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Il devient récurent de traiter la justice togolaise de tous les noms d’oiseaux. Effectivement, certains comportements ne militent pas pour un argumentaire contraire. N’empêche que ces derniers temps, des verdicts a contre courant soient recensés, entre autres, on peut citer l’affaire dite de prophète Esaïe où le procureur de la République a fait appel pour corser le sort de l’homme de Dieu. C’est dire que le premier verdict n’a pas été du goût de toute la justice, quelque soit ce qu’elle est. Un juge a donc fait son travail indépendamment des pesanteurs ou du caractère signalé de l’affaire. Jusqu’où les juges tiendront dans cette nouvelle lignée combien salutaire ? L’affaire Carlos nous situera.

Depuis qu’un scoop de fin d’année est devenu une arrête dans la gorge de notre confrère Carlos Ketohou de L’Indépendant Express, les condamnations se sont relayées. Mais, il existe entre la HAAc et la justice un couac que ne voit que l’observateur averti, une petite guerre froide pour ainsi dire. La haute autorité, si elle délivre le récépissé de déclaration des parutions ne le retire pas comme bon lui semble. Elle a jugé que l’affaire du vol supposé des couverts en or est assez grave pour valoir un retrait du récépissé à l’hebdomadaire. Dans la forme, le traitement du dossier s’apparente à un Kamtchaka politico-déontologique. Dans le fond, la vérité sur cette histoire réside dans la conscience du confrère, les réponses données à la Haac après deux auditions et les manières précambriennes du SCRIC qui a cru bon de procéder comme il l’a fait pour impérative d’enquêtes même s’il y’a de quoi avilir son image déjà cancérigène. Dans l’opinion, la mise au point de la rédaction incriminée a jeté un nuage de doute sur le dossier, passons. Pour confirmer qu’au Togo les services publics se ressemblent par leurs incongruités, la Haac, après avoir écouté une deuxième fois le confrère revenu d’un séjour aux griffes des forces de l’ordre contre toute orthodoxie, a jugé bon d’instruire la justice. Tout comme la Haac, la justice a entre temps déjà écouté notre ami. Après une deuxième convocation, pour parfaire le crime contre un organe de presse, la Haac demande à la justice de se prononcer sur le cas de façon à retirer le récépissé à Carlos. Malgré qu’elle signe l’autorisation de parution, si la lois prévoit que le dernier mot par rapport au retrait n’incombe pas à la haac mais à monsieur le juge, c’est parce-que l’avis du juge est primordial. Du coup, que Mme la Haac envoie le dossier au juge en lui disant ce qu’il doit faire rime à quoi?

Avec cette façon de faire, autant finir le boulot à la Haac.

Le journaliste est fier d’un fait, c’est lui qui fait son actualité, peu importe l’avis de l’opinion. Alors, le confrère, en cette fin d’année inondée de sujets, a choisit les à côté d’une hypothétique fête comme sujet phare au point de s’attirer des ennuis. Dans une autre rédaction un tel sujet sera aux rubriques des chiens écrasés. Le juge pour sa part n’est juge que parce que, sur un sujet donner, il a le pouvoir discrétionnaire de détenir le dernier mot, le verdict. Du coup, que reste-t-il au juge si la Haac a déjà instruit sur le sort qu’elle veut voir réserver à son journaliste ?

Après une première audience, l’affaire est reportée. Et la justice, fatiguée de traîner des réprimandes de toutes sortes, doit avoir mis le doigt sur cet fonctionnement discourtois entre les départements de la République. En 2017 je démissionnais du PPT, patronat de la presse togolaise, où j’étais vice président avec Carlos pour président, et ma démission a été motivée suivie de celle de Ferdinand. La Haac avait joué un rôle sale pour qu’on en arrivé là. Aujourd’hui, elle va en guère contre des comportements qu’elle encourageait par, ou le silence ou le rôle trouble, c’est tant mieux. Mais quelques soit ce qu’on reproche à notre confrère, il est aberrant de regarder les membres de la Haac tirer plaisir dans la fermeture des organes aux motifs mis figue mis raisin entre politique, guerre de clans et déontologie. Braillant d’une radio à l’autre, racolant une Colonne sur l’autre, le business des maîtres chanteurs, des braqueurs et autres râteliers de la presse togolaise, qui ont divorcé d’avec la publication des articles d’utilité publique, a prospéré sur le terreau d’une Haac laxiste selon que le petit crime arrange x ou y. Aujourd’hui, le crime a poussé les dents. Alors que veut-t- on nous dire par cette subite prise de conscience d’une institution d’Etat? De grâce.

Au Togo, la liberté d’expression marche déjà sur une lame de rasoir, un organe étouffé est un souffle de moins contre la démocratie.

Abi-Alfa

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