Par Anani Sossou

Elles pullulent dans les bars et restaurants de la capitale. Dans les boîtes de nuit, elles font la pluie et le beau temps, souvent dès l’âge de 15, 16 ans. Des groupes what’s app invitent même à des moments « hot ». C’est dire que le phénomène s’est banalisé.

À Lomé la capitale, pendant que certaines sœurs sont dans leurs ateliers de coiffure, de couture et d’autres au marché, nombreuses sont celles qui passent la plus grande partie de leur temps à ingurgiter des hectolitres de bière, de vins mousseux et diverses boissons alcoolisées.

Parmi elles, celles qui se sont professionalisées dans ce « commerce juteux » mais risqué, y compris des étudiantes. Accompagnées ou non, elles sont partout dans les bars le long de la plage, dans les nombreux bars au nord de la capitale à Agoè et dans toutes les structures où elles peuvent donner libre court à leurs vices.

Il n’est d’ailleurs pas surprenant de voir certaines seules assises dans les bars toutes bien maquillées – surtout que les make-up sont à la mode – guettant d’éventuelles proies sans un franc dans leurs poches ou simplement ayant que le prix d’une bière mais passant presque leur journée assises à attendre « un gaou » à déplumer.

La paresse de ces jeunes filles et femmes (il y en a qui ont 1, 2 voire 3 enfants) est sans commune mesure, à la recherche de gains faciles, à se promener de garçon en garçon avec tous les risques de maladie sexuellement transmissibles. Elles ne veulent rien faire.

Dans les sisha clubs, elles se prennent pour un modèle de réussite en fumant des contenus dont elles ne connaissent pas la composition alors que ce produit est hyper dangereux et cancérigène (interdit au Rwanda et dans d’autres pays du monde). Dans les boîtes de nuit, c’est à celles qui boiraient le plus de whisky à se saoûler. Certains clubs proposent même des parties de strip-tease et il faut les voir se trémousser.

Benguistes, réseaux sociaux à cœur joie

Les périodes des vacances sont encore les moments de folie de ces promeneuses. Avec le retour en vacances à Lomé de certains vendeurs d’illusion, de certains menteurs faisant des promesses farfelues de mariage, faisant rêver à un prochain départ pour l’occident, des illusionnistes venant d’Europe et des États-Unis, les filles faciles se les arrachent et n’hésitent même pas à se battre pour des utopies. Les cadeaux vont des déodorants aux parfums et celles qui ont de la chance reçoivent des bracelets et des chaussures.

Sur les réseaux sociaux, elles scrutent les Profils, envoient des dizaines de messages par jour pour avoir leurs proies. Si par un heureux hasard elles décrochent les numéros de what’s app, le fameux sésame, ce sont leurs parties intimes qu’elles filment pour envoyer afin de mettre l’eau à la bouche des benguistes.

Certaines même sont spécialistes dans les repas qu’elles offrent. Elles regardent les pages des benguistes et lorsqu’elles découvrent qu’ils sont à Lomé, rentrent dans leur inbox pour leur proposer de passer manger chez elles. Et ce sera au tour de chaque ami benguiste dans leurs listes d’amis.

Cotonou, Accra, Bamako, Ouaga nous voici

Il est fréquent de voir dans les rues de ces capitales, de nombreuses togolaises. Après avoir fini d’être connu à Lomé et que les garçons ne les « calculent » plus, elles font la joie des hommes dans les pays voisins.

Surtout à Cotonou, elles sont connues pour ça. Chaque jeudi, les chauffeurs qui font Lomé-Cotonou ne manquent pas de clientèle surtout la gente féminine. Elles prétendent aller rendre visite à des parents ou aller à des funérailles. Elles disparaissent de Lomé le temps d’un week-end ou pour deux semaines histoire d’aller « vendre » ce qu’elles ont de plus intime et revenir comme si de rien n’était.

De la responsabilité des parents

Certains parents ont démissionné et failli à leurs devoirs d’éducation et de sévérité envers leurs filles. Il y a une époque encore, c’étaient difficile pour nos sœurs même âgées de plus de 20 ans de sortir de la maison sans l’autorisation parentale. Aujourd’hui, avec la « nouvelle mode » même les adolescentes de 15, 16, 17 ans sortent comme elles veulent, passent des jours à l’extérieur sans que cela n’émeut outre mesure les parents si ce n’est que certaines mères poussent leurs filles à « aller chercher le pain quotidien ».

À l’université certaines étudiantes sont obligées de se prendre en charge à cause de la fuite des parents dans leur scolarité. Elles sont obligées d’avoir de nombreux copains et des hommes qui pourraient être leurs pères dans leur vie afin de joindre les deux bouts. Cette fuite de responsabilité de certains parents encouragent cette paresse et la prostitution qui est un fléau qui gangrène la vie sociale au Togo.

Il n’y a pas de sot métier dit-on. Même une vendeuse de pure water a et aura toujours plus de valeur que celles qui vendent leur corps contre de menus fretins. Cherchez à vous occuper, à tirer le meilleur de vous mêmes car après l’effort vient le réconfort.

Anani Sossou

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