Selon une enquête des autorités togolaises avec l’appui de l’UNICEF et la Banque mondiale, plus de 1.200 grossesses non désirées ont été enregistrées en l’espace de six mois dans les collèges et lycées publics du pays. Un phénomène qui constitue un véritable obstacle à l’évolution des jeunes filles sur les bancs d’école au moment où la tendance est à la promotion de la gente féminine. D’où la nécessité pour le Gouvernement d’intensifier la lutte contre ce fléau qui mine le développement socio économique du pays.

Au Togo, le nombre des filles enceintes sur les bancs explose depuis ces dernières années. En dépit des efforts que déploie le Gouvernement pour protéger et promouvoir la gente féminine, le Togo fait toujours face au phénomène persistant des grossesses précoces en milieux scolaires. En effet, selon une enquête réalisée par la direction de la Planification de l’éducation en collaboration avec l’UNICEF et la Banque mondiale, on dénombre au total 1220 cas de filles enceintes entre 2020 et mars 2021. Toutes les régions du pays étant touchées, celle des Plateaux arrive en tête suivie de celle de la Kara. Des chiffres ahurissants qui démontrent à quel degré les jeunes filles sont exposées à l’abandon des études avant la fin du cycle secondaire et à d’autres conséquences néfastes. Ce phénomène est dû à plusieurs facteurs qui sont d’ordre socioéconomique, culturel, relationnel ou comportemental. L’immaturité, les habillements extravagants, la pauvreté, l’envie d’avoir droit de parole dans la société sont autant de facteurs qui sont responsables aux grossesses précoces. Les conséquences des grossesses précoces en milieux scolaires sont diverses : la déperdition scolaire, les effets psychologiques, la marginalisation, les décès liés aux complications de la grossesse et de l’accouchement et les risques liés aux avortements clandestins. Dans la plupart des cas de grossesses en milieux scolaires, les jeunes filles (ou adolescentes) pensent à l’option d’avortement afin d’échapper aux conséquences fâcheuses qui découlent de l’abandon des études. Ce qui représente le plus souvent un grand danger pour la vie de celle qui porte la grossesse. « Chaque année, il y a des statistiques sur les grossesses précoces. Elles constituent même une calamité parce que nos jeunes filles perdent leur vie….Nous sommes en train de redresser l’éducation de ces jeunes filles et de les amener à terminer leurs études pour que demain la femme togolaise puisse toujours garder son honneur » a indiqué Mme Amedzogbé Kouevi Olivia, vice présidente de l’association « Femmes d’Actions » lors d’une journée de sensibilisation des jeunes filles dans une école à Lomé. Il est avéré que les filles adolescentes ou jeunes qui commencent l’activité sexuelle, tombent facilement enceinte dans la plupart des cas en raison d’une méconnaissance criarde des méthodes de contraception surtout dans les milieux ruraux. D’un point de vue sociologique, ce phénomène non seulement constitue un frein à la scolarisation des jeunes filles mais aussi compromet les chances de développement socioéconomiques du pays. Au moment où les pouvoirs publics travaillent ardemment à la promotion de la gente féminine, il convient d’interpeler les décideurs, les ONG ainsi que les associations de défense des droits de la femme à miser sur la formation à la santé sexuelle et reproductive et surtout l’accès à une gamme variée de méthodes de contraception. Ceci, à travers le renforcement des campagnes de sensibilisation à l’endroit des jeunes filles scolarisées. Ce qui pourra contribuer à la construction d’un avenir plus sain pour la jeune fille togolaise tout en contribuant à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD). En outre, pour limiter les grossesses précoces en milieux scolaires, il faudra également briser les tabous ; éduquer les enfants à une sexualité responsable et renforcer la législation togolaise en vue de protéger davantage les jeunes filles scolarisées pour un développement socioéconomique du pays.

ECHOS DU PAYS N°435 DU 21 AVRIL 2022

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