Crise sociale au Togo
Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) était en conférence de presse hier à son siège à Lomé. Au menu des débats, il a été question de la situation qui prévaut actuellement à l’Université de Lomé et dans les hôpitaux publics du Togo. Dodji Apévon et son bureau ont tenu à exprimer leur opinion sur ces sujets brûlants de l’heure. Pour condamner l’autisme dont fait montre le pouvoir de Faure Gnassingbé face aux revendications des étudiants et des médecins, le CAR n’y va pas de main morte. « Faure Gnassingbé gère très très mal le pays », affirme Dodji Apévon.
Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) sort enfin de son mutisme et prend clairement position sur la grave crise sociale qui secoue le Togo depuis un certain temps. Le parti de Me Dodji Apévon était hier face aux journalistes à qui il a exprimé sa position sur ces questions et les démarches qu’il entend mener afin de protester contre la manière dont le gouvernement togolais gère ces questions.
Me Dodji Apévon a surtout mis l’accent sur la crise qui est en train de secouer l’Université de Lomé et fustigé la décision du président de cette université, Ahadzi-Nonou Koffi, d’exclure le président du Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais (Meet) du campus pour une durée de 6 ans. « Nous disons que la manière dont les problèmes sont gérés par le gouvernement est inappropriée. C’est pour cela que nous disons qu’il est temps que le gouvernement prenne conscience de la gravité de la situation et arrête la dérive », a déclaré Me Dodji Apévon selon qui, les revendications des étudiants sont légitimes et ne sont pas au dessus des moyens du gouvernement.
Le président du CAR dit ne pas comprendre le choix du régime Rpt de toujours utiliser la manière forte pour régler les problèmes. « Le CAR considère que Faure Gnassingbé gère mal le pays. Il gère très très mal le pays. Nous disons qu’au lieu de prendre des mesures répressives contre les étudiants, au lieu d’aller les gazer sur le campus, au lieu de radier le responsable, il faut plutôt que le gouvernement prenne conscience de la gravité de la situation pour permettre à Adou de revenir sur le campus et de reprendre les discussions avec les autorités », a conseillé Me Dodji Apévon avec la fougue qu’on lui connaît.
Le second sujet à l’ordre du jour de la conférence de presse a porté sur la situation dans les hôpitaux togolais depuis plusieurs semaines. Le parti des déshérités a critiqué le limogeage du ministre Komlan Mally qui était parvenu avec les médecins, à un protocole d’accord. Il n’est pas normal qu’un nouveau ministre vienne et remette en cause ce qui a été fait, prévient le CAR qui demande que ce protocole soit rapidement signé pour une rapide sortie de crise. « Chaque Togolais a un malade au CHU de Tokoin ou quelque part sur le territoire national. Le gouvernement ne peut pas rester insensible, même si eux ils ont les moyens d’aller se faire soigner à l’extérieur. Il faut qu’ils fassent en sorte que nos malades qui sont en train de mourir puissent être pris en charge. Les médecins ne demandent pas quelque chose d’irréalisable », martèlent les premiers responsables du CAR.
Le parti du Bélier noir entend poser des « actions d’envergure » dans les jours à venir pour exprimer son rejet de la gouvernance de Faure Gnassingbé et son ras-le-bol de la situation actuelle du pays. « Compte tenu de la gravité de la situation et de la remise en cause de nos libertés collectives et individuelles, chacun doit se réveiller. Dans les jours à venir nous avons des contacts à prendre avec les responsables politiques, avec les syndicats et la société civile, en vue d’engager des actions d’envergure pour crier notre ras-le-bol face à ce qui est en train de se passer. Si nous nous taisons aujourd’hui sur l’exclusion d’Adou Séibou, demain celui qui est à la tête du mouvement des médecins peut être licencié », affirme-t-on au sein du parti . En tout cas, le CAR n’attend pas se taire sur la liquidation programmée des acquis démocratiques du peuple togolais. Il n’entend pas également le faire seul. « C’est ensemble avec tous les autres partis politiques que nous le ferons », a laissé entendre Me Apévon.
Lire le communiqué ayant sanctionné la rencontre.
Olivier A.
Déclaration du CAR (accompagner l’article 4)
Depuis quelque moment, notre pays, le Togo est confronté à un malaise social de plus en plus préoccupant, caractérisé par le ras le bol des citoyens dans plusieurs secteurs, notamment dans les milieux universitaires et sanitaires, le tout sur fond d’aggravation de la cherté de la vie avec les augmentations récentes des prix de l’électricité et des produits pétroliers.
Le mépris avec lequel le pouvoir traite les revendications corporatistes des agents de santé montre que le gouvernement n’a pas du tout envie d’apaiser la grogne dans le secteur et la souffrance des malades.
Le pouvoir, au lieu de rechercher avec le Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET), un dialogue franc et sincère en vue de trouver des solutions aux: revendications estudiantines, s’adonne plutôt à des simulacres de discussions et procède à des montages grotesques visant à lui servir d’alibi pour traquer et arrêter les Etudiants.
Le comble des mesures d’exaspération du régime est la décision en date du vendredi 17 juin par laquelle M. Sébou ADOU, Président du MEET, a été, pour des motifs mensongers, radié des Universités du Togo pour six (6) ans.
L’objectif visé par cet acte d’une extrême gravité est de décapiter le Mouvement de revendication des étudiants en sacrifiant l’avenir du jeune étudiant qui a accepté d’en prendre les devants.
La mesure abusive prise contre l’étudiant Sébou ADOU est une illustration patente de la remise en cause par le régime des libertés individuelles et collectives.
TROP, C’EST TROP.
Le CAR demande la réintégration immédiate de M. Sébou ADOU à l’Université de Lomé et la reprise des discussions entamées le 27 mai 2011 entre le pouvoir et le Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET).
Le CAR demande la signature immédiate du protocole d’accord intervenu entre le gouvernement et le Syndicat des agents de santé SYNPHOT.
Le CAR demande à ses organes dirigeants de tout mettre en œuvre pour donner plein effet à la présente déclaration.
Le CAR demande aux populations de demeurer mobilisées pour des actions d’envergure dans les prochains jours.
Fait à Lomé le 22 juin 2011
Pour le CAR,
Le Président National,
Me Paul Dodji APEVON
APPEL AU SOUTIEN
(de la grande marche de protestation du MEET du vendredi 1er juillet 2011)
Le CAR a reçu le lundi 27 juin 2011 une invitation du Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET) à prendre part à la marche de protestation qu’il organise le vendredi 1er juillet 2011 pour :
exiger la réintégration immédiate de M. ADOU Sébou, président du MEET, exclu pour une période de six ans des universités du Togo ;
amener les autorités à apporter des solutions appropriées aux préoccupations légitimes des étudiants.
Dans la déclaration liminaire de sa conférence de presse du 22 juin dernier, le CAR a dénoncé l’usage de la force par le pouvoir pour réprimer le mouvement de mécontentement des étudiants, au lieu de rechercher, à travers le dialogue, des solutions appropriées aux préoccupations légitimes de la communauté estudiantine incarnée par le MEET.
Le CAR a souligné que la décision d’exclusion de M. ADOU Sébou des Universités du Togo constitue une véritable remise en cause des libertés et des droits de l’homme chèrement acquis depuis les années 90.
Le CAR a demandé la réintégration de M. ADOU Sébou à l’Université de Lomé et la reprise des discussions entamées le 27 mai 2011 entre le pouvoir et le Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET).
Face à l’entêtement du pouvoir qui continue de s’adonner à la répression sauvage sur le campus, nos enfants étudiants ont besoin de notre soutien.
C’est pourquoi, le CAR appelle tous ses militants et sympathisants, les enseignants, les parents d’élèves, les élèves des lycées et collèges, ainsi que toutes les populations de Lomé et des préfectures environnantes à prendre massivement part à la marche de protestation des étudiants du vendredi 1er juillet 2011.
Fait à Lomé, le 28 juin 2011
Le Président National,
Me Paul Dodji APEVON