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C’est certainement pas terminé, la vague de tempête soulevée par l’affaire dite d’ « escroquerie internationale » dans laquelle l’ancien patron de la compagnie française ELF, Loïk LeFloch-Prigent a été gardé pendant 5 mois 10 jours dans les locaux de la gendarmerie au Togo, sans compter les cas des personnalités togolaises, Pascal Bodjona et Bertin Agba.
 
Mis en liberté provisoire pour « raison humanitaire » après avoir payé 50.000 Euros et signé une reconnaissance de dette, Loïk LeFloch-Prigent a fait une tonitruante sortie médiatique ce mardi sur itele.fr. « Après ma sortie, j’ai du m’occuper de ma santé », a expliqué l’ancien PGD de la compagnie ELF, à propos de ce long silence qui a suivi son retour en France. Mais bien d’observateurs ont tôt fait de remarquer que cette sortie médiatique de celui qui dit avoir été enlevé à Abidjan et transféré à Lomé par des fonctionnaires ivoiriens et togolais corrompus, intervient alors que Faure Gnassingbé participait au Sommet de Bruxelles sur le Mali.
 
« En ce moment précis où le pouvoir du Togo espère tirer profit de son engagement aux côtés de la France au Mali, en vue de bénéficier d’une complicité dans sa logique d’organiser des élections législatives frauduleuses, Le Floch-Prigent a certainement tenu à se rappeler aux souvenirs de Faure Gnassingbé et dire un bout de ce qu’est le régime en place au Togo », analyse un journaliste suisse, qui connait bien le Togo. « Cette affaire n’est pas une affaire de procédure pénale, c’est une affaire d’une dictature héréditaire », a d’ailleurs asséné celui sur qui pèse pourtant encore devant la justice togolaise, une présomption de crime d’« escroquerie internationale », suite à une plainte déposée par le richissime homme d’affaire émirati Abass Al Youssef.
Une somme d’environ 26 milliards de FCFA a été soutirée au plaignant à travers un procédé similaire à une arnaque à la nigériane. C’est du moins ce que soutient Abass Al Youssef qui cite tantôt son partenaire en affaires togolais Bertin Agba comme le principal cerveau de l’ « escroquerie alléguée », tantôt son ancien collaborateur français Loïk LeFloch-Prigent comme maître de l’arnaque ainsi que l’ancien Ministre de l’Administration territoriale et Directeur de Cabinet du Président de la République au moment des faits, Pascal Bodjona comme complice. Tous les trois ont été arrêtés, inculpés (pour Pascal Bodjona par une procédure judicaire des plus curieuses), détenus dans des conditions assimilables à celles que connaissent des auteurs présumés d’attentat à la sureté de l’Etat, sous les dictatures africaines. Pour un contentieux opposant des partenaires en affaires, beaucoup trouvaient cela un peu trop gros pour être vrai.
 
Tous trois nient d’ailleurs en bloc, pendant que le pouvoir de Lomé peine à aider un Abass Al Youssef à « noyer » ses gros poissons. « Il y a pas de preuve que Abass ait dépensé cet argent. J’ai passé plus de 5 mois en détention à la gendarmerie sans qu’il ait eu quelque papier me signifiant mon inculpation », a déclaré LeFoch-Prigent dans l’émission. Concernant des papiers qui ont été brandis par certains médias pour étayer la thèse de l’escroquerie internationale, l’ancien collaborateur de Abass Al Youssef a répondu : « Les papiers ont été montrés à la presse pas à nous. Pendant que j’étais en détention, mon ordinateur était avec Abass et son fils. Je pense qu’ils en ont profité pour fabriquer de faux papiers », a-t-il soutenu insinuant que cela a pu se faire avec la complicité de certains milieux du pouvoir togolais. « Ils en existent des problèmes comme ça au Togo, c’est du faux », a-t-il affirmé.
 
« J’ai commis des erreurs sur lesquelles il ya eu des preuves, j’ai été condamné », a indiqué LeFloch-Prigent qui a demandé à ne pas être jugé sur ce passé. « Ce n’est pas à 69 ans qu’on entame une carrière en escroquerie », a-t-il dit. Le Français a fustigé ses conditions de détention dans les locaux de la gendarmerie nationale et a révélé avoir payé 50.000 Euros et pris un engagement de reconnaissance de dette avant de bénéficier de la mesure de mise en liberté pour « raison humanitaire », alors qu’il était souffrant. « Je ne payerai plus aucun franc et nous allons nous organiser pour tirer cette affaire au claire », a conclu le breton.
 
koaci
 
 

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