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Alex Massina Yotroféi, directeur général de la gendarmerie nationale. Massina Yotroféi en fait, est un officier très célèbre et efficace. Dans la torture et les coups-bas.
 
Les futurs candidats inculpés à la CPI : Abalo Félix Kadanga (g), Faure Gnassingbé (centre), Massina Yotroféï (d) | republicofotogo / 27avril
 
C’est lui qui a marqué son nom d’une encre indélébile dans la torture des détenus dans l’affaire Kpatcha Gnasingbé, dans celle de Agba Bertin, Eugène Attigan et bien d’autres encore dont les noms des victimes sont restés dans l’anonymat jusqu’à ce jour (l’on a juste en souvenir le cas des neuf nigérians froidement abattus un de ces quatre matins dans des circonstances particulièrement sombres….)
 
Il le faisait en sa qualité de patron de l’Agence Nationale de Renseignement (SRI) au vu et au su de tout le monde. C’est bien lui que Faure Gnassingbé avait tenté en vain de reverser à la gendarmerie nationale après sa formation au Maroc ou en Turquie (c’est selon).
 
L’homme, Yotroféi a une allure assez brève, à la limite anodine avec une balafre oblique sur chaque joue comme l’indique d’ailleurs sa photo ci-dessous, mais particulièrement venimeux au sens plein du terme.
 
Il lui arrive parfois d’afficher un sourire narquois à l’approche des gens donnant ainsi l’impression, sans doute fausse, d’un homme courtois ou même naïf.
 
Que personne ne blague avec cet officier originaire de la Binah ou plus précisément du Bénin dont les parents ont fait un saut vers le Togo avant de l’y mettre au monde.
 
Il a une tête relativement petite, mais vraiment pleine…bien sûr d’idées noires et pernicieuses.
 
Alex Massina Yotroféi avait auparavant été adjoint à Yark Damehane lorsque celui-ci dirigeait la gendarmerie nationale.
 
Jamais les deux hommes ne s’étaient entendus même une seule fois. Yotroféï avait tout fait pour soulever Yark de son poste de directeur général de la gendarmerie nationale, mais en vain. L’officier des savanes avait lui aussi ses racines bien fixées dans cette gendarmerie. Les deux hommes sont restés pour le moins ennmis.
 
Puis, Faure détache complètement Yotroféi de la gendarmerie pour l’ANR où il a particulièrement et tristement brillé par son zèle dans la torture et le montage des plans farfelus contre beaucoup de proches du Prince dont, notamment Pascal Akoussoulèlou Bodjona.
 
Yotroféi n’a guère mis de gans pour faire des fiches de renseignement particulièrement fausses sur Bodjona et ce en complicité bien taillée avec Ingrid Awadé qui aspirait profondément à conquérir le titre de reine de la basse-cour royale.
 
Massina Yotreféï a été l’impénitent artisan de la mise sur écoute téléphonique de nombre d’honnêtes citoyens au Togo.
 
C’est à partir de ces écoutes téléphoniques qu’il fabriquait toutes les informations allant de contre-vérités aux mensonges grossiers sur des proches et même certaines maîtresses de Faure Gnassingbé étant bien entendu qu’il était bien acquis à la solde du « mimosa » Ingrid qui l’arrosait affreusement des liasses des impôts.
 
Aujourd’hui, en le ramenant à la tête de la gendarmerie nationale, le fils héritier du feu général veut passer au moins quatre messages importants.
 
1-Faure arrache l’effectivité de la sécurité à Yark Damehane

 
Faure Gnassingbé n’entend plus laisser le secteur de la sécurité entre les mains de Yark Damehane dont il doute finalement de la dévotion absolue et de la capacité à « rentrer dedans » à tout manifestant qui contesterait le pouvoir du Prince quand viendront les temps chauds.
 
Il est donc fort à parier qu’au prochain remaniement ministériel, une porte de sortie sera trouvée à cet officier des Savanes.
 
Précisons pour toute fin utile que de toute l’histoire politique de notre pays, sauf un oubli quelconque de notre part, Yark Damehane a été le premier et seul officier supérieur originaire des savanes à être nommé ministre.
 
Aucun officier de la région des savanes n’a aussi été promu au grade de général. Leurs légendaires compétence, dévouement au travail et leur dévotion au Chef suprême des armées n’ont toujours pas suffi pour atteindre ce grade.
 
Tout compte fait, la nomination de Massina Yotroféi à la gendarmerie signifie clairement que Yark n’aura plus aucun contrôle sur ce corps malgré son statut fanfaronnant de ministre de la sécurité et de la protection civile.
 
2-Faure joue désormais au jusqu’auboutisme.
 
Autrement dit, Faure Gnassingbé n’a plus confiance en rien et il a peur à la fois de tout. Il n’a aucune assurance du lendemain. Dans un tel contexte, il n’a plus de choix que de ne composer qu’avec ceux-là qui ne peuvent avoir de vie et de survie que par lui Faure Gnassingbé.
 
Cela dit, Yotrefeï Massina ne peut avoir de vie libre sans Faure Gnassingbé, tant il a fait de mal et causé tellement de torts à tant de familles au Togo qu’il ne pourra avoir de salut aisé sans son mentor actuel.
 
C’est donc vice-versa. Faure sentant la menace de sa fin prochaine a décidé de composer avec ses Caïds pendant qu’eux, à leur tour, ont le devoir sacerdotal de tout faire pour préserver son fauteuil d’héritier….C’est fantastique tout ça.
 
3-Manque de confiance et d’assurance intérieure de Faure.
 
Ce troisième message a un hyperlien consubstantielle avec le deuxième à savoir que Faure se dit qu’il n’a de compte à rendre à personne ni autour de lui, ni au peuple togolais ou encore moins à la communauté internationale qui aurait bien voulu voir un Massina Yotroféï jugé pour les actes de tortures dont il s’est rendu coupable.
 
Cela illustre parfaitement combien Faure Gnassingbé est réellement en difficulté. Il est tellement dans une situation emmerdante qu’il doute de tout.
 
Rien en réalité ne le rassure, nous l’avons dit. Voilà donc pourquoi, tous les deux moins en moyenne, il doit prendre nécessairement un décret pour muter quelqu’un dans l’armée ou nommer telle autre personne à tel poste stratégique de la hiérarchie militaire.
 
Il ne saurait en être autrement puisque le seul pilier qui le tient vraiment au pouvoir aujourd’hui reste celui de l’armée. Il ne doit faire aucune erreur de casting dans ce secteur.
 
Le fils-héritier marque un point d’intérêt particulier aux gestes et mouvements de tous les officiers qui détiennent une portion de force dans cette grande muette. Il ne prend aucun risque de faire durer longtemps un officier à un poste sensible.
 
Quelqu’un comme Abalo Félix Katanga qui aujourd’hui fait office de Chef d’Etat-Major Général des FAT doit bien comprendre que le temps qu’il lui reste à faire là-bas, n’est plus long. Il suffira que le Prince se rassure une élection de plus pour qu’il démine ce dernier de son poste actuel.
 
En tout cas, plus rusé que Faure Gnassingbé, l’on meurt.
 
4-Consécration de la caporalisation de la gendarmerie en vue de massacrer d’éventuels contestataires du futur scrutin.
 
Il est désormais clair qu’avec la nomination de Massina Yotrofeï à ce poste de Directeur Général, Faure a terminé de militariser la gendarmerie nationale, pour un objectif clair : mater les yeux fermés tous ceux qui oseront contester les résultats de la prochaine élection présidentielle qu’il devrait logiquement perdre au regard des 29% de voix que UNIR a médiocrement récolté en 2013.
 
Les togolais se rappellent bien le déversement curieux à la gendarmerie, des éléments de la Force d’Intervention Rapide (FIR) que Félix Katanga avait opéré en force par une simple note de service.
 
Ces agents particulièrement dangereux et bien connus pour leurs forfaits et crimes contre les citoyens avaient été reversés à la gendarmerie courant 2013 pour servir de pillons stratégiques, aptes à gazer d’éventuels contestataires du scrutin prochain.
 
Désormais, tous seront conduits par un tortionnaire attitré…c’est simplement une consécration de la force brute. Le colonel Awoki Panassa qui dirigeait cette gendarmerie, paraissait aux yeux du Prince, un peu trop raffiné et trop policé pour mener une telle besogne ordurière et bestiale.
 
Avec Yotrofeï, l’affaire peut naturellement bien marcher vu le profile sombre de l’officier. Le signal de la brutalité est donc clair et sans ambages.
 
Et, avec le triptyque Faure-Katanga-Massina, la ligue des impopulaires est parfaite au sommet de l’Etat. Leur message est tout aussi limpide :
 
Vous peuple togolais, vous ne nous aimez pas, mais nous allons vous diriger de gré ou de force, vaille que vaille, car nous n’avons pas d’autre choix que de le faire ainsi au risque de nous faire avaler.
 
Devant une telle évidence du chaos, que doit faire le peuple innocent aux mains nues ? Le débat est ouvert.
 
Source : [10/10/2014] Togoinfos
 
Lu pour vous sur 27avril.com
 

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