A l’orée du 31 juillet 2018, presque tous les Togolais s’attendaient à un nouveau jour qui s’élèverait sur le Togo. Même certains ténors de l’ordre ancien à l’instar du ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara criait sur tous les toits à ce Kusasa (lendemain meilleur). Seulement le sommet de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et sa feuille de route qui faisaient tant rêver les Togolais semblent déjouer le pronostic.
Alors que cette feuille route devrait normalement apaiser les cœurs et faire penser à ce nouveau jour, elle fait plutôt polémique. Chose étonnante, la CEDEAO jusque-là reste muette sur la question donnant l’impression d’épauler la très « dépendante » commission électorale nationale du Togo (CENI).
En effet, le 31 juillet la communauté sous-régionale a tenu son sommet ordinaire au Togo. Et au cours de ce sommet, la question du Togo a pris une bonne partie en ce qui concerne la résolution de la grave et lancinante crise politique qui secoue depuis le déclenchement de la contestation populaire du 19 août 2017.
Une feuille de route pour orienter le débat politique et apaiser les cœurs a été soumise aux acteurs politiques au Togo. Cette feuille de route à défaut de donner la solution à la crise politique togolaise suscite indignation et colère. La CENI du très controversé professeur Kodjona Kadanga, président de cette institution appelée à organiser les élections au Togo s’en est accaparé et en fait sa propriété privée. Elle en fait donc une interprétation tortueuse.
Alors que cette CENI continue l’organisation des élections unilatéralement sans inclure les autres acteurs politiques surtout de l’opposition, la CEDEAO semble ferme les yeux sur tout ce qui se passe. Et pourtant elle avait demandé que l’organisation des élections soit inclusive.
Si la même CEDEAO demande une organisation inclusive des élections et qui plus est, dit appuyer cette même CENI techniquement, or la commission technique annoncé n’est pas encore sur place pourtant Kodjona Kandaga fait la sourde oreille en fonçant tête baissée dans l’organisation des élections en l’absence de la commission technique de la communauté sous régionale sans que cette dernière réagisse jusqu’alors, il y a sans nul doute quelque chose qui s’apparente à un jeu flou.
De toute façon, une commission de la communauté est annoncée au Togo dans les prochaines heures pour situer et clarifier sa position vis-à-vis de l’exécution de cette feuille de route. On attend donc de voir.
Jérôme S. / Le Triangle des Enjeux N°395