Isabelle Ameganvi : « On n’a jamais proposé 1,5 millions de dollars à Jean-Pierre Fabre »

 
La marche hebdomadaire du Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac) a connu une affluence moins importante ce samedi. Ils étaient autour de trois mille personnes à prendre d’assaut le macadam pour protester contre la situation politique qui prévaut au Togo avec la caporalisation systématique des institutions de la République par le pouvoir « illégitime » de Faure Gnassingbé, soutenu par Gilchrist Olympio et ses adeptes. « Faure Gnassingbé président illégitime », « Nous dénonçons le complot Rpt-Ago », « Nous demandons la démission de la Cour Constitutionnelle », « Opposition togolaise, rassemblons-nous », ce sont là quelques-uns des messages que les marcheurs ont voulu adresser à la nomenklatura qui régente depuis près de cinquante (50) ans le Togo.
 
L’heure est au rassemblement de toute l’opposition, a dit aux manifestants Tchabouré Aimé Gogué, président national de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi), qui a souhaité une pause de quelques semaines dans l’organisation des marches en vue de mener à bien les tractations entreprises pour la formation d’un front commun de l’opposition.
 
Le Pr. Aimé Gogué a également abordé la question du rééchelonnement de la dette du Togo par les bailleurs de fonds. Le président de l’Addi s’est félicité de ce que le Togo ait atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE, mais, a-t-il relativisé, la communauté internationale doit s’assurer que ce régime pourra gérer au mieux la manne à venir.  « Est-ce que la corruption a pris fin au Togo ? Est-ce que les droits de l’Homme sont respectés ? », a-t-il demandé à la foule qui a répondu en choeur par la négative.
 
Pour Me Isabelle Améganvi, la communauté internationale est en train d’adopter en Afrique une politique à géométrie variable. Elle cautionne à certains endroits le hold-up électoral et l’usurpation de pouvoir tandis que sous d’autres cieux, elle tape du poing sur la table. « C’est ce que la communauté internationale a semé au Togo, qu’elle récolte en Côte d’Ivoire. Les élections ont toujours été volées au Togo depuis 1998, sans que la communauté internationale ne réagisse», a-t-elle laissé entendre avant d’appeler les militants à la vigilance face à la nouvelle stratégie du pouvoir. Le Rpt a désormais opté pour une stratégie de dénigrement des leaders de l’Opposition. Selon la deuxième Vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement (Anc), le pouvoir en place met à contribution la presse pour dénigrer les responsables de l’opposition, en commençant par Jean-Pierre Fabre qu’on accuse d’avoir été approché par des émissaires du pouvoir pour obtenir une somme d’un million et demi (1,5) de dollars en vue d’abandonner la lutte. « Le Rpt lorsqu’il est acculé, lance dans la masse des informations erronées pour détourner le peuple de son combat, a-t-elle déclaré.  On n’a jamais proposé 1,5 millions de dollars à Jean-Pierre Fabre ».
 
Jean-Pierre Fabre, le dernier intervenant a rassuré l’assistance sur ces « allégations » qu’il ne souhaitait pas perdre de temps à commenter. « Nous ne laisserons pas la Cour Constitutionnelle chasser impunément du Parlement des députés. Nous allons nous battre pour remettre ces députés dans leur droit », a-t-il dit avec fermeté. Le président de l’Anc a par ailleurs informé qu’il a enfin obtenu  son passeport après trois mois d’attente.
 
Olivier Adja
 
LIBERTE HEBDO TOGO

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