Les informations se précisent sur le dessein de Faure Gnassingbé de se débarrasser du RPT qui l’a porté aux affaires et de lancer sa propre formation politique. Par cette mutation, il entend installer son propre système avec les jeunes loups et richissimes comme Gilbert Fossoun Houngbo, Ingrid Awadé, Victoire Tomégah-Dogbé, Gilbert Bawara, Yves Dogbé … Déjà, les associations proFaure sont à pied d’œuvre pour recruter les futurs militants du nouveau parti du « fils de la nation » qui est dans la logique de faire au moins quatre mandats de cinq ans en attendant…
La création d’un parti par Faure Gnassingbé n’est pas une nouveauté. C’est depuis la veille de la présidentielle de 2010 que les informations faisant état de la volonté de Faure Gnassingbé de créer son propre parti politique circulaient. Les porte-voix de l’expert financier distillaient dans l’opinion qu’il voulait s’affranchir du fardeau RPT dans la perspective de l’élection présidentielle de 2010. C’était dans cet esprit que la kyrielle de mouvements de soutien ont été portés sur les fonts baptismaux. Il y a même eu une intime de Faure Gnassingbé qui s’est permis le luxe de créer un machin dénommé « Faure doit rester ». C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles l’épi de maïs, symbole du parti RPT était invisible sur les affiches de campagne de Faure Gnassingbé. Nonobstant ces velléités de s’affranchir, le « fils de la nation » a, pour passer, dû recourir aux méthodes du RPT avec un certain Pascal Bodjona aux manèges pour passer le 4 mars dernier. Des résultats d’ordinateurs différents de ceux issus des urnes et qui n’étaient pas loin de ceux qui l’avaient consacré en 2005.
Bien avant, c’est Mey Gnassingbé, fils demi-frère du chef de l’Etat et chargé de mission à la présidence qui s’y est essayé avec un groupe de jeunes parmi lesquels l’universitaire Christian Trimua. Le truc qu’il avait créé en janvier 2008 avait pour nom : Synergie des Forces pour le Développement (SFD) qui était présenté comme un rassemblement des compétences de toutes les couches sociales et des différentes sensibilités politiques du Togo pour accompagner le développement du pays. « Mey Gnassingbé, un des fils de feu le président togolais Gnassingbé Eyadèma, décédé le 5 février 2005, s’est lancé sur la scène politique togolaise avec la création du mouvement politique Synergie des Forces pour le Développement (SFD), pour soutenir la nouvelle dynamique en cours dans ce pays », avait écrit l’Agence chinoise de presse Xinhua. Mais mal lui en a pris. Le « petit » n’a pas pu tenir tête à la furia des barons de son père, c’est-à-dire ceux qui le chouchoutaient lorsque « papa » l’emmenait tout petit aux Evala et le déposait (sic) sur la table.
Ensuite, il y a cette révélation de « La Lettre du Continent » qui a annoncé dans son N°589 du 3 juin 2010 que Mme Ingrid Awadé, « appuyée par Pascal Bodjona, ministre de l’Administration territoriale et véritable N°2 du régime, envisage de lancer un mouvement politique indépendant du RPT et entièrement dévoué au chef de l’Etat. Ce qui n’est pas pour plaire aux nombreux caciques du RPT déjà mécontents d’avoir été tenus éloignés de l’équipe de campagne électorale de Faure ».
C’était hier. Mais depuis le conclave de Kara il y a une quinzaine de jours, l’idée de la création du parti de Faure Gnassingbé fait son chemin et le « ministre grand format » n’est plus cité dans les préparatifs devant déboucher sur la venue du nouveau-né. Selon les informations en notre possession, la création du parti s’organise autour des jeunes loups comme Gilbert Houngbo, le Premier ministre de décor séduit par les délices du pouvoir, Ingrid Awadé, la patronne de la vache laitière des finances, ce qui fait d’elle l’intendante du pouvoir, Mme Victoire Tomégah-Dogbé ministre de cette comédie de développement à la base et Directrice de cabinet du président, Adji Otèth Ayassor, ministre de l’Economie et des Finances, Gilbert Bawara, ancien ministre et conseiller du président, Yves Kokouvi Dogbé ancien ministre et ami du chef de l’Etat … Les directeurs des régies financières du pays sont déjà mobilisés pour financer le départ sur le terrain des nombreuses associations et micro-partis de soutien à Faure Gnassingbé. Ces organisations ont pour mission de diffuser les idéaux de paix et de réconciliation que prône (sic) le chef de l’Etat et mobiliser les populations à bien accueillir le nouveau parti dont le nom n’est pas pour le moment connu. La Nouvelle dynamique populaire démocratique (NDPD) du néo Rédacteur en chef de la TVT , Justin Komlan Yidi et le fan club Faure E. Gnassingbé (FEG) de Logo Dossouvi sont déjà à pied-d’œuvre. Il nous revient également que le Mouvement de Soutien à Faure (MSF) est déjà sur le terrain pour préparer les sections locales du RPT à l’avènement du nouveau parti. Selon des informations, cet exercice ne serait pas de tout repos pour les éclaireurs de MSF qui rencontreraient énormément de réticences dans certains coins. Des leaders d’opinion de tout bord et quelques personnalités sont aussi approchés dans cette perspective.
A en croire des indiscrétions, certains militants de l’ex-UFC qui sont allés à la mangeoire, pourraient tourner dos à leur « maréchal » Gilchrist Olympio pour se retrouver dans le parti de Faure Gnassingbé. Une façon de dire : « ce vieux comme ça va nous donner quoi ? ».
Il nous revient par ailleurs que dans la perspective de l’affranchissement de l’ « Eprit nouveau » du RPT et des prochaines législatives de 2012, le MSF approche individuellement des gens, souvent du monde des affaires afin de les recruter comme candidats pour le compte de Faure Gnassingbé, et non du RPT. Dossier à suivre donc de près.
Coco Tchak
source: liberté hebdo togo