Photo : Fraternité
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Le 19 novembre 2019 a été célébrée la 19ème édition de la Journée mondiale des toilettes. Au Togo, cette journée est passée quasiment inaperçue. Pourtant, le pays enregistre des chiffres inquiétants en matière d’accès aux sanitaires. Les différents projets élaborés ici et là n’ont pas donné les résultats escomptés.

En effet, selon les chiffres datant de 2017, la population utilisant une toilette améliorée est de 37%. En milieu rural, 74% de la population pratique la défécation à l’air libre (DAL) contre 18% en milieu urbain, avec de fortes disparités qui touchent 30% des populations les plus pauvres. Au total, selon l’Unicef, 51% des togolais défèquent encore à l’air libre.

À défaut de services d’assainissement hygiéniques, les personnes n’ont souvent pas d’autre choix que d’utiliser des toilettes rudimentaires, qu’elles partagent parfois avec de nombreuses familles, ou de déféquer en plein air.

Le 19 novembre, une journée passée inaperçue

Contrairement à l’édition de 2017 où le Ministre en Charge de la Santé et de l’hygiène publique avait organisé une conférence de presse pour non seulement faire le point des différents projets initiés par le gouvernement mais aussi annoncer de nouvelles initiatives, en 2018 et 2019 aucun évènement n’a été officiellement organisé à cet effet. Ainsi, les deux dernières années, cette journée mondiale des toilettes qui concentre notamment des activités de sensibilisation est passée sous silence.

Pourtant, le gouvernement togolais a bénéficié depuis 2013, d’un programme du Fonds Mondial pour l’Assainissement (GSF en anglais) pour la promotion de l’hygiène et l’assainissement dans les régions des Savanes, de la Kara et une partie des Plateaux. La mise en œuvre a commencé dans les communautés rurales en 2014. Pour les trois premières années, le projet a bénéficié d’un financement à hauteur de 3, 2 Milliards de Fcfa.

Le programme Gsf s’inscrit dans la vision plus large de l’initiative Togo sans défécation à l’air libre « Togo Sandal » inspirée de l’objectif 6.2 des ODD qui stipule que « d’ici à 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles et des personnes en situation vulnérable ». Ce programme, a pour objectif central d’assurer aux populations rurales et péri urbaines des zones ciblées, un accès durable et équitable aux services d’assainissement, avec de bonnes pratiques d’hygiène.

Malheureusement, le projet « Sandal » dont la finalité est d’améliorer l’assainissement et l’hygiène pour près de 1,7 million de personnes dans trois des cinq régions administratives du pays n’a pas donné les résultats escomptés. « À la fin de 2016, le programme n’avait atteint qu’un tiers de son objectif en termes du nombre de personnes vivant dans un environnement sans Dal », souligne le rapport sur l’évaluation à mi-parcours du projet en 2017. « Cependant, des résultats impressionnants sur le terrain dépassant largement ceux de tout autre programme au Togo avaient été obtenus », note le rapport.

« Pouvez-vous imaginer la vie quotidienne de ces personnes privées de toilettes sûres? Pensez-vous qu’il soit possible de s’extraire de la pauvreté dans de telles conditions ? Il faut garantir à toutes et à tous, l’accès à des toilettes sûres, sans oublier personne, parce que l’hygiène est un droit humain », indique un médecin avant de souligner que « les personnes privées de toilettes s’exposent à plusieurs maladies dont le choléra ».

Il y a quelques années, le ministère de la Santé avait pris un décret pour un environnement saint et propre. Selon ce décret, une maison sans latrine serait frappée d’une amende située entre 50 000 et 200 000 FCFA. Mais malheureusement, ce décret n’a jamais été appliqué.

Source : Fraternité (fraternitenews.info)

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