Depuis quelques semaines, l’UFC (Union des forces de changement) de Gilchrist Olympio se trouve sous les feux de la rampe suite au débat sur la recomposition de la CENI. Le parti de l’ancien leader charismatique devenu depuis 2010 un allié du régime de Faure Gnassingbé, ne compte pas quitter la CENI (Commission électorale Nationale Indépendante) pour laisser place aux cinq ( 5) représentants de la C14 conformément à la feuille de route du 31 juillet et aux décisions de la 2ème réunion du comité de suivi de la CEDEAO.
Au gouvernement depuis plus de 8 ans déjà, l’UFC se réclame toujours de l’opposition. Une aberration aux yeux de l’opinion, même si certains cadres s’échinent à défiler sur les médias pour justifier l’injustifiable en procédant à des jonglages intellectuels qui frisent le ridicule. Cette résistance du parti de Gilchrist Olympio retarde l’arrivée des représentants de la C14 à la CENI qui continue tranquillement son recensement controversé.
Ce débat autour du départ ou non de l’UFC de la CENI et les interprétations qui fusent cache une réalité bien plus tendue. Même si le blocage actuel fait l’affaire du RPT/UNIR qui accélère le processus de recensement, l’atmosphère entre Gilchrist Olympio et Faure Gnassingbé est de plus en plus tendue. Il y a une dizaine de jours, le leader de l’UFC a sollicité un rendez-vous auprès de Faure Gnassingbé pour échanger sur la situation politique.
Ambiance tendue
Les échanges entre Faure Gnassingbé entouré de ses barons et le leader de l’UFC ont tourné à l’extrême humiliation pour ce dernier, selon plusieurs sources concordantes. Celui qui a récemment déclaré prendre sa retraite politique après avoir conseillé à «l’homme simple» de renoncer à briguer un autre mandat en 2020 a subi les attaques en règle de son associé et ses barons (tontons flingueurs).
Le vieux leader qui jadis faisait peur, n’a plus aucune force, encore moins la crédibilité nécessaire pour affronter ses adversaires- partenaires. C’est donc la mort dans l’âme qu’il a subi cette épreuve d’humiliation. Au sortir de cette rencontre, le leader de l’UFC a fait une crise grave qui a nécessité son évacuation d’urgence sur Paris.
Menaces de couper les dotations
En dehors de la grande transaction financière qui a eu lieu lors des négociations avec la communauté Sant ’Egidio et par la suite avec Faure Gnassingbé dont personne ne connait le montant réel, celui qui déclarait devant Hilary Clinton « I’m a second man of de power » bénéficie d’énormes avantages liés à son statut spécial. Le pouvoir de Faure Gnassingbé, depuis la signature de l’accord RPT-UFC, verse au fils de l’ancien président Sylvanus Olympio cinquante millions de francs cfa (50 millions FCFA) chaque trimestre, soit 200 millions par an.
Il bénéficie en plus d’autres avantages en nature dont des caisses de champagne et de vin. Celui qui a vu filer entre ses doigts le statut de chef de file de l’opposition élaboré pour lui, n’est pas à l’abri du besoin. Depuis les sorties inamicales du leader de l’UFC, le régime de Faure Gnassingbé n’exclut plus la fermeture du robinet à son associé.
Les avantages en jeu sont énormes et l’on comprend facilement pourquoi en dépit des annonces de retraite politique Gilchrist Olympio peine à quitter réellement la scène politique. La résistance affichée par ses lieutenants à la CENI, quitte à plomber le processus initié par la CEDEAO, est une suite logique de l’entretien tendu entre le vieux leader et son partenaire Faure Gnassingbé. En attendant que Gilchrist Olympio ne se remette de sa crise à Paris, ses lieutenants sur le terrain ne décolèrent pas. Ont-ils les moyens d’aller plus loin que les bourdonnements? Rien n’est moins sûr.
source : L’Alternative