Les attaques terroristes ont malheureusement l’air de prendre leurs marques sur le sol togolais.

Après l’attaque dans la nuit du 10 à 11 mai du poste avancé du dispositif de l’opération Kondjouaré (situé dans la localité de Kpekpakandi) qui a ôté la vie à au moins huit soldats togolais et blessé treize autres, l’armée togolaise a repoussé dans la nuit du 15 au 16 juin une nouvelle attaque dans l’extrême nord-ouest du Togo, entre Gnoaga et Gouloungoussi dans l’extrême nord du pays, à la frontière avec le Burkina Faso. Cette fois, il n’y aurait eu aucun dégât à signaler.

Si le porte-parole du gouvernement Akodah Ayewouadan a clairement affirmé en substance que« l’État a besoin d’agir et d’agir vite et efficacement » dès l’attaque de Kpekpakandi, le ministre de la Sécurité Damehame Yark lui, ne s’inquiète pas quant à la collaboration entre les soldats et les populations, appelant à un maintien de cette collaboration à tous les niveaux. « Cela ne doit pas être seulement limité à la région du nord, tout Togolais doit se sentir concerné », avait-il martelé. Dans une période où l’Etat d’urgence sécuritaire est à peine décrété dans la Région des Savanes, cette collaboration est plus que jamais capitale. Et qui dit collaboration dit bonne entente entre les corps habillés et des populations.

Or les relations entre ces deux entités n’ont pas toujours été le cas. Il ne s’agit pas ici de souffler sur les braises, mais de mettre des mots sur des faits qui créent de la méfiance entre soldats et honnêtes citoyens. Notre petite enquête dans Lomé ne nous permet pas d’affirmer que les Togolais voient en des corps habillés des concitoyens à part entière. Si beaucoup dénoncent la brutalité des agents de force de l’ordre dans des affaires qui pourraient se régler à l’amiable, d’autres pointent leur manque d’ouverture sur les moindres questions. Demander un simple renseignement à un policier, un gendarme ou un militaire reste une gageure pour bien des gens, car ceux qui portent le treillis au Togo se croient les maîtres du monde togolais.

Comment un citoyen peut se sentir à même d’entamer une conversation avec un policier tout sauf accessible. Être accessible ne veut pas dire être faible. C’est cette accessibilité qui doit beaucoup jouer dans cette collaboration. Le reste n’est que théorie.

Source : Journal « Le Correcteur »

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