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Cela parait très répugnant, indigne et même immonde de la part d’une autorité de cette trempe. Celui-là qui a l’habitude de se faire passer pour un donneur de leçons de morale et de civisme à ses concitoyens, est tombé trop bas en cherchant à répondre d’une manière très discourtoise au chef de file de l’opposition togolaise, Jean-Pierre FABRE. Ce dernier a envoyé une correspondance au ministre de la sécurité et de la protection civile, Yark DAMEHANE pour s’enquérir des nouvelles d’un opposant franco-togolais, Antoine RANDOLPH que détiennent ses services de renseignements. La réponse du ministre a provoqué un tollé au sein de la population.
 
Quoi d’anormal ou de discourtois, le ministre Yark DAMEHANE a-t-il relevé dans la correspondance à lui envoyée par le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre FABRE pour qu’il s’en prenne vertement à ce dernier de la sorte sur les ondes? On a comme l’impression en écoutant le ministre qu’il nourrit une haine viscérale envers le responsable politique. Ou bien existe-t-il un antécédent entre le ministre de la sécurité Yark DAMEHANE et le chef de file de l’opposition Jean-Pierre FABRE ? A supposer qu’il en existe, le ministre qui doit être au-dessus de la mêlée peut-il se laisser aller à cette bassesse verbale au point de devenir si ridicule aux yeux de l’opinion publique ? On se croirait dans une République bananière à voir le comportement des dirigeants du pays qui, au finish, ne sont pas de bons exemples en s’illustrant de la sorte. Sinon il n’y aucune éducation, aucun respect des masses et des adversaires politiques dans la réaction du ministre. Ou bien le ministre a juste saisi l’occasion pour se venger de Jean-Pierre FABRE puisque lors de son interpellation au parlement dans l’affaire de Mango, le chef de file de l’opposition a sérieusement taclé le ministre de la sécurité et son collègue de l’environnement. Alors s’agit-il d’un règlement de compte ou d’une revanche ? Autant de questions qui taraudent l’esprit des Togolais et des observateurs qui ont écouté la bande sonore diffusée sur les ondes d’une radio de la place. Ces derniers se désolent de l’attitude adoptée par l’autorité et se questionnent : entre ce ministre qui est nommé par une autre autorité contestée et celui qui a été élu par le peuple souverain et qui siège à l’Assemblée nationale, qui des deux a plus de pouvoir et de notoriété?
 
Il n’y a qu’au Togo qu’un ministre peut s’illustrer de la sorte au point de dévaloriser et de rabaisser les institutions de la République et ceux qui les incarnent. A lire dans la réaction du ministre, on a comme l’impression qu’il veut insinuer qu’il n’a pas de compte à rendre à personne, si ce n’est à celui l’a nommé à ce poste. A-t-il oublié qu’un ministre est un serviteur de la Nation ? Et les citoyens dont il a la charge, à l’instar de celui qu’il voue aux gémonies composent la Nation ? Le Togo est malade de ses dirigeants qui offrent aux populations des spectacles scandaleux et désolants. Et pourtant, ces messieurs sont les premiers à se fondre en donneurs de leçons de morale et de civisme aux autres. Où se trouve donc la marque du civisme et de la moralité dans la réponse du ministre ? Quelles leçons le ministre donne-t-il aux populations et la jeunesse surtout en réagissant de la sorte? Le Togo est-il devenu la chasse gardée des dirigeants ? Un pays où le zèle à outrance et l’intolérance sont érigés en système de gouvernance comme l’a si bien révélé au grand jour le ministre. «…J’ai reçu effectivement la correspondance de monsieur Jean-Pierre FABRE, donc je crois que je n’ai pas le temps pour lui répondre… », déclarait Yark DAMEHANE sans honte ni remords. Où se trouve alors le fair-play en politique tant apprécié dans certains pays par les politiques? On serait dans un pays normal dirigé par une plus haute autorité politiquement civilisée que le ministre Yark DAMEHANE serait déjà démis de ses fonctions pour outrage à un « Président d’une institution de la République », mieux à un député. Mais nous sommes au Togo et il n’y a qu’au Togo que ces genres de scènes puantes, nauséabondes et immondes peuvent se passer où un simple ministre nommé tienne tête à un député, un élu du peuple et de surcroit un « Président d’une institution de la République ». Comble de débilité, d’absurdité et d’incongruité!
 
Idelphonse Akpaki
 
source : La Gazette du Togo
 

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