Les femmes des Forces Démocratiques pour la République (FDR) appellent les femmes togolaises à s’approprier la lutte politique que mène le peuple togolais depuis des décennies. C’était lors d’une rencontre organisée le samedi 2 avril dernier dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale des Droits des Femmes.

COORDINATION NATIONALE DES FEMMES DES FDR

Déclaration à l’occasion de la célébration de la journée internationale des femmes

La journée internationale des femmes commémorée le 08 mars dans le monde entier avec des manifestations s’étendant sur tout le mois pour faire le bilan des avancées des droits de la femme, a pour thème cette année « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ».

Cet événement offre à la branche féminine du parti FDR l’opportunité d’organiser ce jour une activité de sensibilisation de ses membres avec comme point d’orgue une conférence débat. A l’issue de cette activité, elle rend publique la déclaration dont la teneur suit.

Tous les pays du monde et particulièrement ceux d’Afrique sont aujourd’hui confrontés à un problème de gouvernance caractérisé par un recul de plus en plus prononcé des droits humains.

Au Togo, il est de notoriété publique que malgré la propagande gouvernementale sur la promotion des droits des femmes, très peu de mesures sont réellement prises et mises en œuvre pour favoriser un réel épanouissement de ces dernières.

Ce n’est pas étonnant ; comment un régime qui est peu enthousiaste quand il s’agit de l’Etat de droit en général, peut-il réellement se préoccuper des droits de la femme en particulier ?

Le manque de volonté manifeste dans l’affaire des incendies criminels des marchés d’Adawlato et de Kara, restée brûlante dans l’esprit de tous les Togolais, en est une preuve palpable et irréfutable.

En effet, ces marchés qui étaient le temple commercial des femmes togolaises, la vitrine de leur zèle au travail et le symbole de leur autonomie financière, ont été brûlés par quelques individus obscurs qui courent toujours.

Pire, malgré la représentation des femmes dans les instances dirigeantes du pays, toujours à des fins de propagande, la reconstruction du grand centre commercial d’Adawlato ne préoccupe personne après sa disparition scandaleuse.

Alors que des pays de la sous-région mettent aujourd’hui les bouchées doubles pour juguler le phénomène de la vie chère qui frappe de pleins fouets toutes les familles, surtout les plus démunies, au Togo, au lieu de soulager les angoisses de la ménagère, c’est le moment que les gouvernants, faisant preuve d’une insensibilité monstrueuse, choisissent pour augmenter comme bon leur semble le prix du carburant et créent des taxes, avec pour conséquence l’augmentation vertigineuse des prix des produits de première nécessité qui étrangle davantage les ménages et rend encore plus vulnérable la femme.

Dans le domaine de l’emploi, d’autres preuves non moins significatives sont révélatrices du manque de volonté de ce pouvoir pour le mieux-être de la femme togolaise. Dans la zone franche, des sociétés emploient des centaines, voire des milliers, de filles et femmes contre de très maigres salaires.

Dans les bars et maisons, des filles sont surexploitées, travaillant près de 16 heures par jour contre une maigre rémunération en dessous du SMIG, sans aucune protection sociale et qu’on peut congédier sans autre forme de procès pour les exposer carrément à la prostitution après maints harcèlements sur leurs lieux de travail.

Dans le secteur public, alors que démographiquement les femmes représentent 51% de la population togolaise, elles n’occupaient, selon des statistiques officielles, que 20,2% des emplois en 2020 contre 79,8% pour les hommes sur un effectif total de 57 558 travailleurs.

Par ailleurs, dans les zones rurales, beaucoup de nos sœurs continuent d’être exclues de l’héritage foncier et celles qui s’y opposent sont confrontées, du fait de leur analphabétisme, aux obstacles d’une procédure judiciaire avec tout son lot de corruption.

C’est le lieu de remercier toutes les organisations privées de femmes qui ne cessent d’accompagner leurs sœurs, victimes de violations de leurs droits en les éduquant par la même occasion à leurs devoirs.

Si l’analphabétisme est à la base de tous les abus que subissent les femmes, la cause véritable est leur manque d’engagement politique massif aux côtés des forces progressistes, engagement qui devait leur permettre de s’assurer que les différents programmes et projets de société intègrent suffisamment leurs préoccupations et surtout de se constituer en un véritable groupe de pression sur les gouvernants dans la prise de décisions politiques qui garantit le respect de leurs droits.

Il est donc clair que les femmes togolaises ne peuvent pas compter sur le régime en place pour faire la promotion de leurs droits fondamentaux Anne Sylvestre disait « Une femme qui a atteint la sérénité est une femme qui a abandonné le combat ».

C’est dire que la seule célébration du 08 Mars ne suffit pas pour faire aboutir le combat contre les inégalités, les disparités et les discriminations basées sur le genre.

Il faut sortir de la léthargie actuelle et de la psychose de la peur pour repartir au combat.

C’est pourquoi, consciente que seuls la démocratie et l’Etat de droit permettent de garantir les droits de la gent féminine, la Coordination nationale des femmes du parti FDR exhorte toutes les femmes togolaises à s’approprier la lutte politique que mène le peuple togolais depuis des décennies pour un Togo démocratique, prospère, juste et équitable.

Comme le dit le poète et dramaturge Allemand Bertolt Brecht : « le coût de la vie, le prix du haricot et du poisson, le prix de la farine, … et des médicaments dépendent des décisions politiques ». Et c’est la femme qui le ressent la première sur le marché.

Lomé, le 02 Avril 2022,

La coordinatrice des Femmes

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