COMMUNIQUE DU 18 DECEMBRE 2011
Le 21 juillet 2011 la Cour d’assises de Lomé a rendu un arrêt sans avoir fait les enquêtes nécessaires et surtout sans avoir identifié les vrais responsables, complices et/témoins d’un dossier de détournement de fonds publics 1.
1. ARNAQUE ET DÉRESPONSABILISATION DE FAURE GNASSINGBÉ ET MOUSSA BARQUÉ
Au Togo, ce sont les médias qui informent les accusés qu’ils sont accusés. Ceux-ci découvrent alors les vices de procédure et la prescription des faits totalement ignorés le système judiciaire togolais, mais utilisés à leur encontre. En réalité, il n’y a pas de séparation de pouvoir entre les pouvoirs exécutif et judiciaire au Togo. Quand les accusés contestent les faits reprochés, la cour refuse de reporter sa session pour permettre à la défense de s’organiser et d’apporter des explications contradictoires. La condamnation intervenue, les principaux intéressés – Dr Eugène Adoboli, ex-premier ministre, les ex-ministres Hope Agboli et Issa Samarou Saïbou – ont formé opposition le 25 juillet 2011 contre ce qu’il faut bien convenir d’appeler des accusations arbitraires du pouvoir contre leur personne.
Le 21 décembre 2011, le Togo du système RPT/AGO sous la direction personnelle de Faure Gnassingbé a choisi de faire un procès de la honte. Ce procès est qualifié de « honte pour le Togo » car aucun des présumés coupables ne sera convoqué par le Tribunal, ni en tant qu’accusé bénéficiant de la présomption d’innocence, ni en tant que témoin. Mais qui manque à l’appel des convocations ? Moussa Barqué et Faure Gnassingbé ! Le premier et le second – qui étaient au moment des faits et sur ce sujet précisément, les conseillers directs du feu Etienne Gnassingbé Eyadéma, véritable commanditaire de cette affaire – ne sont pas pour l’instant considérés comme les véritables responsables.
Tout le problème consiste à faire porter la responsabilité à ceux qui signaient des sorties de fonds, alors que les instructions verbales étaient émises en haut lieu et les pressions diverses venaient de l’entourage immédiat du Feu Etienne Gnassingbé Eyadéma, dont ses conseillers directs. Comme toute décision se faisait sous couvert de la double signature du ministre de l’économie et des finances de l’époque (aujourd’hui décédé) et une contre-signature du Dr Eugène Adoboli comme Premier ministre (aujourd’hui en convalescence en Suisse où il réside), il est facile pour le Tribunal d’ignorer « l’environnement politique de l’affaire » et de ne pas se fatiguer à aller faire une vraie enquête pour trouver les vrais responsables de ce qu’il convient d’appeler l’arnaque du système RPT. Cette corruption que les bailleurs de fonds voient mais refusent de condamner, pose le problème de la complicité des bailleurs de fonds eux-mêmes dans les détournements d’argent au Togo. Même l’argent de feu Mouammar Kadhafi qui servait officiellement à remettre à niveau l’Hôtel du 2 février et sa maintenance, disparaissait – via les comptes de la BTCI – sous le couvert d’une opération de construction de villas présidentielles au Togo.
2. UTILISER LA CONTRE-SIGNATURE D’ADOBOLI POUR MAQUILLER DES FORFAITURES
Tous les protagonistes dans l’affaire des villas présidentielles sont innocents et doivent être lavés d’office de toutes accusations, car c’est le secteur privé qui a effectué les investissements et payé pour les villas présidentielles et non le gouvernement togolais. Les membres de l’équipe gouvernementale qui participaient à ce projet avaient une double fonction. Celle de s’assurer qu’une partie de l’argent provenant des fonds d’investissements libyens – qui transitaient par les comptes bancaires (notamment BTCI) – servent aussi pour payer les dépenses relatives à la construction des villas présidentielles.
Alors, c’était facile pour le feu Général Eyadéma de donner des instructions verbales à son Premier ministre fidèle de l’époque, Eugène Adoboli, qui s’exécutait en toute confiance. Si ce n’est pas le feu Président Eyadéma lui-même, c’est son cercle rapproché qui en a profité pour retirer des sommes très importantes via Moussa Barqué et son équipe. La réalité était que toutes les dépenses importantes portaient la contre-signature du Premier ministre de l’époque, Eugène Adoboli. Dès lors que les bailleurs de fonds demandent aujourd’hui des comptes sur la corruption au Togo, il était facile de ressortir ces vieux dossiers pour servir d’exemple. Il faut espérer que les membres de la communauté internationale présents au Togo, ne seront pas faciles à berner et que les capacités dilatoires du Gouvernement RPT/AGO seront dévoilées tôt ou tard.
3. MOUSSA BARQUE PROTEGÉ PAR LE SYNDICAT DES CHEFS D’ETAT POUR DETOURNEMENT ?
Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Coordinateur Général