La rencontre que le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a eue ce mardi avec les chefs traditionnels sur la question de la décentralisation est très mal vue au sein de l’opposition togolaise.
 
Jean-Pierre Fabre, président national de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et chef de file de l’opposition a prévenu que la démarche dans laquelle le gouvernement s’est engagé, va se heurter à la contestation de l’opposition.
 
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« Le chef de l’Etat qui va parler de décentralisation aux chefs traditionnels, se trompe de destinataires et d’interlocuteurs. Ce ne sont pas les chefs traditionnels qui vont appeler la population à aller aux élections locales, ils n’évaluent pas la manière dont une élection est organisée, il faut s’entretenir avec les partis politiques. Au Togo, on fait les choses à l’envers ou on procéde par ruse. Nous sommes concernés au premier chef par l’organisation des élections locales », a-t-il indiqué ce mercredi lors de la conférence de presse que la jeunesse de son parti a tenue avec la presse.
 
Autre réaction, c’est celle de Nathaniel Olympio, Directeur de cabinet du Parti des Togolais d’Alberto Olympio. Pour celui-ci qui a intervenu ce jeudi sur une radio de la place, le gouvernement togolais entretient le flou sur l’organisation de ces premières élections pour prendre de court l’opposition togolaise dans son ensemble.
 
« Ce qui est important pour nous aujourd’hui, c’est de savoir la feuille de route du gouvernement sur les élections locales. Que préconise-t-il exactement ? Nous partis politiques, nous n’avons aucune information alors que nous sommes les acteurs principaux de cette élection. Nous demandons au gouvernement de faire les choses dans la clarté. Aujourd’hui, nous avons l’impression qu’on veut marginaliser la classe politique de l’opposition afin de la prendre à court à la veille des élections », a-t-il relevé.
 
Selon ce responsable du Parti des Togolais, il y a des questions impérieuses à régler à savoir la question du fichier électoral « impropre à une bonne élection » et la problématique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui s’adonne, selon lui à des actions qui ne donnent pas une bonne image du Togo.
 
Marquant ce jeudi son adhésion aux propos des deux (2) précédents acteurs de l’opposition, Fulbert Attisso du parti « Le Togo autrement », cette rencontre entre le chef de l’Etat et les chefs traditionnels prouve à suffisance que le gouvernement fait les choses « en solo et en catimini ».
 
« Le processus de décentralisation est capital et doit être conduit de façon participative et inclusive. Le gouvernement fait les choses seul et il risque de se heurter à la contestation de l’opposition et de notre parti aussi qui n’est pas d’accord avec la manière dont le processus est conduit », a-t-il prévenu.
 
Pour lui, il faut associer les partis politiques de l’opposition aux grandes décisions concernant la décentralisation, même si, a-t-il reconnu, le gouvernement a la responsabilité des décisions concernant la création des communes et le processus de décentralisation.
 
Le Togo a organisé ses dernières élections locales en 1987.
 
Telli K.
 
source : afreepress
 

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