« Tous les systèmes totalitaires, pour se mettre en place, se sont toujours réclamés du bonheur du peuple » (Dr Jacques Desmeules)

Le parti État UNIR a célébré le 14 avril 2022, ses 10 ans d’existence et par la même occasion les 55 ans de chape de plomb sur le Togo. Ce que d’aucuns considèrent comme une malédiction pour les Togolais. Il y a 10 ans en effet, l’ancien part unique, le Rassemblement du peuple togolais (RPT) créé par le père Gnassingbé et qui a dominé exagérément le Togo dans tous les domaines pendant 44 ans et dont le passif devenant trop lourd, s’est mué en Union pour la République (UNIR) porté par le fils pour mieux régner.

A l’occasion de cet anniversaire, les membres de l’ancien nouveau parti unique, se sont gargarisés d’avoir imprimé une nouvelle dynamique au pays, et d’avoir réalisé des progrès sur tous les plans. En réalité, il n’en est rien.

Il est vrai, le parti État a fait sa mue, il a changé de nom, mais dans les faits, les méthodes, elles, n’ont pas changé. UNIR charrie les mêmes pratiques hideuses décriées sous le père. UNIR fait même parfois pire. Le nouveau parti présidentiel s’est approprié les mauvaises pratiques qui ont sinistrement illustré l’existence du RPT. Le père avait usé de tous les moyens pour ne pas perdre le pouvoir d’Etat. Le fils s’inscrit dans la même lancée et se donne les moyens pour régner indéfiniment.

La terreur, la violence, la corruption, le pillage, le détournement des deniers publics, la patrimonialisation de l’Etat sont érigés en mode de gouvernance. Les tripatouillages constitutionnels, les fraudes électorales, les coups de force permanents, le présidentialisme à vie et dynastique, la mal gouvernance chronique, le népotisme etc. demeurent l’ADN, le fil rouge du parti UNIR.

Le Togo, sous le père et sous le fils, est un concentré de tous les maux. En 10 ans du parti UNIR et en 17 ans de Faure Gnassingbé, des coups de canif ont été portés à la loi fondamentale plus que le père ne l’avait fait en 40 ans de règne.

Aujourd’hui, le fils a militarisé son pouvoir largement plus que son père ne l’avait fait en quatre décennies de règne. Aujourd’hui encore, il a endetté le Togo bien plus gravement que son pater.

Sous le père, la gabegie, la prédation, la gestion patrimoniale étaient de haut vol. Mais avec le fils, le Togo est nobélisé dans la corruption et les détournements de deniers publics. Comme l’admettait Faure Gnassingbé lui-même qu’une minorité dans ses rangs a fait mains basses sur les richesses et ressources du pays.

« Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès », avouait Faure Gnassingbé il y a dix ans. Un diagnostic qui n’a malheureusement pas été suivi d’actes. La loi fixant les conditions de déclaration des biens et avoirs des hautes personnalités par exemple, votée depuis des lustres -un rempart contre l’enrichissement illicite- n’a toujours pas connu un début d’application. Et la corruption et les pillages économiques des deniers publics continuent de fleurir de plus belle dans les plates-bandes du régime.

Au pouvoir depuis 17 ans, Faure Gnassingbé n’a pas construit un seul hôpital au bénéfice des Togolais. Il n’y a même pas un seul scanner opérationnel dans les hôpitaux publics. Pourtant à en croire le « sage » Charles Kondi Agba, le Togo aurait « fait énormément de progrès ces dernières années sur tous les plans ». Dont acte.

Médard AMETEPE

Liberté

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