Le week-end dernier dans la Kozah a été marqué par les obsèques de la mère biologique de dame Ingrid Awade, Directrice Générale de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale(CNSS), et intime du chef de l’État Faure Gnassingbé. Des obsèques dignes à la hauteur de la position sociale des enfants de la défunte dont Ingrid Awadé.
Le Président de la République aurait même passé près de 2 heures d’horloge à la veillée funèbre. Une source de réconfort pour la famille éplorée. Malheureusement, à peine la famille est-elle sortie du deuil quand un autre drame se produit et plonge tout le monde dans la désolation. La Directrice de la CNSS a perdu son chauffeur personnel dans un accident de circulation mardi 22 mai à Atéda dans la Kozah à la suite d’une collision avec un titan. Dans cet accident, deux sœurs de l’ancienne Directrice des Impôts ont été grièvement blessées et sous soins intensifs à Lomé.
D’autres sources parlent même de leur évacuation sanitaire en Europe afin de sauver leur vie. Tout être humain peut facilement imaginer l’intensité de la douleur dans cette famille qui sort des obsèques de leur mère avec cette suite dramatique. Nous partageons cette vive douleur et souhaitons un prompt rétablissement aux blessées. Doit-on le rappeler, les deux blessées ont été évacuées de Niamtougou au CHU Sylvanus Olympio de Lomé par avion. Un privilège réservé à des Togolais et Togolaises particuliers car ils sont nombreux des Togolais qui meurent dans l’anonymat dans des situations similaires au quotidien.
A y regarder de près, les blessées auraient mérité plus qu’un simple hélicoptère. Dans la plupart des Pays qui nous entourent, c’est un avion médicalisé qui devait s’occuper d’elles dans ce transfèrement. Bien plus, des hôpitaux de référence au Togo sont une urgence dans des situations de ce genre.
Mais après 58 ans d’indépendance dont 51 pour la seule famille Gnassingbé, le Togo ne dispose rien de ces infrastructures sanitaires vitales. On a souvenance que de hautes personnalités du Togo ont perdu la vie par défaut de ces infrastructures sanitaires dont Koffi Panou, ancien ministre de la Communication. A la suite d’une crise cardiaque à Kabou dans le Bassar, l’une des chevilles ouvrières du régime Eyadema a dû abandonner sa vie alors que quelque chose était encore possible si le Togo disposait des centres hospitaliers dignes de ce nom dans ses grandes villes.
Il n’est pas rare d’entendre des pontes du régime déclarer de façon péremptoire qu’ils ne se soignent pas dans nos hôpitaux au Togo. Mais tous ignorent les cas d’urgence qui nécessitent les premiers soins avant toute évacuation. Et bien souvent c’est trop tard comme ce fut le cas de feu Panou.
Dans le cas d’espèce des sœurs de Ingrid Awade, elles auraient pu être soignées sur place à Kara et efficacement si le pouvoir s’était préoccupé des infrastructures sanitaires. Contrairement à la pensée du philosophe français Jean Paul Sartre, l’enfer ce n’est pas forcément les autres.
La très influente Ingrid Awade aurait pu convaincre Faure Gnassingbé à mieux s’occuper du secteur de la santé. Tout le monde en a besoin y compris elle-même comme c’est le cas aujourd’hui. Prenons conscience de l’état de délabrement avancé du Togo, toutes les vies en dépendent.
Source : Le Correcteur N° 819 du 24 Mai 2018