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Mercredi 10 février dernier, un contingent togolais au Mali, dans le cadre de la Minusma a subi une attaque de type kamikaze qui a fait une vingtaine de blessés. Il s’agit de la troisième attaque visant les casques bleus depuis le début de l’année. Un acharnement qui laisse croire que les militaires togolais sont particulièrement visés par les djihadistes.

Au moins 20 casques bleus togolais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont été blessés, le 10 février dernier, lors de l’attaque de leur camp, au centre du Mali, près de Kéréna, une zone dans laquelle les groupes djihadistes mènent régulièrement des actions violentes. Au dernières nouvelles, un capitaine togolais a succombé à ses blessures.

En effet, la base temporaire de la Minusma a été attaquée au mortier et à l’arme automatique vers 7 h près de Kéréna, dans les environs de Douentza, a expliqué la Minusma. Avant les tirs, un camion chargé d’explosifs conduit par un kamikaze a tenté de faire exploser une cuve d’essence. « Cette action d’envergure visait en premier lieu la cuve à carburant et a été suivie de tirs nourris pendant près d’une heure. Grace à la vigilante réaction des soldats togolais, l’attaque a été repoussée.  Le bilan fait état d’une vingtaine de blessés dont neuf graves pris en charge par les services compétents », a précisé Marguerite Gnakadè, Ministre des Armées.

Dans un communiqué, la Minusma a déclaré que les casques bleus togolais, après, avoir essuyé des tirs, ont été capables de repousser les assaillants, qui ont fui.

Deux attaques en l’espace de deux semaines…

Cette attaque est la troisième du genre mais la deuxième qui visait le contingent togolais. En effet, le 28 janvier 2021, le véhicule d’une relève a sauté sur un engin explosif à Talas occasionnant 4 blessés dont 1 grave. Le 29 janvier 2021 un obus a été tiré sur le poste de commandement togolais à Douentza. Fort heureusement, il a raté sa cible, ont rappelé les autorités togolaises.

Ainsi, c’est la deuxième fois que les soldats togolais sont visés depuis le début de l’année au Mali, mais sans qu’il soit possible de dire pour le moment s’ils sont délibérément pris pour cibles. Toutefois, certains faits laissent à penser que les casques bleus sont dans le collimateur des extrémistes.

Le Togo dans l’œil du cyclone ?

En effet, trois jours avant la dernière attaque contre le contingent togolais, Faure Gnassingbé, s’était rendu à Namoundjoga dans le Kpéndjal-Ouest où il s’est entretenu avec les troupes de l’Opération militaire Koundjoaré.  Un dispositif mis en place depuis septembre 2018 et qui sert de bouclier anti-terroriste entre le Togo et les pays du sahel en proie à l’insécurité, le terrorisme et l’extrémisme violent. « Je suis venu vous féliciter, et vous dire notre fierté pour ce que vous avez réussi à faire et ce que vous réussissez à faire chaque jour », a déclaré le Chef de l’Etat qui a également promis aux troupes, de nouveaux matériels.

Selon un observateur, même si aujourd’hui les djihadistes n’ont pas ouvertement proférés des menaces directes contre le Togo, il est évident que les différents remparts mis en place par le gouvernement leur compliquent la tâche. Pour la dernière sortie du Chef de l’Etat auprès des troupes en première ligne et les promesses de renfort en matériel aurait, sans aucun doute, eues des échos auprès des extrémistes. « Il faut donc nécessairement une réaction de leur part. C’est la guerre. C’est pourquoi, je pense que pour ce genre de déplacement stratégique, il faut savoir communiquer »,  a-t-il soutenu.

En outre, début février dernier, selon le chef du renseignement extérieur français, Bernard Emié, Al-Qaïda développerait un « projet d’expansion » vers le Golfe de Guinée. En tête de liste, la Côte d’Ivoire et le Bénin, deux pays dans lesquels « les terroristes financent déjà des hommes», assure les services de renseignement français. En dehors de ces deux pays, le Togo et le Ghana seraient également dans le viseur des groupes terroristes.

De tous ces pays, le Togo est de loin le plus représenté dans la Minusma. En effet, le contingent togolais au Mali est l’un des plus importants de la Minusma puisqu’il compte 1 100 hommes. C’est aussi le premier a avoir rejoint l’opération de l’ONU, baptisée à l’époque Misma, en janvier 2013.

Autant d’éléments qu’on ne saurait point négliger dans la menace terroriste.

FRATERNITE

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