Malgré le mémorandum d’entente signé entre le gouvernement togolais et les syndicats du secteur de l’éducation le 10mars 2022 et qui, selon les clauses, met fin «aux longues années» de bras de fer entre les autorités et le corps enseignant qui réclamait de meilleures conditions de vie et de travail, l’accalmie tant recherchée semble être de courte durée. En effet, le syndicat des enseignants du Togo (SET) en déphasage avec le gouvernement ne se reconnait pas dans ce mémorandum, et a annoncé une grève pour les 24 et 25 mars. Une situation contre laquelle les ministres Gilbert Bawara et Dodzi Komlan Kokoroko respectivement en charge de la fonction publique, puis des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, brandissent des sanctions menaçantes.

A travers cette grève, le syndicat des enseignants du Togo (SET) entend réclamer le retour de la réforme de 1975 opérée en faveur du personnel enseignant. Pour les responsables du SET, la loi ne rétroagit pas. Ils appellent à une forte mobilisation. D’après ces responsables, la grève aura pour mot d’ordre l’exigence d’une prime mensuelle de logement (50.000 f au moins) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975, une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300 francs cfa/km.

 Il s’agira aussi de demander le recrutement des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de q ualif ication professionnelle requise, une allocation de mutation (au moins 100.000 f pour l’inter régional et 60 000 f pour l’intra régional).

Le combat de la représentativité et de la légalité

Une grève à laquelle le gouvernement par la voix des ministres Bawara et Kokoroko opposent une fin de non-recevoir. Et, justement dans un communiqué conjoint, MM. Bawara et Kokoroko haussent le ton d’appliquer des mesures à l’encontre des initiateurs du débrayage et des enseignants qui observeront la grève. Selon les ministres, le SET n’est pas un syndicat légalement constitué et enregistré à ce jour auprès des services compétents de l’Etat. Ils évoquent par ailleurs la loi n° 2021-012 du 18 juin 2021 portant code du travail, et les dispositions du décret n° 2022-022/PR du 23 février 2022 relatif à la représentativité des syndicats professionnels et à l’exercice du droit de grève au Togo. Se basant sur ces 2 textes, ils indiquent que « tout préavis de grève est soumis au respect des conditions cumulatives spécifiques ».

Le communiqué des ministres Bawara et Kokoroko conclue qu’aux termes de l’article 13 du décret sus-référencé, « est nul et de nul effet, tout préavis initié par une organisation syndicale dont l’existence légale ou la représentativité ne sont pas établies, ou sans que l’une des conditions relatives aux fonctions de direction ou d’administration de syndicats professionnels ne soient respectées ».

A l’opposé, le secrétaire général du SET, Katale Korayema, informe que le SET est né sous la loi 2006 et non sous la loi 2021. « Je tiens à rassurer de la légalité du SET par la tenue de son assemblée générale constitutive le 22 mai 2021 dans la commune du Golfe. Le SET est né sous la loi 2006- 010 du 13 décembre 2006 portant code du travail et non sous la loi du 2021- 12 du 18 juin 2021 ; la loi n’étant pas rétroactive », a-til indiqué. Il ajoute que la naissance du SET a eu lieu dans la commune du Golfe 2, selon le code de travail en vigueur le 22 mai 2021 au moment où le nouveau code de travail n’existait même pas encore Un bras de fer auquel seul le juge administratif pourra mettre fin afin de situer les deux parties sur la légalité ou non de ce syndicat. Mais, en attendant le SET maintient la grève pour les deux jours. Vivement que les deux parties puissent accorder leurs violons afin de sauver l’éducation togolaise qui n’a que trop souffert de ces grèves à répétition dommageables pour les deux parties et principalement pour les élèves, la relève de demain.

Canal D

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