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Dans notre précédente parution, nous avons évoqué les situations qui compliquent l’existence aux populations togolaises. Nous évoquions l’enlisement de la crise politique qui se poursuit avec les différends entre les autorités communales et le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpessi, ainsi que les prochaines élections régionales qui portent déjà les germes de la contestation. Tout ceci se déroule dans un contexte de la cherté de la vie, accentuée par la spéculation et la flambée des prix des produits de consommation courante auxquelles vient de s’ajouter l’augmentation à la pompe des prix des produits pétroliers.

Il faut donc trouver des solutions adéquates, en dehors des fameuses quatre mesures décrétées le 27 avril dernier par le chef de l’Etat, et  qui se révèlent infructueuses. En fait, ces mesures ont été simplement annihilées par la nouvelle hausse des prix. Par exemple, les revendeuses qui sont déchargées de 200 FCFA de tickets de taxe de marché sont désormais obligées de reverser ces 200 FCFA dans leur transport aller-retour, pour celles qui sont dans le voisinage du marché. Pour les autres qui habitent loin, c’est peut-être le triple voire le quadruple de la taxe qu’elles doivent débourser.

Mais dans la réalité, Faure Gnassingbé, dame Victoire Dogbé et leurs collaborateurs peuvent prendre des décisions qui soulageront réellement les populations du poids de cette vie chère. Nous ne disons pas que cela va entrainer une disparition du phénomène, néanmoins, nous estimons que cela aura un impact positif sur le quotidien des Togolais.

La levée de l’Etat d’urgence sanitaire

La première mesure à prendre est la levée de l’Etat d’urgence sanitaire. C’est depuis le mois d’avril 2020 que le chef de l’Etat a pris le décret n°2020-024/PR du 08 avril 2020 portant déclaration de l’Etat d’urgence sanitaire au Togo. « Article premier : L’état d’urgence sanitaire est déclaré à compter du 16 mars 2020 à zéro heure sur le territoire national. Art. 2 : L’état d’urgence sanitaire est appliqué dans toutes les préfectures et communes du Togo », lit-on dans le journal officiel.

Cet Etat d’urgence a été prolongé à plusieurs reprises et court jusqu’au mois de septembre 2022. Pourtant, les circonstances qui l’ont justifié ne sont plus d’actualité. La pandémie du coronavirus est presque derrière nous et on ne recense plus que de rares cas. Nous ne vivons plus l’« hécatombe » enregistrée dans les moments où la pandémie a atteint son pic. C’est d’ailleurs pour avoir constaté une nette amélioration de la situation que les autorités ont décidé d’alléger les restrictions, autorisant les rassemblements de masse, la réouverture des lieux de cultes, la reprise des activités socioculturelles… Depuis des mois, nombreux sont ceux qui se demandent ce qu’il reste encore de l’Etat d’urgence sanitaire pour en occasionner son maintien. Il faut donc lever toutes les restrictions, surtout celles qui font entorse au bon déroulement des activités économiques.

La réouverture des frontières terrestres s’impose

L’une des mesures prises par les gouvernements du monde entier est la fermeture des frontières aériennes et terrestres. Depuis deux ans, les frontières terrestres restent fermées au Togo. En décembre 2021, la CEDEAO avait promis une réouverture en début d’année 2022, mais cela n’a pas été le cas. Néanmoins, le Ghana et le Bénin ont rouvert leurs frontières au passage des biens et des personnes. Le Togo est resté dans sa logique de blocage parce que profitant des recettes collectées lors des passages clandestins. Pourtant, une ouverture des frontières permettrait aux Togolais de voir arriver des produits en provenance des pays limitrophes. Ce qui va sans doute faire reculer la spéculation partant la hausse vertigineuse des prix. Une réouverture ferait sûrement revivre les activités économiques dans les zones frontalières. 

Le comble, c’est que dans les discours, on fait croire que les frontières n’ont jamais été fermées. « Certaines organisations de défense des consommateurs expliquent que la vie chère est la conséquence de la fermeture des frontières depuis 2 ans. C’est inexact d’autant que le trafic commercial est autorisé », avait écrit récemment un organe de propagande du régime. « Il ne faut pas faire d’amalgame entre ouverture des frontières et cherté de la vie, parce que durant toute la période de covid19, nous n’avons jamais fermé les frontières pour les marchandises », avait déclaré pour sa part le porte-parole du gouvernement, Christian Trimua  devant les députés.

De telles déclarations ne surprennent pas. Nous avons conscience que parfois ou plutôt souvent, ce membre du gouvernement dit des choses hallucinantes. C’est sa nature et il faut le lui concéder. Ce qui est vrai, c’est qu’au Togo, ceux qui alimentent les marchés sont de petits commerçants bloqués dans leurs pays et qui ne parviennent à traverser les frontières que par les pores moyennant le paiement d’une rançon aux forces de défense. Ce sont ces milliers de dames qui traversaient les frontières tous les jours pour animer les marchés.

Et puis, le gouvernement ne semble pas avoir une idée du nombre de Togolais bloqués au Ghana et au Bénin suite à la fermeture des frontières aux personnes. Aucune statistique n’existe à ce sujet. Pourtant, ils sont des milliers, obligés de payer 500 FCFA, 1000 FCFA voire plus à chaque passage. Même sur le plan psychologique, une réouverture des frontières apporterait un plus.

G.A.

Liberté Togo

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