L’arrestation de l’ancien patron français serait liée à celle d’un ex-ministre togolais, Pascal Bodjona, inculpé le 12 septembre dans cette affaire d’escroquerie, qui oppose un homme d’affaires togolais, Bertin Sow Agba, à un homme d’affaires émirati, Abbas El Youssef.

 
L’ancien patron du géant pétrolier français Elf, Loik Le Floch-Prigent, a été inculpé de complicité d’escroquerie par un juge au Togo, a annoncé son avocat mardi.
 
« Loik Le Floch-Prigent a été inculpé hier », a déclaré à l’AFP Me Rustico Lawson-Bankou, précisant que le motif était la complicité d’escroquerie.
 
L’ancien PDG d’Elf a répondu aux questions du juge pendant trois heures lundi, après avoir été extradé de Côte d’Ivoire samedi.
 
La justice togolaise soupçonne M. Le Floch-Prigent d’être impliqué dans une affaire d’escroquerie internationale portant sur 48 millions de dollars (environ 36,5 millions d’euros).
 
L’arrestation de l’ancien patron français serait liée à celle d’un ex-ministre togolais, Pascal Bodjona, inculpé le 12 septembre dans cette affaire d’escroquerie, qui oppose un homme d’affaires togolais, Bertin Sow Agba, à un homme d’affaires émirati, Abbas El Youssef.
 
L’Emirati a porté plainte contre M. Agba, l’accusant d’avoir organisé un réseau pour lui soutirer 48 millions de dollars (environ 36,5 millions d’euros), ses membres lui faisant croire qu’ils détenaient la fortune du défunt président ivoirien Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars et bloquée sur un compte en banque au Togo.
 
Abbas El Youssef, qui dirige une société d’investissements, notamment dans le pétrole et le gaz, a mis en cause dans les médias togolais MM. Agba, Bodjona et Le Floch-Prigent dans cette affaire qui rappelle les arnaques dites « à la nigériane » qui circulent sur internet.
 
Abbas El Youssef estime que M. Le Floch-Prigent « serait le chef d’orchestre dans cette affaire d’escroquerie », selon une source judiciaire togolaise.
 
L’ancien patron d’Elf, arrêté en Côte d’Ivoire vendredi, a été transféré dès samedi vers le Togo et son avocat français, Me Patrick Klugman, a dénoncé le non-respect des règles d’extradition.
 
Pour Me Klugman, Loïk Le Floch-Prigent « est l’enjeu d’une affaire intérieure à la politique togolaise ». Son transfert au Togo intervient en effet après l’extradition de l’ancien ministre ivoirien de la Défense, proche de l’ex-président Laurent Gbagbo. L’avocat dit par ailleurs craindre pour « l’intégrité physique de M. Le Floch-Prigent », qui va bientôt avoir 69 ans, et doit « subir une intervention médicale prévue le 26 septembre à Paris ».
 
Un avocat de M. Bodjona, Jil-Benoit Afangbedji, a avancé dimanche que son client avait été impliqué à cause des rumeurs sur sa candidature à la présidentielle en 2015. L’avocat a ajouté que M. Agba était considéré comme le soutien financier de sa candidature.
 
Loïk Le Floch-Prigent a été nommé dans les années 1980 à la tête des plus grandes entreprises françaises, notamment le géant pétrolier Elf entre 1989 et 1993. Il avait été condamné en 2003 à 5 ans de prison dans l’affaire Elf et avait passé environ deux ans derrière les barreaux pour des malversations financières.
 
Il se présente aujourd’hui comme un consultant dans le pétrole.
 
Le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest de quelque six millions d’habitants et ancienne colonie française, est dirigé depuis 2005 par le président Faure Gnassingbe, qui a succédé à son père Gnassingbe Eyadema, lui-même resté 38 ans au pouvoir.
 
AFP
 

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