Voici quelques jours, un ramassis de criminels autoproclamés djihadistes, attaquaient un poste avancé des forces de défense et de sécurité togolaises dans le Nord du pays, à la frontière avec le Burkina Faso.

Les quelques hommes présents sont vite submergés par la horde de sauvages armés jusqu’aux dents. Les militaires togolais lancent un appel pour avoir des renforts. L’appel est intercepté par les djihadistes qui montent rapidement une embuscade sur la route d’arrivée des renforts.

Le combat engagé est bref mais d’une violence inouïe: on nous annonce 8 soldats togolais massacrés. Ils abandonnent sur place armes, munitions, matériels et véhicules que les assaillants emportent.

 Deux questions:

    Un appel aux renforts par des militaires d’une armée régulière ne peut pas, ne doit pas être intercepté par une bande de criminels. Quelle confiance le peuple togolais peut-il placer dans son armée de métier réputée organisée, entraînée, méthodique, cartésienne, mais incapable de passer des messages codés invisibles et inaudibles par l’ennemi ?

    Des dizaines de motos sillonnent et traversent nuitamment des villages entiers sans qu’aucun citoyen ne les signale aux forces de défense et de sécurité afin que celles-ci anticipent l’attaque. Comment expliquer, comment imaginer que l’armée togolaise n’évolue pas au sein du peuple “comme un poisson dans l’eau”?

Une seule réponse :

L’histoire récente du Togo nous enseigne qu’entre 1967 et 1991, les manifestations contre la dictature et pour les droits, pour la liberté, pour le changement, pour la démocratie au Togo se faisaient mains nues face à des gendarmes et des policiers non armés non plus, mais qui savaient maîtriser les manifestants, y compris les plus violents, grâce aux méthodes de maintien de l’ordre pacifique, méthodes expérimentées partout dans le monde.

C’est en 1991 que tout bascule. En effet, à l’issue de la Conférence Nationale, la société civile, mobilisée par les oppositions unies, prend le pouvoir. Une poignée d’éléments délibérément incontrôlés de l’armée prend d’assaut une séance régulière de travail du Haut Conseil de la Transition. Les délégués sont sauvagement battus et beaucoup sont blessés. La Primature est elle-même prise d’assaut. Les Togolais se retrouvent désormais face à une armée qui tire sans aucune retenue. Des femmes, des hommes, des enfants…tombent en masse et interdiction est faite par des militaires assoiffés de sang, aux familles de ramasser les corps qui sont ainsi privés de sépulture digne. La révolte gronde mais le pouvoir n’en a cure. La situation politico-sociale devient explosive et l’armée est encouragée à tirer à vue, de jour comme de nuit. Depuis, la soldatesque qui n’en demandait pas tant, réprime à la balle réelle la moindre manifestation.

Mais aujourd’hui, la situation a changé! Des jeunes Togolais peuvent avoir accès aux armes de guerre fournies par des “djihadistes” auprès desquels ils s’engagent de plus en plus nombreux pour oublier la faim et la soif. Aujourd’hui ils peuvent faire face à l’armée togolaise et ils ont commencé à le faire…

Ça s’appelle le début de “la guerre civile”!

Personne au Togo n’en sortira indemne, ni le pouvoir politique occupé à ses plaisirs factices, ni l’armée vivant toujours sur le dos de la bête, ni la société civile elle-même, constamment occupée à trouver sa pitance quotidienne. Où est l’avenir? Quel gâchis!

Pour SURSAUT TOGO

Kofi Yamgnane

Président

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