« La reddition de comptes n’est pas de la persécution politique, c’est une exigence démocratique et constitutionnelle » (Mireille Bertrand Lhérisson)

L’invasion de l’Ukraine par la Russie évince désormais le reste de l’actualité. Tous les médias du monde ne parlent que de cette guerre.  Plus personne n’évoque la pandémie du coronavirus qui a fait ravage dans le monde ces deux dernières  années. C’est comme si cette maladie n’avait jamais existé. Pourtant ! Comme l’affirment certains non sans humour, les missiles de Vladimir Poutine ont détruit le Covid.

Et si au Togo, les gouvernants en profitaient pour établir le bilan du Fonds de concours et de solidarité Covid-19 créé en 2020 par le régime et « destiné au financement de toutes les actions envisagées dans la mise en œuvre des mesures de riposte contre la pandémie du coronavirus » ? On se rappelle que toutes les entreprises ont apporté des contributions. Même les gouvernants ont laissé entendre avoir renoncé à un mois de leurs salaires au profit de ce fameux fonds.

« Ce qui m’intéresse, c’est le côté pragmatique, notamment la reddition des comptes. Ce n’est pas seulement au niveau du chef de l’État ou du Premier ministre, l’idée c’est vraiment de descendre au plus bas pour que même le responsable au niveau de la communauté rende compte à sa population », affirmait Victoire Tomegah-Dogbé au lendemain de sa nomination en tant que Cheffe du gouvernement.

Justement Madame le Premier ministre avait dit devant les députés nommés que les comptes sur la gestion du Covid seront faits. Deux ans après la mise en place du Fonds Covid, il sied, par mesure de transparence qu’on fasse le bilan et qu’on dise aux Togolais combien les comptes ouverts dans les livres des banques affichent aujourd’hui. Ainsi que les dépenses effectuées.

A moins que ce soit un grand bluff et que comme à leurs habitudes, les gouvernants qui ont en charge la conduite de l’action publique n’éprouvent aucun besoin de rendre compte aux populations et se soustraient au respect de leur engagement. Qu’on ne se sente  pas du tout redevable aux Togolais.

En attendant que dame Victoire Tomegah-Dogbé tienne promesse, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) renseigne qu’« à la date du 21 septembre 2021, le montant total des ressources mobilisées se chiffrent à 175,4 milliards dont 3,3 milliards de contributions du secteur privé national et international et 172,1 milliards auprès des partenaires financiers ».

A ce jour, combien le Togo a réussi à mobiliser et comment ces fonds ont été gérés ? Les Togolais ont besoin de savoir et piaffent d’impatience. Surtout que dame Victoire Dogbé s’est engagée à « gouverner autrement ». Ce concept ne devrait pas être de vains mots, un discours vaseux et creux, mais des actes.

Les populations ont également besoin de savoir par qui et dans quelles conditions les 250 respirateurs qu’on avait dit de qualité douteuse, avaient été commandés au temps fort de la crise sanitaire pour soigner les patients atteints de la forme grave de la maladie. Puisqu’au finish, on avait officiellement annoncé que le CHR Lomé Commune dédié à la prise en charge des malades de Covid ne disposait que de 30 appareils. Même si certaines sources à l’époque avaient indiqué que le nombre de respirateurs ne devrait pas dépasser la quinzaine. Alors que dans le lot, notre pays avait bénéficié d’équipements de réanimation dont justement des respirateurs des partenaires étrangers.

Madame le Premier ministre a aussi affirmé au parlement que son gouvernement avait acquis à hauteur de 20 milliards FCFA des vaccins qu’on ne devrait pas laisser périmer parce que qu’ils reviennent trop cher à l’Etat. Il y a aussi les fonds récoltés avec les milliers de tests covid acturés au prix fort aux voyageurs et qu’on aimerait comprendre. Les Togolais attendent toujours la réédition des comptes promise.

Médard AMETEPE

Liberté

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