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Au Togo sur l’échiquier politique, une accalmie règne. Après une timide et courte
effervescence au lendemain de la présidentielle du 25 avril 2015 qui a consacré la réélection frauduleuse de Faure Gnassingbé, l’opposition s’est retranchée dans un mutisme.
 
Le Combat pour l’alternance politique en 2015 (Cap 2015) lors d’une conférence de presse tout juste au lendemain de la proclamation spectaculaire par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) des résultats de ce scrutin, a déclaré qu’il n’allait pas accepter un énième coup de force électoral et avait promis arracher la victoire volée. Près de dix mois après, c’est l’inertie au sein de la classe politique. Les questions sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles et l’urgence de la tenue des élections locales sont timidement abordées.
 
Et pourtant, ce sont des préalables pour la réalisation de l’alternance. A plusieurs reprises, la communauté internationale a relancé le Togo sur les réformes et surtout sur les locales. La dernière en date, le 25 novembre 2015, à l’issue de la 16ème session de dialogue politique entre le gouvernement et la délégation de l’Union européenne, l’accent a été mis préalables pour la réalisation de l’alternance. A plusieurs reprises, la communauté internationale a relancé le Togo sur les réformes et surtout sur les locales.
 
La dernière en date, le 25 novembre 2015, à l’issue de la 16ème session de dialogue politique entre le gouvernement et la délégation de l’Union européenne, l’accent a été mis sur « l’importance du processus de décentralisation au Togo afin que les structures locales puissent mieux servir les intérêts des populations ». Pour le chef de la délégation de l’Union européenne, Nicolàs Berlanga-Martinez, l’organisation des élections locales et l’aboutissement du processus de la décentralisation au Togo s’imposent et deviennent des impératifs.
 
En s’inspirant de l’expérience européenne, il a montré que seules la décentralisation et la tenue effective de ces élections sur « l’importance du processus de décentralisation au Togo afin que les structures locales puissent mieux servir les intérêts des populations ». Pour le chef de la délégation de l’Union européenne, Nicolàs Berlanga-Martinez, l’organisation des élections locales et l’aboutissement du processus de la décentralisation au Togo s’imposent et deviennent des impératifs. En s’inspirant de l’expérience européenne, il a montré que seules la décentralisation et la tenue effective de ces élections peuvent renforcer à la base la démocratie construite sur la diversité des opinions et l’émergence d’un nouveau type de citoyen et garantir le développement économique et le progrès social. L’absence des locales, selon lui, « influe sur la sécurité et la paix ». « Nous sommes convaincus que le moment est venu pour relancer les chantiers des réformes politiques et de la décentralisation », a-t-il martelé.
 
Mais au sein de l’opposition, cet appel n’a pas visiblement trouvé écho favorable. Sur le terrain, aucune initiative d’envergure pour pousser le gouvernement à s’exécuter. Un boulevard semble ouvert devant le pouvoir. Pendant ce temps, les opposants préfèrent se lancer dans une guerre de chapelle autour du statut de chef de file de l’opposition en laissant de côté les questions prioritaires. Alors que, de l’avis des observateurs, le gouvernement malgré une apparente volonté affichée, fait traîner délibérément le processus de décentralisation et les locales. Dans les coulisses, il se raconte que des tractations seraient en cours pour un renouvellement des délégations spéciales en lieu et place des locales. « Le pouvoir ne veut pas organiser les locales, il pense plutôt renouveler les délégations spéciales », a confié une source.
 
En campagne de sensibilisation et d’information à Agoè-Kossigan dimanche dernier, la Convention démocratique des Peuples africains (Cdpa) a ravivé le débat sur l’urgence des réformes politiques et la tenue des élections locales et dénoncé l’hypocrisie du pouvoir qui selon lui fait le dilatoire. Selon Pascal Adoko qui a conduit la délégation du parti de Mme Brigitte Kafui Adjamago-Johnson, une correspondance a été récemment adressée au gouvernement à ce sujet. « Les Togolais veulent les locales, et nous sommes venus expliquer aux populations d’Agoè-Kossigan la nécessité de ces élections.
 
Dès que j’ai posé la question de savoir si l’eau courante est coupée dans ce quartier, elles ont compris immédiatement que les locales sont très importantes. Nous leur avons dit que c’est ce qu’il faut aujourd’hui et rappelé que nous avons écrit au ministre de l’Administration territoriale dans ce sens. Et que la réponse que le ministre nous a donnée ne nous satisfait pas. Il donne l’impression d’utiliser toute l’année 2016, rien pour décliner une feuille de route. Pour nous, ce n’est pas acceptable et la population aussi n’est pas d’accord. Il faut gouverner par fixation d’objectifs. Il faut dire le 20 novembre, on ira aux locales et on travaillera pour cela. Nous presserons le pas là où il le faut. Cela fait 30 ans qu’on l’a fait, donc il faut qu’on le refasse. Les populations nous ont dit si c’est comme ça, pas d’élections locales, pas de taxes sur habitation.
 
Dans les tiroirs du Togo, dorment encore les dossiers des réformes. C’est honteux que depuis 2006, après plusieurs engagements, on soit incapable d’opérer ces réformes», a-t-il pesté. Ce qui est clair, le régime dans sa logique de conservation du pouvoir ne va pas offrir sur un plateau d’or les réformes et les locales attendues, il revient à l’opposition et aux forces dites démocratiques de définir des stratégies d’action communes pour pousser le pouvoir à faire bouger les lignes, au lieu de se cacher derrière les déclarations et les slogans politiques.
 
PCK
L’ALTERNATIVE – N°496 du 09 Février 2016
 

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