La DMK était en conférence de presse ce mardi 12 janvier 2021 à Lomé. A l’ordre du jour, le bilan des actions menées l’année passée et des projections sur cette nouvelle année. Les responsables de la DMK ont, dans leur déclaration liminaire, invité tous les autres partis politiques et les toutes les forces démocratiques qui s’inscrivent véritablement dans la lutte pour l’alternance et la démocratie à « se ranger du côté du peuple en acceptant la volonté populaire exprimée le 22 Février 2020 en évitant ‘ le jeu de la somme nulle ‘ qui pénalise depuis toujours le peuple togolais ».

 DE LA DYNAMIQUE MONSEIGNEUR KPODZRO (DMK)

CNDMK et CIDMK

DECLARATION LIMINAIRE

L’année 2020 vient de s’écouler laissant derrière elle des moments de fortes tensions émotionnelles que des hommes et des femmes, animés de l’esprit du mal tentent d’imposer à l’humanité tout entière la privant d’une vie paisible et harmonieuse selon les promesses divines.

Une nouvelle année s’ouvre devant nous dans les conditions spéciales de la Pandémie au COVID 19 car pour la première fois, les fêtes de fin d’année qui se caractérisent généralement par de grandes lumières ont été assombries par des couvres feu et des restrictions draconiennes enlevant la joie et l’allégresse qui entourent souvent ces moments.

Malgré ce début d’année très morose, nous voudrions au nom du patriarche de la Nation l’Archevêque Emérite son Excellence Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO, du Président Gabriel Messan Agbéyomé KODJO, de tous les collègues des coordinations nationale et internationale de la DMK souhaiter à tous les togolaises et togolais une bonne année et fructueuse année, empreinte de paix, de joie et de prospérité.

Depuis le début des années 90, les togolais ont entamé une longue lutte qui a abouti à consacrer l’entrée de notre pays en démocratie à travers l’adoption d’une constitution plébiscitée à plus de 90%. Malgré cette avancée, le régime qui régente notre pays depuis maintenant plus de 53 ans s’est employée à entraver la concrétisation de cette démocratie en empêchant systématiquement l’alternance pacifique par les urnes. Les efforts constants de la classe politique de l’opposition n’ont pas réussi à générer cette alternance au pouvoir. Alors même que l’alternance est une des aspirations profondes des togolais qui sont conscients qu’elle est indissociable de leur désir de liberté et de bien- être.

C’est dans ce contexte que plusieurs partis politiques et associations se sont mis de nouveau ensemble sous l’égide de l’Archevêque Emérite du Togo Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO créant ainsi la Dynamique Monseigneur KPODZRO (DMK). Cet énième regroupement qui a la particularité de mener la lutte pour l’alternance dans une dimension à la fois politique et spirituelle, a proposé aux populations togolaises un candidat unique à l’élection présidentielle du 22 Février 2020, en la personne du Dr Gabriel Messan Agbéyomé KODJO.

Le peuple togolais dans son aspiration profonde à l’alternance politique et à une véritable démocratie, a entrepris de participer à cette élection avec un engouement jamais égalé auparavant dans l’histoire des élections présidentielles qui se sont succédées depuis 1993. Le peuple togolais dans son écrasante majorité a envoyé un message clair en votant massivement pour le candidat de la DMK. Ce fût une véritable révolution électorale !

Malheureusement, le régime a encore une fois passé outre cette volonté populaire exprimée en faisant proclamer victorieux par la CENI et entériné par la Cour Constitutionnelle un autre candidat que celui de la DMK provoquant ainsi une énième crise postélectorale suite à une élection présidentielle.

La DMK, a dès lors comme elle se le devait, entrepris de contester les résultats et de défendre la vérité du vote exprimée par le peuple togolais souverain, se proposant d’obtenir ensemble avec celui-ci et sa diaspora, l’alternance avant la fin de l’année 2020.

Où en sommes-nous pour cette lutte engagée par respect pour la souveraineté du peuple qui s’est exprimée le 22 février 2020, et pour apporter un changement dans la vie des togolais confrontés quotidiennement à des souffrances inouïes ?

Jamais, aucune contestation d’élection présidentielle n’a ressemblé à celle menée par la DMK avec force et détermination ! Jamais les togolais en unisson avec la diaspora ne sont restés aussi déterminés à poursuivre le combat pour l’alternance ! Jamais la répression de ce combat n’a été aussi dure que celle à laquelle nous assistons pendant bientôt une année.

Tout au long de ces mois d’engagement pour l’alternance, la DMK a eu à faire des choix qui lui ont permis de rester debout et de maintenir la flamme du combat pour l’alternance, malgré l’adversité et la répression implacable que les dirigeants et les militants ont subies.

Nous avons opté pour une lutte citoyenne, trans partisane patriotique, pacifique et populaire basée sur la mobilisation des populations et l’action diplomatique pour atteindre l’objectif de l’alternance par la récupération de la victoire du peuple.

En vue de mobiliser les togolais sur tout le territoire, des points focaux ont été mis en place dans la plupart des communes. Des appels à manifester ont été lancés, des conférences de presse et communiqués informant les populations ont été publiés, et les médias traditionnels (radios presses) aussi bien que les réseaux sociaux ont servi d’interface avec la population. Les togolais qui ont compris la nécessité d’une lutte véritablement citoyenne pour imposer la volonté populaire, se sont appropriés la lutte et ont créé des plateformes numériques autant qu’ils se sont organisés pour sensibiliser sur le terrain les populations sur la responsabilité qui est la leur dans la réalisation de l’alternance.

Les synergies dynamiques initiées par la coordination internationale de la Dynamique Monseigneur KPODZRO (CIDMK) ont permis de mieux internationaliser la crise postélectorale.

Face aux actions et initiatives de la DMK, la réaction du régime qui s’est systématiquement appliqué à réprimer pour étouffer la contestation et se maintenir au pouvoir ne s’est pas fait attendre.

La toute première tentative de manifestation le 28 Février 2020 en réponse à l’appel de Monseigneur Fanoko Philippe KPODZRO a été violemment réprimée occasionnant des blessés graves et des arrestations, tout comme la manifestation du premier août relevant d’une initiative de la société civile.

Les autres initiatives de manifestations de la DMK, y compris la toute dernière du 28 novembre 2020 ont été systématiquement interdites par le régime qui s’est servi de la loi inique sur les libertés de manifestation et du prétexte du COVID 19.

Dès les lendemains des résultats, le régime a initié le 16 Mars 2020 une double levée de l’immunité parlementaire du Dr. Gabriel Messan Agbéyomé KODJO suivie d’une cabale judiciaire. D’autres responsables de la DMK n’ont pas été épargnés et à ce jour, continuent de subir un harcèlement judiciaire pour leur faire cesser de revendiquer la victoire du peuple obtenu le 22 Février 2020. Au total, en plus du Dr Gabriel Messan Agbeyomé KODJO, Madame Brigitte Kafui ADJAMAGBO JOHNSON, Messieurs Fulbert ATTISSO, Marc MONDJI et Gérard DJOSSOU, tous responsables de la DMK, ont été abusivement et injustement inculpés pour des crimes imaginés pour résoudre un problème politique de crise postélectorale.

Des scènes d’horreur d’une gravité rare se sont déroulées au domicile du président Agbéyomé KODJO le 20 Avril 2020 à l’issue desquelles plusieurs dizaines de jeunes dont des personnes en situation de handicap ont été embarqués et emprisonnés pendant plus de 4 mois ; sans oublier la violence inouïe faite à la famille proche du Président Agbéyomé KODJO dont sa femme et ses enfants ainsi que l’arrestation des Honorables TARGONE Sambiri et KOLANI KOMBATE DOUTI.

Au surplus, le régime a entrepris son projet lugubre d’éliminer le Président Agbéyomé KODJO pour l’empêcher de continuer à revendiquer sa victoire à l’élection du 22 février 2020.

Pour préserver sa vie et continuer le combat de la matérialisation de l’alternance obtenue par les urnes, le Président KODJO qui a vigoureusement défendu le vote du peuple, s’est vu contraint de se mettre à l’abri. La lutte acharnée de la DMK a dû imposer une longue période d’hibernation au régime dictatorial qui a mis plus de 6 mois avant de former son gouvernement illégitime et de fait qui continue de régenter le Togo.

La fébrilité dont a fait montre à ce jour le régime qui s’est maintenu au pouvoir envers et contre le peuple, n’a d’autres justifications que sa réelle illégitimité qui se manifeste de façon flagrante ces temps-ci avec des condamnations fantaisistes et des convocations sans fondement de journalistes notamment dans l’affaire dite de Pétrolegate et de toute voix discordante pour peu de choses et des assassinats de paisibles citoyens sans qu’aucune suite ne soit donnée aux enquêtes ouvertes. Mais pour combien de temps encore ? Dieu seul sait.

Malgré toutes les difficultés, malgré la répression et les hostilités rencontrées, la DMK est engagée et reste constante dans la lutte citoyenne et patriotique de libération nationale.

Le soutien franc et sincère de ceux qui ont porté leur choix sur la DMK et au-delà de ceux-ci, des patriotes de tout bord, a été fort précieux.

Voilà pourquoi la DMK dans ses composantes nationale et internationale tient à exprimer ses remerciements et félicitations aux électeurs et électrices pour leur mobilisation sans précédent en faveur de l’alternance le 22 Février 2020, de même qu’à l’ensemble de la Nation et de la Diaspora pour leur détermination à accompagner et soutenir le combat pour concrétiser cette alternance obtenue dans les urnes.

La DMK remercie également les partis politiques et les associations qui ont compris la nécessité de contribuer à la lutte citoyenne et patriotique au regard de l’enjeu de conquête pacifique du pouvoir pour réaliser l’alternance.

La contribution des autorités religieuses de toutes confessions, a été de taille dans notre lutte à la fois spirituelle et politique.

Ainsi, nous n’oublions pas le soutien à un niveau très élevé des autorités musulmanes qui ont reçu une délégation de haut niveau de la DMK au début de la contestation. Pour mémoire des cadres musulmans siègent dans la représentation de la DMK.

Comment pourrions-nous ne pas mentionner également la disponibilité des autorités des Eglises Presbytériennes, évangéliques et autres églises réformées, avec lesquelles nous avons aussi eu des échanges et qui plus d’une fois ont montré par leurs communiqués leur préoccupations de voir s’opérer des changements qui libèrent et ennoblissent les togolais parmi lesquels leurs fidèles.

Les autorités des religions traditionnelles qui n’ont pas été du reste, ont soutenu le combat par leurs conseils, prières et cérémonies en faveur du changement pacifique que désirent tous les togolaises et togolais.

Enfin, à l’instar du Peuple togolais, la DMK exprime sa reconnaissance infinie à Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO Archevêque Emérite de Lomé, désormais considéré comme notre patriarche à tous, pour avoir fait don de sa personne en s’engageant totalement, de manière inédite aux côtés du peuple togolais pour lui permettre de réaliser ses rêves d’alternance en vue de la fin de ses souffrances savamment cultivées par le régime en place.

Au rang des autorités religieuses, nous apprécions particulièrement les soutiens multiformes à la lutte de la Conférence Episcopale du Togo (CET) pendant et après le scrutin du 22 Février 2020. Ainsi : le communiqué de la Conférence Episcopale du Togo (CET) du 1er Mars 2020 appelant au rétablissement de la vérité des urnes ; la tentative de médiation de l’Archevêque Métropolitain Monseigneur Nicodème Anani Barrigah entre la DMK et le pouvoir ; le déplacement de Monseigneur Nicodème Anani BARRIGAH dans la nuit du 20 Avril 2020 malgré le couvre-feu pour apporter son soutien à Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO suite à son cri de détresse lorsque le domicile du Président KODJO était pris de siège par des éléments des Forces de Défense et de Sécurité ; le communiqué de la Conférence Episcopale du Togo (CET) du mois de Décembre 2020 demandant la libération de Madame Brigitte Kafui ADJAMAGBO JOHNSON, de Monsieur Gérard Dodji DJOSSOU et du Prophète Esaïe Kokou DEKPO, sont des preuves indéniables qu’elles se sentent très préoccupées par les conditions de vie et les souffrances des brebis dont elles ont la charge.

Les interpellations multiples de la DMK et des Togolais à leur égard doivent tout simplement être entendues comme un appel à aller plus loin dans son engagement. C’est ici le lieu de saluer la mémoire du Feu Révérend Père Etienne AMOUZOU qui a assisté Monseigneur Nicodème BARRIGAH dans ses efforts pour trouver une issue favorable au contentieux électoral. Que son âme repose en paix.

La DMK n’aurait pas pu faire ce combat sans la précieuse contribution des médias, toutes formes confondues, animés par des hommes et des femmes qui travaillent dans des conditions difficiles. Grâce à vous, mesdames et messieurs, les populations togolaises qui vous manifestent d’ailleurs très souvent leur reconnaissance à l’occasion des émissions radio interactives, ont compris et comprennent de plus en plus que le changement ne peut se faire sans eux mais par eux et avec eux. Soyez-en remerciés !

Pour finir, nous voulons exprimer notre gratitude aux amis du Togo de par le monde qui nous ont écoutés et appuyés d’une manière ou d’une autre dans notre quête de liberté, d’alternance et de bien-être. Votre contribution a été décisive dans des moments de forte tension et a permis des dénouements heureux grâce auxquels le combat a pu se poursuivre.

L’objectif de concrétisation de l’alternance par la reconnaissance de la volonté populaire exprimée par le peuple le 22 février 2020 n’est pas atteint à ce jour, mais des victoires d’étapes sont acquises.

La dynamique est restée solide et déterminée malgré les coups de boutoir reçus. Son existence constitue le gage de la poursuite et la conduite à terme du combat.

La mobilisation et la détermination des togolais capitales et précieuses pour la poursuite de la lutte sont plus fortes que jamais. L’appropriation de la lutte à travers une prise de conscience de la responsabilité des citoyens est indéniable et c’est un progrès remarquable qui augure de lendemains meilleurs pour notre pays.

Aujourd’hui, malgré les manœuvres pour mettre fin à la contestation et donner des apparences de normalités, il est de notoriété publique en Afrique et de par le monde que notre pays traverse une crise grave consécutive à la dernière élection présidentielle.

Il est à présent nécessaire d’œuvrer sans faux fuyant, dans l’intérêt supérieur de la Nation, à la résolution pacifique de cette crise postélectorale en vue de la réalisation des aspirations légitimes de bien-être et d’épanouissement harmonieux des togolais.

La DMK exhorte donc les tenants du pouvoir actuel à œuvrer en responsabilité et en sagesse pour une véritable sortie de crise pacifique et heureuse en écho aux aspirations du peuple à une alternance pacifique profitable à tous.

Les évènements et l’histoire politique des nations démontrent à suffisance qu’il n’y a aucune alternative au combat collectif, qui seul peut prospérer.

Voilà pourquoi la DMK invite les autres partis politiques et toutes les forces démocratiques qui s’inscrivent véritablement dans la lutte pour l’alternance et la démocratie dans notre pays à se ranger du côté du peuple en acceptant la volonté populaire exprimée le 22 Février 2020 en évitant « le jeu de la somme nulle » qui pénalise depuis toujours le peuple togolais.

La DMK confiante de la nouvelle saison de l’humanité, invite avec foi le peuple tout entier à poursuivre la lutte politique et spirituelle, en responsabilité et sagesse, avec dignité, courage et détermination, afin que notre pays entre définitivement dans une ère de liberté et de prospérité partagée pour tous.

Les temps nous sont favorables, soyons optimistes car Dieu a déjà libéré le peuple togolais.

Avançons sans crainte dans notre combat pour concrétiser l’alternance et faire du Togo l’or de l’humanité tel que voulu par les pères fondateurs dont feu Sylvanus Epiphanio Komi OLYMPIO, le 1er Président démocratiquement élu. Il y a 57 ans, il a été assassiné et nous saluons sa mémoire.

LA LUTTE POPULAIRE EST INVINCIBLE

Fait à Lomé le 12 Janvier 2021

LA CONFERENCE DES PRESIDENTS

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