Le pouvoir de Faure mis sous pression

 
Les députés du groupe d’amitié France-Togo saisissent l’Assemblée Française et exigent la réintégration de Fabre et ses fidèles
 
L’affaire de révocation des neuf (9) députés de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de l’Assemblée nationale togolaise ne cesse de connaître des rebondissements. Tant sur les plans africain qu’international, les pressions s’accentuent de toutes parts sur le pouvoir de Faure. Alors qu’une deuxième condamnation de la commission des Droits de l’Homme de l’Union Interparlementaire (UIP) qui s’est à nouveau planché sur la forfaiture commise par Faure, Aboudou Assouma et leurs complices le lundi 04 juillet dernier est attendue, des députés français membres du groupe d’amitié France-Togo viennent de désavouer à leur tour le pouvoir togolais.
 
Rentrés en France après une mission de quelques jours au Togo, ces députés, indignés par le problème qui mine l’Assemblée nationale togolaise ont saisi le président de l’Assemblée Nationale Française et demandé qu’il interroge son homologue togolais sur la question. « Les procédures d’exclusion sont assez anti-réglementaires », estiment-ils tout en ajoutant que « les tentatives d’explication des différentes institutions togolaises n’ont pas du tout convaincu».
 
Par ailleurs, ces députés, préoccupés par les évènements qui secouent actuellement l’Afrique attirent l’attention de la France sur le non respect des principes démocratiques et les Droits de l’Homme au Togo. Les parlementaires français ont également émis des réserves sur l’attitude de Gilchrist Olympio qui a pactisé avec le pouvoir pour déstabiliser l’opposition.
 
Dans sa logique de vengeance, Gilchrist Olympio, le véritable cerveau de ce complot, s’emploi à nuire à Fabre, Patrick Lawson et les autres qui refusent de le suivre dans son aventure de déstabilisation de l’opposition togolaise. De désaveu en désaveu, la voie sur laquelle l’opposant émoussé vient d’engager Faure Gnassingbé, Aboudou Assouma et Abass Bonfoh ne sera d’aucun bénéfice pour le pouvoir togolais. Elle contribue de jour en jour à jeter du discrédit sur ce pouvoir qui peine à changer son image du dictateur et d’Etat voyou. Sinon, la première décision de l’UIP n’a fait que de la mauvaise publicité à Faure et à son pouvoir. Partout dans le monde, cette décision a mis au grand jour les violations répétées de la Constitution togolaise par le régime RPT.
 
L’article 52 de cette Constitution ne dispose pas que « chaque député est le représentant de la nation tout entière ; tout mandat impératif est nul ? » Alors au nom de quoi doit-on révoquer des députés si ces derniers continuent de crier qu’ils n’ont jamais démissionner. On voit à travers cette forfaiture une volonté d’asphyxier économiquement ces députés opposants afin de fragiliser leur élan contestataire.
 
C’est en cela qu’on doit comprendre la promptitude avec laquelle les juges de la Cour de Justice de la CEDEAO traitent ce dossier. Actuellement en vacances, on susurre que ce dossier fera l’objet de leur première décision dès la rentrée.
Faut-il le souligner, la non ingérence dans les affaires intérieures d’un Parlement que soulève ceux qui cautionnent cette forfaiture ne saurait constituer un obstacle dans la mesure où des principes aussi graves régissant la représentation nationale et qui constituent les bases minimales d’une démocratie, sont bafoués. D’ailleurs, les statuts de la CEDEAO autorisent cette cour de Justice à statuer sur des affaires portées à son niveau par des citoyens de la communauté dans le cas où ceux-ci se sentent victimes de violations de leurs droits par les acteurs étatiques. Depuis 2005, elle statue conformément aux dispositions de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples, sur les violations des Droits de l’Homme par une procédure de plainte individuelle.
 
Après l’UIP et les députés français, la Rencontre Africaine pour les Droits de Homme (RADDHO) pourra également se prononcer sur ce dossier. Ce serait sans doute un troisième désaveu pour Aboubou Assouma qui a pris la décision inique excluant abusivement des élus du peuple de l’hémicycle togolais, en attendant la décision de la cour de Justice de la CEDEAO le 29 septembre prochain.
 
Olivier GLAKPE
 
Le Correcteur N°267 du 11 juillet 2011