Un supposé braqueur « maîtrisé » par la population au Grand marché de Lomé | Photo : AS / FB
Des supposés braqueurs à Lomé | Photo : AS / FB


Ils étaient 8 malfrats sur 4 motos, sont arrivés au grand marché de Lomé non loin de Ecobank, tirent en l’air d’abord puis sur deux cambistes et d’autres personnes présentes sur le lieu de l’attaque, prennent le magot convoité, remontent sur leurs motos, traversent toute la ville par le boulevard en bordure de la mer, bifurquent sur le boulevard du 13 janvier, passent par l’immeuble Fiata, arrivent au point névralgique de Deckon, le carrefour des affaires tout en tirant toujours en l’air et disparaissent dans la nature…
 
Quel scénario pour des malfrats de traverser toute une ville à motos en tirant en l’air pour faire diversion alors que depuis le 19 août, Lomé est une ville en état de siège avec des convois de jeep armés de mitrailleuses présents à chaque coin de rue, des patrouilles de police et de gendarmerie qui circulent de jour comme de nuit dans la capitale. Des bérets rouges armés jusqu’aux dents et qui pour un oui ou pour un non agressent et fouillent de paisibles citoyens.
 
Dans cette ville militarisée, aucun convoi militaire, aucune patrouille des forces de l’ordre n’a pu prendre en chasse des malfrats à motos, mieux n’a pu les maîtriser. Il faut être au Togo pour vivre en live un scénario aussi rocambolesque et digne d’un screening de films Ibo.
 
Sur les lieux du crime, les forces dites spéciales sont arrivées trop tard éngoncées dans leurs gilets pareballes, fusils d’assaut aux poings pour constater les dégâts, des morts de cambistes et de deux autres jeunes pris à partie par les populations alors qu’ils profitaient de la situation de trouble pour voler.
 
Comme en septembre 2014 déjà à l’aéroport Gnassingbé Eyadèma de Lomé, les armes utilisées étaient des armes sophistiquées, des AK45 et AK47, des armes de guerre donc. Comme celles utilisées hier.
 
Et comme aussi à l’époque, les malfrats comme par enchantement avaient disparu dans la nature. Et depuis 3 ans les enquêtes diligentées par le même Yark Damehane, ministre de la sécurité n’a toujours pas abouti.
 
Comme aussi toujours, la police scientifique n’arrive pas à identifier les auteurs des braquages qui laissent toujours sur les lieux du crime des traces, des empreintes, des douilles et des chargeurs d’armes. Sacré Togo!
 
Dans un pays sous tension, dans une capitale hyper surveillée et hyper ratissée par les services de renseignement, par l’armée et par la police depuis que les Togolais se sont levés contre la dictature cinquantenaire qui les opprime et à la veille des manifestations de colère, quels braqueurs auraient choisi un tel timing pour opérer en plein midi dans un endroit si animé, un endroit où coexistent plusieurs banques devant lesquelles il y a des présences militaires? Et comme par enchantement aucun militaire en faction n’a pu tirer un seul coup de feu en direction des fuyards à moto?
 
La thèse qui sous-tend que ce fait criminel produit hier à Lomé est une machination du régime pourri et moribond du RPT/UNIR pour dissuader les Togolais à éviter les lieux de rassemblement pour les manifestations d’envergure de ces 04 et 05 octobre ne peut être considérée comme une vue de l’esprit.
 
On avait connu dans ce pays pire scénario ayant conduit malheureusement à la mort d’hommes, pire montage pour sacrifier des vies humaines avec la seule intention de pérenniser le règne des voleurs et des assassins.
 
Que de tels montages ne surprennent guère et ne détournent pas les Togolais de l’objectif primordial de booter hors du pouvoir les oligarques de la minorité pilleuse afin qu’ils prennent enfin en mains leur destin.
 
Qu’ils envahissent dès lors aujourd’hui et demain les rues du pays pour prouver leur détermination à arracher leur liberté.
 
 
source : 27avril.com

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