritus en plastique empilés autour d’un marché aux poissons proche du palais présidentiel de la capitale économique. Un exemple apparemment suivi : les opérations de nettoyage ont eu lieu dans tout Dar es-Salaam.
 
Pourquoi ne pas imiter cet exemple-là ici aussi ? Cela aurait peut-être changé le regard que les populations portent sur cette opération de salubrité publique parce qu’elles ne se sentent pas du tout concernées. A moins que le N°1 togolais ne se croie l’émule de Dieu.
 
Par ailleurs, pourquoi le gouvernement ne réhabilite-t-il pas le service de la voirie en investissant dans de bons matériels pour la propreté voies publiques ?
 
Source: Médard Amétépé, Liberté
 

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