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Tentative de coup d´état au Bénin ou l’expression du manque de repères dans une Afrique des contradictions ?

Tentative de coup d´état au Bénin ou l’expression du manque de repères dans une Afrique des contradictions ?

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« Les comptes les plus actifs en soutien aux mutins provenaient de profils liés aux pays de l’AES. Une partie de l’intox ayant circulé dans les jours suivants est née là. Cette hostilité répétée traduit un agacement face aux performances du Bénin. Dans des États où l’espace civique est verrouillé et où les institutions sont fragiles, la trajectoire béninoise devient un contre-exemple embarrassant. D’où des tentatives récurrentes de semer le doute ou l’instabilité. Les progrès réalisés irritent certains régimes voisins, qui y voient une comparaison défavorable. Cette pression extérieure n’est pas nouvelle, mais ce dimanche de décembre 2025 a montré qu’elle reste active et organisée. » Le Potentiel

Qui en veut à Patrice Talon ? Ou plutôt qui en veut au Bénin et à sa démocratie ? Car, pour nous c´est le Bénin, c´est sa démocratie, intelligemment acquise depuis 35 ans, ce sont ses institutions mises en place et respectées par tous, c´est l´alternance réussie au sommet de l´état, qui sont visés. En effet, pendant que partout en Afrique francophone, surtout au début des années 90, encouragés par ce qu´on avait désigné par le vent de l´est, après la chute du mur de Berlin, des remous politiques avaient vu le jour çà et là sur le continent noir. Les différents peuples cherchaient à se débarrasser de leurs régimes de dictature, installés pour la plupart, depuis le début des années 60, voire 70. Ce fut alors à cette époque que les Béninois qui avaient aussi leur dictateur, décidèrent de s´en débarrasser. Mathieu Kérékou, puisque c´est de lui qu´il s´agissait, arrivé au pouvoir à la faveur d´un coup d´état militaire le 26 octobre 1972, régnait alors d´une main de fer sur la république du Bénin. Des assises nationales, les premières en Afrique, organisées du 19 au 28 février 1990, furent un succès. Mathieu Kérékou s´excusa auprès de son peuple pour tout le mal qu´il lui aurait causé pendant ses années au pouvoir et laissa faire la démocratie.

Tandis que pendant ce temps, au Togo, Éyadéma Gnassingbé lançait ses tueurs aux trousses de son opposition. Des opposants togolais qui, s´ils ne sont pas en détention, s´ils n´ont pas été tués ou poussés à l´exil, 35 après, courent toujours. Avec Patrice Talon le Bénin est à son quatrième président depuis le début de la démocratisation de ce pays. Et c´est justement à cette démocratie et à ses institutions, patiemment mises sur pied et qui ont eu le mérite d´avoir résisté, pendant plus de trois décennies, à toutes les tentations dans un voisinage hostile, que nous avions pensé en apprenant la stupide nouvelle de la non moins stupide tentative de coup d´état ce dimanche 7 décembre 2025. Non, le Bénin, malgré tous les problèmes politiques qui peuvent y avoir cours aujourd´hui, malgré les erreurs, abus ou dérive autoritaire éventuels qu´on pourrait reprocher à Patrice Talon, n´a pas besoin d´une prise de pouvoir par la force. La démocratie béninoise et toutes les institutions y afférentes dépassent de loin la personne de Patrice Talon. Ce dernier partira, mais la démocratie et les institutions resteront, et c´est l´essentiel qu´il faut sauver. Pourquoi chercher à renverser un président démocratiquement élu, qui n´est aujourd´hui que la partie visible d´un modèle démocratique réussi

qui fait la fierté de l´Afrique et de la sous-région, et qui partira du pouvoir dans quatre mois ?

Et c´est justement là où semble se trouver la ou les causes de cette stupidité qui a consisté à vouloir plonger ce pays frère et voisin dans l´incertitude. « Les progrès réalisés irritent certains régimes voisins, qui y voient une comparaison défavorable. » Nous ne devons pas perdre de vue l´importance de ces deux petites phrases du début de notre texte, tirées du journal béninois Le Potentiel. Nous avons au Togo, comme tout le monde le sait, un régime politique qui n´est plus à décrire, ni à présenter. Et il est tout le contraire de ce qui se passe à l´est au Bénin voisin, socio-politiquement parlant. La dictature familiale pure et dure, de père en fils de 60 ans contre la démocratie avec alternance réussie au sommet de l´état depuis 35 ans. Il y a aussi les trois pays supposés révolutionnaires et panafricanistes du Sahel qui se font appeler les pays de l´Alliance des États du Sahel (AES), le Burkina-Faso, le Mali et Le Niger. Entre les dirigeants de ces trois pays sahéliens et Patrice Talon, ce n´est pas la lune de miel à cause de stupides considérations idéologiques et d´appartenance au camp russe ou occidental.

Il y a aussi et surtout les réseaux sociaux où tout le monde presque semble être devenu politologue et spécialiste du panafricanisme que chacun interprète à sa façon. Et cet emballement inconditionnel, à tort ou à raison, de certains Togolais et Africains pour les pays de l´AES et le supposé panafricanisme a pour conséquence directe que des chefs d´états comme Alassane Ouattara et Patrice Talon, entre autres, ayant encore des liens privilégiés avec la France, soient traités de parias. Tout ça ajouté à la fourberie et à la duplicité du régime togolais, qui veut être à toutes les sauces et détourner l´attention sur la dramatique situation politique togolaise dont il est responsable, donne un cocktail explosif qui peut conduire à ce qui est arrivé à Cotonou il y a une semaine.

Quant au chef des mutins, le leutenant-colonel Pascal Tigri, on apprend par Jeune Afrique qu´il aurait pris la fuite et se serait réfugié au Togo. Selon la même source d´information Pascal Tigri se trouverait dans le quartier Lomé 2, dans l´entourage direct du pouvoir togolais. Notre pays a-t-il quelque chose à voir dans cette tentative de coup d´état au Bénin, surtout que Faure Gnassingbé et ses collaborateurs n´ont ni envoyé des troupes dans le cadre de la CEDEAO comme l´ont fait le Nigeria, la Côte d´Ivoire et la Sierra Leone, ni condamné la tentative de putsch ? Pour beaucoup d´observateurs, le rôle ambigu de Faure Gnassingbé dans la sous-région, surtout dans ses relations avec les trois pays de l´AES, avec la France et en même temps avec la Russie interroge. En tout cas les autorités béninoises auraient émis un mandat d´arrêt international contre le chef putschiste Tigri et attendent du régime togolais qu´il réagisse. Faure Gnassingbé et son entourage vont-ils satisfaire à la demande du régime béninois, ou sont-ils prêts à risquer une brouille avec nos voisins de l´est ? Les jours prochains nous situeront.

Samari Tchadjobo

Allemagne




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