Claude Le Roy | Photo : RT


Annoncé sur le départ depuis quelques jours par la presse, le technicien français, surnommé ‘’sorcier blanc’’ Claude Le Roy ne partira pas de si tôt. Recruté en avril 2016 au poste de sélectionneur national, avec pour mission de qualifier les Eperviers pour la CAN Cameroun 2019, l’homme n’aura pas atteint ses objectifs malgré les grands moyens mis à sa disposition. Ses résultats sont largement en deçà des attentes. La participation des Eperviers à la CAN Gabon 2017 s’est soldée par un échec cuisant avec deux défaites et une victoire en 3 matchs aller et retour. En somme Claude Le Roy a livré au total 26 matchs, 8 victoires (généralement en matchs amicaux et face à des équipes mal classés), 8 matchs nuls et 10 défaites. L’élimination de la CAN Cameroun 2019, finalement déplacée en Egypte, par les Ecureuils du Benin a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Pour le public sportif, c’est suffisant pour qu’il plie bagages, surtout que son mystérieux contrat est arrivé à terme. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, celui qui avait annoncé lui-même rendre le tablier en cas de défaite contre le Benin, semble faire marche arrière à la grande colère du public sportif. Une manifestation organisée par certaines organisations pour exiger son départ a été réprimée par les forces de l’ordre il y a quelques jours. Le débat sur le départ ou non du ‘’sorcier blanc’’ s’est installé dans l’opinion et déchaîne les passions. Pour certains, Claude le Roy doit plier bagages parce qu’il n’a pas été à la hauteur de sa mission malgré les moyens mis à sa disposition. C’est l’opinion la plus représentative dans le pays.

Pour d’autres, le sélectionneur français, malgré l’absence de résultats, a réussi à mettre de l’ordre dans le nid des Eperviers (plus de problème de primes, de maillots, etc.) et éviter les scandales qui sont souvent liés aux préparatifs. Il a ensuite mis fin aux agissements d’un réseau tentaculaire (FTF, ministère de l’Economie et des Finances et ministère des Sports) qui se livrent souvent à des surfacturations.

Les tenants de cette thèse mettent aussi à son actif d’autres actioins, notamment la participation aux journées FIFA, le Tournoi de Toulon, les Graines du Togo, etc. Cette opinion minoritaire dans le pays ou quasi nulle semble être celle adoptée par Faure Gnassingbé qui a recruté personnellement Claude Le Roy et avec qui il entretient des relations personnelles. Dans la campagne menée pour exiger son départ, même si certaines mauvaises langues disent qu’il existe un réseau qui manipule les gens, le ministère des Sports et la FTF ont saisi la balle au bond en mettant sur place un comité ad hoc (les membres sont du ministère et de la FTF) pour réfléchir et travailler sur le profil de son successeur. Cette initiative très osée a vite tourné court parce qu’elle n’aurait pas reçu l’aval de Faure Gnassingbé.

De sources proches du dossier, on apprend que l’ami personnel de Claude Le Roy aurait décidé de la prolongation de son séjour à la tête des Eperviers. Si cette décision se confirmait, elle sera un véritable camouflet pour les membres du Comex de la FTF et le ministère des Sports qui, visiblement, ont mis la charrue avant les bœufs. Pour sa prolongation à la tête de la sélection, le ‘’sorcier blanc’’ ne manque pas d’idées et ses nouveaux projets seraient déjà validés par son recruteur personnel.

Ses nouveaux projets se déclinent, entre autres, en la construction des installations sportives dans certaines villes de l’intérieur, la construction d’une académie de football féminin (projet avancé), la professionnalisation du championnat togolais avec l’appui des réseaux en France (Canal, plus et autres), etc. On peut facilement comprendre que Claude Le Roy a un rôle qui dépasse clairement son statut de sélectionneur national. Il ne serait pas surprenant que les prochains jours, le cas Claude le Roy et ses projets ne soient reversés dans le PND (Plan national de développement) si ce n’est déjà fait (sic).

En rappel, Claude Le Roy est arrivé à la tête des Eperviers en avril 2016, sur la base d’un mystérieux contrat jamais rendu public. Selon plusieurs sources, son salaire tourne autour de 25 millions par mois voire plus. Ce salaire et les avantages sont réglés par une société de téléphonie mobile de l’Etat.

Le technicien français, fort de ses relations personnelles avec Faure Gnassingbé, se trouve en territoire conquis. Il se passe le plus souvent de la FTF et du ministère des Sports.

 
Source : L’Alternative No.792 du 19 avril 2019
 

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