olivier_amah_audience

Le Commandant Olivier Poko Amah, dont la détention suscite une vive tension, devra regagner son domicile ce vendredi. La Cour d’appel de Lomé en a ainsi décidé.

 

Après deux reports suspectés par les Avocats du Commandant Olivier Poko Amah, comme étant une manœuvre dilatoire pour proroger la détention de l’ancien officier supérieur de Gendarmerie, la Chambre d’accusation de la cour d’appel de Lomé vient de vider ce matin le délibéré dans l’affaire « d’appel aux forces armées à se détourner de leur mission ». « Le verdict vient de tomber. C’est positif », nous a confirmé le président de l’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO).

 

La Chambre d’accusation de la cour d’appel de Lomé vient ainsi d’infirmer une décision du Tribunal de Première Instance de Lomé, qui avait rejeté une demande de mise en liberté provisoire introduite par les Conseils de l’ancien directeur des services de renseignements de la Gendarmerie nationale, inculpé puis détenu pour avoir selon l’accusation, appelé les forces armées à se détourner de leur mission. C’était suite à une interview accordée à radio Légende et dans laquelle outre l’appel lancé aux forces armées à inviter le Chef de l’Etat à ouvrir un dialogue avec l’opposition, Olivier Poko Amah fustigeait les conditions de travail des hommes de troupes, notamment ceux qui relèvent des forces de sécurité.

 

Déjà condamné dans l’affaire de tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat avec Kpatcha Gnassingbé, Olivier Poko Amah, qui a sa sortie de prison avait créé ASVITTO, a rejoint le Collectif Sauvons le Togo (CST), une organisation citoyenne qui milite en faveur des droits civils et politiques des citoyens de même que pour l’alternance politique. La République du Togo est dirigée depuis près 47 années par la famille Gnassingbé, à la faveur d’un scenario qui frise la dynastie. Comme Faure Gnassingbé l’actuel Président de la République et successeur de son feu père Gal Gnassingbé Eyadéma, l’ex homme fort des renseignements de la Gendarmerie Nationale Olivier Amah, est originaire de Pya.

 

Détenu à la prison civile d’Atakpamé (100 km au nord de Lomé) d’où il a été ramené sous la pression des organisations de défense de droits de l’homme consécutivement à son transfèrement cavalière à la prison civile de Mango (plus de 500 km au nord de Lomé son lieu de résidence), l’ancien Commandant a passé près de neuf (09) mois en détention. Soit plus de la moitié de la peine encourue pour la charge retenue contre lui, ceci en contradiction avec l’article 113 du Code de procédure pénale.

 

Le 05 février 2014, l’annonce du report de la délivrance du délibéré à donné lieu à des affrontements entre des partisans du Comandant et les forces de sécurité dans l’enceinte de la Cour d’appel de Lomé. 18 personnes ont été arrêtées dont 16 déférés à la prison civile de Lomé. Olivier Amah ainsi que deux gendarmes chargés de le ramener à la prison ont été légèrement blessés par les éclats de la vitre de leur voiture.

 

L’arrêt de la Cour d’appel de Lomé intervient au moment où on annonce l’arrivée au Togo du 17 au 21 février 2014, de Mme Flavia Pansieri, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme. La protection des défenseurs des droits humains est un des principes cardinaux des instances internationales comme le Haut –Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

 
koaci
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here