Togo : Des avocats dénoncent l’illégalité des mandats d’arrêt internationaux émis contre les membres du M66
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Face à l’annonce par les autorités togolaises de mandats d’arrêt internationaux visant des membres du Mouvement du 6 Juin (M66), un collectif d’avocats togolais s’est exprimé pour dénoncer ce qu’il considère comme une manœuvre politique sans fondement juridique à l’échelle internationale. Selon eux, ces mandats n’ont aucune chance d’être exécutés à l’étranger, notamment en raison de leur caractère politique et des risques avérés de torture au Togo.
Lors d’un direct diffusé vendredi soir, Me Alexis Ihou, avocat au Barreau de Lille, a tenu à rassurer les personnes concernées par ces poursuites. « On ne lance pas un mandat d’arrêt comme ça. Tant qu’il n’est pas validé par Interpol, il n’a aucune valeur à l’international », a-t-il déclaré. Il a rappelé que l’organisation policière internationale rejette systématiquement les demandes motivées par des raisons politiques. « Je l’ai déjà vérifié dans le cas d’Agbéyomé Kodjo », a-t-il précisé, ajoutant que l’ancien candidat à la présidentielle a pu circuler librement en Europe malgré l’annonce d’un mandat contre lui.
L’avocat a ajouté qu’il pouvait effectuer des vérifications si les personnes visées transmettaient leurs coordonnées, mais reste catégorique : « Ce genre de mandat ne sera pas validé. C’est juste une stratégie pour semer la terreur. »
De son côté, Me Raphaël Kpandé-Adzaré, autre figure du barreau togolais, a dénoncé des « effets d’annonce » dénués de portée
Il a appuyé ses propos en invoquant la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, mais aussi plusieurs décisions de la Cour de justice de la CEDEAO ayant condamné l’État togolais pour actes de torture. « On ne peut pas extrader quelqu’un pour des raisons politiques. C’est une règle de droit international claire », a-t-il martelé.
Dans ce contexte de tension, des membres du M66 affirment faire face à des tentatives d’intimidation. Certains évoquent des visites suspectes à d’anciennes adresses en France, d’autres parlent de la réception de messages frauduleux ou menaçants. Le mouvement dénonce ce qu’il considère comme une campagne de harcèlement visant à décourager les mobilisations citoyennes.
Malgré ces pressions, le M66 maintient son appel à manifester les 16 et 17 juillet. Le mouvement entend protester contre la tenue des élections municipales prévues le 17 juillet et réitérer son exigence d’un retour à la Constitution de 1992, supprimée dans des conditions controversées par les autorités en place.