Ah que la terre est belle ! Ah que la politique togolaise est désagréable. Le ministre Pascal Akoussoulèlou Bodjona passe depuis quelques jours l’un des pires moments de sa vie. Il doit se dire dans son for intérieur si c’est à lui que ça arrive.
 
Après l’incarcération illégale, disons plutôt la séquestration du richissime homme d’affaires Sow Agba Bertin, c’est le tour du ministre Pascal Bodjona de tomber dans les mailles de la Gendarmerie, qui s’est substituée au Parquet, et les officiers aux juges. Que peut alors se dire le ministre « Grand Format » ? Il regrettera à coup sûr d’avoir contribué et soutenu à l’élévation de la nébuleuse qui le broie aujourd’hui. Il devrait ruminer une kyrielle d’actions dans lesquelles il s’est investi corps et âme et parfois contre son gré, pour trouver des solutions qui satisfassent son mentor plutôt préoccupé par autre chose.
 
Ce n’est pour rien qu’on lui colle le nom de l’homme à tout faire de Faure Gnassingbé. Mais aujourd’hui, le faiseur du roi n’a plus son destin en main. Son sort dépend du bon vouloir de celui qu’il aura contribué à faire imposer à ses compatriotes à travers la voix des urnes.
 
Tout le monde se souvient encore comme si c’était hier, du rôle nuisible qu’il a joué dans la proclamation des résultats de la présidentielle de 2010. Le Vsat fut saboté et Pascal Bodjona alla chercher par avion les présidents des Commissions électorales locales indépendantes (Céli) de l’intérieur qu’il ramena à Lomé pour proclamer sur le site de la foire Togo 2000 des résultats non authentifiés, selon une frange des acteurs et observateurs de la vie politique.
 
Conséquence, son candidat Faure Gnassingbé fut proclamé vainqueur avec 61% des suffrages. Des coups de force politiques pareils, Bodjona sait les organiser et les défendre. Et on n’hésite pas à solliciter ses services quand le front politique est en ébullition.
 
Du haut de son heure de gloire, il aura joué son rôle, celui de travailler uniquement pour son mentor et non pour le peuple. Ça, c’était jadis. Aujourd’hui, il est traité comme un mal propre. Mais bon, l’ancien Directeur de cabinet de la Présidence devrait le savoir. Tout ce qui lui arrive aujourd’hui n’est que la réédition des traitements réservés par son camp à tous ceux qui sont devenus encombrants.
 
Pascal Bodjona joue son avenir politique dans cette affaire. Même s’il s’en sort, il a les mains et les pieds liés. Il doit regretter amèrement.
 
Ametbao
 
Togoportail
 

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