Les députés à l’Assemblée nationale ont voté vendredi dernier, la loi portant autorisation de ratification de l’Accord de prêt signé le 02 décembre 2011 entre la République du Bénin et le Fonds Africain de Développement (Fad) dans le cadre du financement partiel du projet de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou et de facilitation du transport sur le corridor Abidjan-Lagos- Phase 1. C’était par un vote de 54 voix pour, 00 contre et 00 abstention, en présence du Ministre des travaux publics et des transports.
Selon la Commission du plan, de l’équipement et de la production, présidée par le député Karimou Chabi Sika, qui a étudié le dossier, le corridor Abidjan-Lagos en passant par Cotonou et Lomé est identifié comme étant l’un des corridors prioritaires en ce qui concerne le développement économique et social dans la sous-région. La portion de ce corridor située sur les territoires du Bénin et du Togo s’étend de la frontière Togo-Ghana à la frontière Bénin-Nigéria. Toujours selon la Commission du Plan, de l’équipement et de la production de l’Assemblée nationale, ce projet de corridor Abidjan-Lagos vise le renforcement des programmes prioritaires par l’amélioration du niveau de service des quatre axes structurant du réseau national dont fait partie la route du projet et par l’interconnexion des réseaux routiers interdépendants ; et l’amélioration des conditions de transport au profit du Bénin et du Togo, mais également de la sous-région.
D’un coût total de 57,85 milliards Fcfa, le volet béninois du projet ; c’est-à-dire la réhabilitation de la route Lomé-Cotonou permettra d’améliorer le niveau de service des quatre axes structurant du réseau national dont fait partie le projet ; de faciliter les conditions de circulation des personnes et des biens entre Lomé et Cotonou ; d’améliorer l’accessibilité aux zones de production et aux services sociaux de base situés dans la zone d’intervention du projet ; d’interconnecter les réseaux routiers interdépendants ; et de réduire les risques de transport entre Lomé et Cotonou. Il faut préciser que le financement du projet présente une partie don soit partie prêt de la Fad d’un montant de 27,81 milliards Fcfa ; la partie don qui équivaut à : 24,52 milliards Fcfa et la contribution du Bénin d’un montant de 5,52 milliards Fcfa.
La séance plénière était pour le Ministre des travaux publics et des transports, Lambert Koty, l’occasion de répondre à certaines préoccupations des députés au sujet des transports au Bénin. Le Ministre Lambert Koty, s’est lancé dans une présentation globale des travaux de route en cours de réalisation dans le pays et de certains projets de construction de route en étude. Il a particulièrement mis un accent sur la nécessité de recourir aux transports ferroviaires, non seulement pour se conformer aux exigences des bailleurs de fonds mais aussi pour garantir une longue vie aux infrastructures routières réalisées à grands frais.
Lire ci-dessous un extrait de l’intervention du Ministre Lambert Koty au Parlement
Extrait de l’intervention du Ministre Lambert Koty au Parlement le vendredi 11 mai 2012
» Honorable Députés,
Je vous remercie encore une fois pour les observations. L’un des objectifs du ministère des travaux publics et des transports dans le cadre des transports en général est la multi-modalité ; c’est-à-dire plusieurs types de transports. L’un des transports que nous serons obligés de privilégier, c’est les transports ferroviaires. Je voudrais vous rassurer là-dessus parce qu’avec le Niger, nous avons le projet Parakou-Dosso pour lequel les études techniques sont terminées. La restitution aura lieu très prochainement. En ce qui concerne notre propre pays, je crois qu’il est important que nous nous orientions de plus en plus vers les rails et que nous décidions de réhabiliter l’Ocbn qui est un outil assez précieux. Les dernières réunions avec l’Union Européenne sont en train de porter leurs fruits. Une délégation composée des représentants de l’Union Européenne, de la Bad, de la Boad et de la Bei va emprunter le chemin de fer jusqu’à Parakou, rien que pour faire vivre à ces partenaires techniques et financiers, l’état de la voie. Nous voulons mobiliser à peu près 180 millions d’Euros pour pouvoir réhabiliter au moins le tronçon Cotonou-Parakou. Aujourd’hui, si le transport du fret peut être équitablement partagé entre les rails et les routes, je crois que nos routes vont durer un peu plus ; afin de respecter les exigences des bailleurs de fonds notamment le Règlement 14 de l’Uemoa auquel nous avons adhéré. Donc, le transport multimodal est prévu en ce qui concerne le ferroviaire et les efforts vont déjà dans ce sens. La roue coûte cher et ce que nous avons dit aux transporteurs à un moment donné, c’est de nous aider à respecter la charge à l’essieu. S’ils ne nous aident pas à le faire, les routes vont se dégrader toutes et leur business qui est le transport ne peut même plus avoir lieu parce qu’il n’y aura plus de route (…) Pour revenir à la route Akassato-Bohicon, nous réitérons l’engagement du gouvernement pour dire qu’à ce jour, les études sont en cours par un bureau chinois et des restitutions ont lieu périodiquement pour pouvoir arrêter des options en ce qui concerne les points critiques. Si la feuille de route que nous traçons est respectée, je crois que le Chef de l’Etat a demandé que les différents accords soient signés lors de sa prochaine visite en Chine en tant que président de l’Union Africaine. On a proposé que ça soit des entreprises chinoises qui sont déjà sur place pour ne pas retarder le projet par un autre appel d’offres. On espère que dans le 3ème trimestre de cette année 2012, les travaux pourraient démarrer. Dans le cadre de la mission qui a été effectuée au Brésil, il a été retenu 3 tronçons : Savè-Kétou, Zangnanado-Panhouignan et la Bretelle Banamè-Covè, et la voie Lalo-Agbangnizoun-Tchéti-Doumè. L’accord de principe a été obtenu pour le financement de l’ensemble de ces trois voies et c’est par Savè-Kétou que ça a été démarré (…) De façon globale, vous avez évoqué les traversées urbaines, notamment celles de Banikoara. Le marché a été passé et je crois que c’est une question de disponibilité de ressources pour lancer les travaux. Il a été posé le problème des pavées. Mais jusqu’à nouvel ordre, je peux dire que la voie pavée demeure toujours la moins chère. La plus belle voie du monde que sont les Champs Elysées est une voie pavée… »
Karim Oscar ANONRIN
Journal FRATERNITE 15/05/12