Le temps presse pour transformer le pays. Il faut que Faure Gnassingbé commence par réfléchir sérieusement sur la modalité de son départ du pouvoir. Je lui dis avec respect mais en prenant en compte aussi l´amour que j´ai pour ce pays. L´air devient irrespirable pour les Togolais. La situation devient de plus en plus intenable, non seulement pour une grande majorité d´eux mais pour le Togo lui-même en tant qu´État car son maintien au pouvoir retarde beaucoup le pays dans beaucoup de domaines, que ce soit politique, économique, social ou culturel. Le pays est trop divisé. Il faut de l´unité.

Il est important qu´on pense à faire avancer ensemble  le pays pour les générations futures quand nous, nous ne serions plus là. C´est ce que les blancs ont fait pour leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Ils ont lutté et inventé les choses pour rendre la vie meilleure aux générations futures. Cet amour pour le Togo doit nous inspirer tous aussi et interpeller la conscience de chacun de nous. On n´a plus du temps à perdre et il est important que Faure le comprenne. Le temps passe pour ce pays.

Quelle histoire ou image Faure Gnassingbé voudrait-il laisser aux générations futures quand il ne sera plus de ce monde?  Nous sommes tous appelés à quitter ce monde  un jour, qu´on le veuille ou pas, car aucun être humain n´est immortel. Seule la date de chacun diffère. C´est pourquoi il est important qu´on  pense plutôt aux actes, qu´à nous-mêmes car nous sommes éphémères sur cette terre. Aimons notre pays et travaillons ensemble pour sa grandeur. Laissons une bonne trace sur notre passage. C´est ce qui est important. Le jour que Faure Gnassingbé le comprendra ainsi avec sagesse, il quittera de lui-même le pouvoir sans qu´il y ait même pression venue du peuple. Je souhaite qu´il le comprenne ainsi. En laissant son entourage piller le pays,  il endosse la responsabilité par ce simple fait car il est le chef.

Si votre père a fait 38 ans au pouvoir et vous-même, vous avez déjà fait 16 ans, que voulez-vous encore avoir ou voir et que vous n´avez pas encore eu ou vu?  Vous êtes né dans le pouvoir. Vous avez grandi dans le pouvoir. Vous avez déjà tout eu ou vu. À votre place j´aurais déjà depuis quitté le pouvoir par la grande porte. J´aurais même fait en sorte que les gens oublient le mauvais côté du règne de mon père. Vous avez eu cette belle occasion pour défendre la période de votre père en faisant du bien aux Togolais  mais vous n´avez pas su l´exploiter.

Votre maintien au pouvoir ne sert plus à rien aux Togolais. Les années passent inutilement. Il y a beaucoup de choses dont le pays a besoin. Si vous aimez vraiment le pays et vous pensez aux générations futures, songez maintenant à votre départ du pouvoir de vous-même à la fin de ce mandat sans que l´idée ne vous effleure encore de nouveau d´être candidat en 2025 sinon vous conduisez ce pays à l´abîme. La population est fatiguée de vous et de votre règne. Tout le monde veut un changement complet et pas seulement une alternance car il y a une différence entre alternance et changement. Il peut y avoir alternance sans changement (changement d´homme à la tête de l´État qui fait la même chose que son prédécesseur) comme il peut y avoir aussi changement sans alternance ( le même homme ayant opéré de grandes réformes). Mais en ce qui concerne le Togo il n´y a ni l´une ni l´autre. Au bout de 16 ans, qu´est-ce qui a changé dans le pays pour qu´on puise dire un jour que c´est l´œuvre de Faure Gnassingbé? Moi je ne vois rien quand je viens au Togo à part les routes dans la capitale Lomé. Or, le Togo ne se limite pas seulement  à Lomé. C´est aussi les villages lointains du sud jusqu´au nord à Dapaong. Le pays est très endetté envers les pays étrangers surtout la Chine.

Il y a beaucoup de choses à faire pour le pays pour le rendre rayonnant et on ne peut jamais les réaliser si vous vous mettez toujours au pouvoir. Le temps presse pour transformer ce pays en modèle. C´est pourquoi il est vivement souhaitable que vous quittiez le pouvoir dans l´intérêt du pays et dans celui des générations futures à la fin de ce mandat. C´est plus qu´un souhait. C´est une nécessité absolue. Je le dis avec respect. Les projets de notre vision politique sont énormes. C´est comme par exemple le cas d´unification des deux Togos qui sera l´un de nos engagements politiques et notre combat. C´est quelque chose qu´il faut relancer auprès de l´ONU et même s´il le faut engager des actions devant les juridictions internationales. On va remettre en cause ce référendum du 9 mai 1956 aboutissant au rattachement du Togo britannique à la Côte-de-l´Or. Rien n´est impossible le cœur vaillant et détermination.

C´est aussi par exemple le changement du système politique actuel de notre pays en régime parlementaire pour donner le vrai pouvoir aux députés et supprimer carrément le système actuel qui est le régime présidentiel. Politiquement ce système actuel ne nous apportera jamais du bonheur au Togo.

Ainsi le président ou présidente de l´assemblée nationale ne sera plus la personne qui remplacera le président ou la présidente de la République en cas de vacance du pouvoir comme il est prévu dans la Constitution actuelle et comme toujours. Cela existe seulement en théorie dans la Constitution. Dans les faits on a vu ce qui s´est passé en 2005 quand Gnassingbé Eyadema est décédé. Il faut rendre les institutions très fortes et difficilement modifiables. C´est avec le régime parlementaire qu´on y parviendra. C´est pourquoi il faut une grande réforme du système politique actuel. C´est inévitable.

 Pour le cas des régions aussi, les gouverneurs ne seront plus nommés pas le président de la République comme il est actuellement  prévu dans le code des collectivités locales. Combien de temps l´homme a à faire sur cette terre et on doit faire les lois en pensant à soi-même au lieu de penser aux générations futures ? Les présidents des régions doivent être élus par les habitants de ces régions, si on veut que les régions se développent, sinon ces gouverneurs nommés ne seront pas au service des régions mais au service de celui qui les a nommés et qui est le président de la République. C´est comme les préfets qui dépendent du président de la République qui les a nommés. C´est très simple. Tout le monde le sait. Je me demande même si au moment de la rédaction de ce code des collectivités locales, les leaders des partis politiques de l´opposition ont fait des suggestions ou objections sur ce cas de nomination des gouverneurs des régions? Pour un pays il faut l´apport intellectuel de tous. L´avis d´une seule personne ne suffit pas. Il faut confronter les points de vue.

 Quand on fait des lois pour le développement d´un pays on regarde les choses à long terme pour les générations futures. On ne fait pas des calculs politiques à court terme car les hommes passent mais le pays reste et les œuvres restent. Si on veut que le Togo avance, il faut vraiment de nouvelles approches. Ma vision pour le pays est diamétralement opposée à celle des autres parce que je vois les choses autrement c´est-à-dire en grand pour le pays. Je veux complètement changer le pays dans son système de fonctionnement. Mais ce but ne peut jamais atteindre si ce régime est toujours en place.

Le pays a besoin d´une grande réforme en profondeur. C´est ce que je pense. C´est dans l´intérêt du pays. Un jour je passerai aussi et je n´emporterai rien avec moi. Que Faure Gnassingbé ait le courage de le voir ainsi et l´accepter. Ses actes sont en principe impardonnables mais on essaiera de les lui pardonner pour maintenir la cohésion du pays. On ne va pas perdre le temps dans les règlements de compte car je viens pour construire le pays et non pour le déconstruire. On aura beaucoup à faire pour transformer le pays en modèle et il peut s´associer même à cette transformation profonde du pays en tant qu´ancien président de la République. Sa sécurité sera assurée au Togo.  Le temps presse.

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here