Malgré le contenu non équivoque du communiqué rendu public mercredi par Gilbert Bawara, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation interdisant le sit-in que projette de tenir les 21, 22 et 23 août prochains, le Collectif Sauvons le Togo (SCT) à la place Déckon à Lomé, les organisations membres de ce collectif n’en démordent pas et elles tiennent à le faire savoir.
 
« Pour le Collectif Sauvons le Togo, le carrefour Déckon reste et demeure le point de chute de la marche et du sit-in des 21, 22 et 23 août 2012 », a réaffirmé ce jeudi ce regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile engagés dans une lutte politique contre le pouvoir de Faure Gnassingbé.
 
Réunis en conférence de presse ce jeudi au siège de la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH), les partis membres de ce collectif ont exprimé leur détermination à ne pas se plier à l’injonction du nouveau ministre de l’Administration territoriale. « Déckon est sur le territoire togolais, c’est un lieu public et tous les Togolais ont le droit de jouir de ce lieu public », a lancé Me Raphaël Kpandé-Adzaré, président de la LTDH et membre du collectif.
 
Dans une déclaration liminaire de trois pages lue par Me Jil-Benoît Afangbedji, le CST a fait le compte-rendu des échanges qui ont eu lieu le 14 août dernier entre une délégation du collectif et trois ministres du gouvernement au sein du ministère de l’Administration. « Cette rencontre qui a duré près de trois heures, rappelle le CST, s’inscrivait principalement dans le cadre de l’organisation de la marche suivie de sit-in prévue les 21, 22 et 23 août 2012 ».
 
S’agissant de cette marche, relève la déclaration, « les ministres ont exprimé leurs préoccupations sur la sécurité des biens et des personnes ainsi que l’impact économique de ces manifestations sur les activités des établissements de commerce et des services riverains du carrefour Déckon.
 
À cet effet, ils ont émis une réserve sur le choix du carrefour Déckon comme point de chute de la marche et lieu du sit-in, comme le prévoyait la délégation du CST ».
 
En guise de réponses à ces préoccupations de la partie gouvernementale, poursuit la déclaration liminaire, « les membres de la délégation (du CST, NDLR) ont apporté des réponses idoines pour dissiper ces inquiétudes exprimées et n’ont pas manqué de faire observer que les troubles survenus lors de la précédente marche suivie de sit-in ne sont pas le fait des manifestants, mais des personnes mal intentionnées que les forces de sécurité avaient pourtant les moyens de neutraliser et d’interpeller. Ils ont réaffirmé, que pour le Collectif Sauvons le Togo, le carrefour Déckon reste et demeure le point de chute de la marche et du sit-in des 21, 22 et 23 août 2012.
 
« C’est avec étonnement, consternation et indignation », soulignent ces organisations, que « le Collectif Sauvons le Togo a appris sur les médias publics, le communiqué unilatéral au contenu fallacieux que le ministre Gilbert Bawara a cru devoir publier tendant à faire croire à l’opinion que les deux parties à l’issue de la rencontre se seraient entendues sur l’interdiction de DECKON ». Cette démarche, soutient le CST est effectuée dans le « seul et unique but malsain de démobiliser les populations et de semer la confusion au sein de l’opinion ».
 
Le CST a au cours de sa rencontre avec la presse, élevé une « vive protestation contre cette dérive mensongère qui est la marque de fabrique du régime de Faure Gnassingbé ». Il a une fois de plus tenu à réaffirmer et rappeler aux populations de Lomé et de ses environs que le point de chute de sa marche des 21, 22 et 23 août est « bel et bien la Place DECKON ».
 
Ensuite, le collectif a dit craindre une tentative d’interdiction absolue de ses activités à certains endroits du Togo. Pour lui, lorsqu’il soutient dans son communiqué daté du 15 août 2012 que « dans le souci de prémunir l’ensemble des citoyens non concernés par les manifestations contre les risques d’incidents en vue de leur permettre de vaquer librement à leurs occupations, le ministre de l’Administration territoriale, des collectivités locales et ses collègues ont indiqué à la délégation du CST l’interdiction d’organiser dorénavant les manifestations publiques notamment les sit-in dans les endroits précités (Deckon et autres, NDLR) », le gouvernement togolais tenterait de lui imposer une « interdiction permanente, absolue et générale » de manifestations. Cette prescription du gouvernement, crient Me Jil-Benoît Afangbedji et ses collègues, va à l’encontre des dispositions de la constitution togolaise.
 
Le collectif a laissé entendre avoir en sa possession, des informations qui font état de démarches entreprises par les autorités togolaises à l’endroit de commerçants et propriétaires de boutiques sur la place Déckon en vue de les soudoyer. « Le régime de Faure Gnassingbé (…) s’organise activement à manipuler les détenteurs de boutiques dans les environs de Déckon, à leur faire signer une pétition tendant à faire croire qu’ils seraient hostiles au sit-in du Collectif Sauvons le Togo ». En outre, poursuit la déclaration liminaire du CST, « des manœuvres similaires seraient en cours pour sensibiliser les habitants de Déckon enfin qu’ils expriment leur agacement face aux manifestations du CST ».
 

 
Pour finir, le CST a rendu publique une liste de doléances dont il exige la satisfaction par le gouvernement. Il s’agit de la mise en œuvre « immédiate des réformes contenues dans sa plateforme citoyenne, la mise en œuvre du rapport de la CNDH sur la torture et les autres formes de traitements cruels et dégradants dans l’affaire du député Kpatcha Gnassingbé et co-condamnés, la libération immédiate de Sow Bertin Agba conformément à l’arrêt du 20 juin 2012, rendu par la Chambre judiciaire de la Cour suprême du Togo, l’arrêt immédiat de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, la restitution des matériels de sonorisation, matériels roulants, instruments de musique et autres biens meubles saisis lors des manifestations du CST en juin et juillet 2012 ».
 
Le collectif a invité au cours de sa rencontre avec la presse, « toute la population à se munir de petits drapeaux togolais » à l’occasion de sa manifestation de trois jours prévue à la place Déckon de Lomé.
 
afreepress.info
 

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