parachever le processus de décentralisation au Togo. Mais, l’on enregistre certaines voix discordantes au sein de la classe politique. Ces dernières ne sont pas contre l’organisation des élections régionales, mais pensent que face à la rareté des ressources, il faudrait attendre pour coupler ces élections avec d’autres qui interviendront d’ici 2025, notamment les élections législatives, les municipales et la présidentielle.

Le Comité d’Action pour le Renouveau (Car) par la voix de Jean Kissi, a déclaré il y a quelques jours les élections sont budgétivores et que l’on devrait peut-être trouver un moyen de coupler les élections afin de minimiser les frais et investir dans des chantiers sociaux. Cette proposition de M Kissi semble raisonnable, car les élections coûtent des milliards au pays et si elles se succèdent, cela pourrait avoir des répercussions importantes, alors même que notre pays vit une conjoncture économique. Vu sur ce plan, le gouvernement devrait prêter attention au Car. Mais, il revient aux gouvernants d’apprécier la faisabilité technique, mais aussi politique, de ces propositions. Il faudrait aussi rappeler au Car que ces propositions seraient les bienvenues au Cadre permanent de concertation (CPC) qu’il a décidé de boycotter. En effet, il n’est pas question de donner libre cours aux supputations du Car, selon lesquelles le gouvernement se précipite pour organiser ces élections parce qu’il a des intentions cachées.

L’opposition togolaise s’est toujours comportée ainsi lorsqu’elle se rend compte qu’elle risque de ne pas faire le poids dans les urnes. D’ailleurs, le Car qui aujourd’hui est quasi inexistant sur la scène politique nationale, devrait penser à mieux se réorganiser avant de commencer par accuser le parti au pouvoir en lui prêtant des intentions. C’est une fuite en avant et il faut abandonner cette façon archaïque de faire la politique qui n’a jamais fait du bien à cette opposition. D’ailleurs, un auditeur n’a pas manqué de le rappeler à Jean Kissi, secrétaire national du Car, la semaine dernière sur la radio Kanal FM au cours de l’émission Club de la presse. Le processus de décentralisation dans lequel notre pays est engagé depuis quelques années est en difficulté, il faut le reconnaître. L’apprentissage est rude au niveau des communes. Cela ne devrait en principe étonner personnes. Cela faisait quand même des décennies que le Togo n’avait plus fait cet exercice. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que d’un coup de baguette magique, la gouvernance locale soit la chose la mieux partagée sur la terre de nos aïeux. Tout le monde est d’accord que beaucoup d’acteurs des collectivités locales se cherchent et se perdent même parfois.

Mais, c’est cela aussi l’apprentissage. Il faut toujours commencer quelque part. Monsieur Kissi qui conduit une voiture aujourd’hui, n’a pas grandi avec ces aptitudes. Il a dû apprendre à se tenir en équilibre sur un vélo, ensuite sur une moto, et puis à aller à une auto-école, pour finalement passer un permis. Toute la vie d’un individu est un apprentissage. Et ce n’est pas parce que l’on trébuche et tombe qu’il ne faut plus marcher ou courir. Le Car est parti prenante de la décentralisation, le parti dispose de conseillers municipaux, dont Jean Kissi lui-même qui est à la mairie du Golfe 5. Le Car devrait donc jouer sa partition pour rendre la gouvernance locale plus efficiente dans notre pays. Un échec total n’arrangera personne ! Donc, il ne sert à rien de faire « l’éloge funèbre » des communes pour justifier que l’on n’organise pas les élections régionales.

TOGOMATIN N° 1025 DU LUNDI 04 AVRIL 2022

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