La morgue du CHU Sylvanus Olympio à Lomé | Archives
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Le service de la morgue du CHU Sylvanus Olympio a traversé, ces derniers mois, de vives tensions. Une partie du personnel était à couteaux tirés avec la hiérarchie accusée d’importantes malversations financières.
 
Selon les informations, depuis lundi 31 octobre dernier, toute l’équipe d’administration de la morgue a été affectée, y compris celui qui fait office du chef service dont le départ était attendu depuis plusieurs mois par ses collaborateurs.
 
En effet, le désormais ancien chef du service de la morgue, Mesmin Ategoua était accusé depuis plus d’un an par ses collaborateurs, de se livrer à de graves malversations financières. Selon les informations, la direction de l’hôpital a plusieurs fois été saisie de son cas sans qu’aucune décision efficace ne soit prise à son encontre. En février dernier, sur insistance des plaignants, la direction a fini par réagir, l’enjoignant de verser un montant de 400. 000 francs CFA. Un montant qui a scandalisé le personnel qui croyait dur comme fer que leur chef aurait détourné sur la période indiquée plusieurs dizaines de millions. Pire, il ne comprend pas pourquoi il a conservé le même poste.
 
Finalement, même si la direction lui a imputé des faits graves, elle ne l’a pas privé de ses moyens. Par conséquent, le personnel dit avoir constaté une recrudescence des mêmes pratiques qui consistent à un système de facturation parallèle organisé par le chef de service. Ce dernier délivrerait directement des factures depuis son bureau aux familles des défunts, au lieu d’envoyer ces dernières vers les guichets de la comptabilité régulière du CHU, en y mettant par usurpation les noms des comptables, obligerait les familles à payer systématiquement pour la formalisation alors que certains corps qui devraient être inhumés dans les heures suivantes n’en auraient pas besoin ; d’être de connivence avec les « laveurs » qui ont entre-temps augmenté le coût de leur prestation (afin de lui reverser des rétro-commissions ?), etc.
 
Plusieurs semaines avant la sortie de la décision de son affection, il avait été privé de son ordinateur, saisi pour des besoins d’enquête. Puis lundi dernier, on apprend que toute l’équipe est affectée sur décision de la direction, surtout sans aucune sanction à l’encontre de celui qui se serait livré au business macabre, au détriment des caisses du CHU SO. Que cache cette attitude jugée « complaisante » vis-à-vis de M. Mesmin Ategoua ? Pourquoi malgré les nombreuses preuves de ses malversations qui sont fournies à la direction, celle-ci évite de demander des comptes à l’accusé et lui faire réparer les torts financiers causés à l’établissement?
 
Dans une interview accordée à L’Alternative, on se rappelle que le directeur du CHU SO, le Col Wiyoou Adom déplorait le manque d’intégrité et les malversations, surtout au sein de certains départements son établissement. Et le projet (déjà enroué) de « contractualisation » cher au ministre de la Santé, prof. Moustafa MIJIYAWA, visait justement, au nombre des services à redresser prioritairement, celui de la morgue, car étant des plus « pourris ».
 
Et, visiblement, dans l’attente d’un hypothétique redressement, certains ont décidé de mettre en coupes réglées une morgue déjà à l’agonie.
 
Source : Mensah K., L’Alternative No. 567 du 04 Novembre 2016
 

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