Dis-moi où et qui tu mobilises, je te dirai qui tu es…

Après la mascarade d’élections législatives du 20 décembre dernier et après la réinstallation de la dictature par les chefs d´état de la CEDEAO, l’opposition constituée en coalition a tenu une conférence de presse mercredi. La chose la plus importante que l’on peut retenir de ce rendez-vous avec la presse, c’est l’annonce de la reprise des marches pour exiger comme depuis plus d´un an les réformes politiques. La C14 montre par cette décision au régime Gnassingbé et à ses complices de la CEDEAO que la crise n’est nullement terminée comme ils l’affirment hypocritement.

Mais la question qui se pose maintenant est de savoir si une simple annonce suffit pour faire sortir tout le monde et partout dans les rues le 12 janvier prochain. En temps de révolution les peuples ont parfois besoin qu’on les chatouille. Et quand on se rappelle que lors des dernières manifestations avant le 20 décembre 2018 les populations n’étaient pas sorties massivement dans certaines contrées de notre pays, il est urgent que nos leaders fassent un grand effort pour convaincre leurs militants de prendre massivement part aux manifestations que la C14 organisera dans les prochaines semaines, à commencer par celle du 12 janvier. Il ne suffit donc plus d’annoncer la date sans approcher les populations pour leur dire comment elles doivent se mobiliser pour que les marches soient vraiment des marches qui emportent le régime. L’arme des marches semble être très simple, mais peut être très efficace si nous savons bien la manier. Imaginons toutes les villes du Togo se mettre dans les rues en même temps et pendant plusieurs jours, le pouvoir de Lomé, malgré la répression, sera à bout d’effectifs et finira par perdre le contrôle, et ce sera sa fin. Et les togolais auront réglé leur problème eux-mêmes; personne ne parlera plus donc de la CEDEAO ou de la fameuse communauté internationale pour venir nous narguer. Et c’est pourquoi après la marche du 12 janvier 2019, les marches suivantes qui seront organisées devraient se dérouler sur 3 trois jours, mercredi, jeudi, samedi par exemple; pour que la seule arme qui nous reste puisse cette fois-ci faire mouche.

Certaines mauvaises langues prétendent qu’il existe une conjuration de certains leaders au sein de la coalition pour faire échouer la lutte et que c’est à dessein que des togolais de certaines régions ne sont pas pressées de sortir pour manifester. Ce que nous ne croyons pas; C’est comme un paysan qui mettrait du feu aux champs qu’il a mis beaucoup de temps à cultiver. Un menuisier qui se mettrait à démembrer la belle armoire qu’il vient de fabriquer. Incompréhensible, non?! En tout cas c’est un grand défi lancé à tous les leaders de notre opposition de mobiliser chez eux pour faire mentir les détracteurs. Et retourner chez soi pour mobiliser n’a rien à voir avec le régionalisme, le tribalisme, le communautarisme ou encore la personnalisation de la lutte, comme tentent de raisonner certains. Dans tous les pays du monde, à commencer par les plus démocratiques, les partis politiques ou les leaders ont leurs fiefs et leurs électorats traditionnels.

Mobilisation, mobilisation! tel est le mot qui doit revenir comme un refrain sur les lèvres de tous les démocrates togolais, à commencer par les leaders, de telle sorte que ce mot, au moment de fêter la libération, soit sacré comme le mot de l´année.
 

Samari Tchadjobo
Samari Tchadjobo
Allemagne
 
source :
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here