Le Collectif Sauvons le Togo (CST) et la Coalition Arc-en-ciel réunis en conférence de presse ce mercredi au siège de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) à Lomé ont conjointement appelé leurs militants et sympathisants installés sur « toute l’étendue du territoire togolais à se faire enregistrer » sur les listes électorales que va ouvrir à partir du 15 mars, la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Aucun citoyen jouissant de ses droits civiques et politiques ne doit se soustraire à ce devoir civique, afin que nous puissions dès à présent poser les bases de notre victoire aux prochaines élections pour obtenir l’alternance politique que les Togolaises et Togolais appellent de tous leurs vœux », ont indiqué ces deux regroupements politiques dans une déclaration liminaire lue pour la circonstance par Jean-Kissi, Secrétaire général du Comité d’action pour le renouveau (CAR, opposition), parti membre de la Coalition Arc-en-ciel.
Le CST et la Coalition Arc-en-ciel n’ont cependant pas manqué de relever des « manquements » dans la conduite du processus électoral en cours dans le pays. Ces deux organisations ont particulièrement « déploré » ce qu’elles appellent « la précipitation et l’impréparation » dont l’opération, selon elles, est entachée et exprimé leurs « réelles préoccupations sur sa fiabilité », eu égard, disent-elles, aux « problèmes techniques relevés sur les kits de recensement, à la non-fiabilité du logiciel et aux difficultés inhérentes au déploiement des équipes de recensement à l’intérieur du pays, à la violation des dispositions pertinentes de la CEDEAO relatives à la nécessité d’un large consensus de la classe politique sur les textes électoraux six (6) mois avant la tenue d’élections ».
Mais n’empêche, semblent dirent ces organisations, il faut appeler les populations à aller s’inscrire en veillant au bon déroulement du processus, raison pour laquelle elles ont invité « solennellement » dans leur déclaration, « les responsables locaux de leurs partis membres à se regrouper en comité de vigilance dans toutes les préfectures, cantons, villages, quartiers et hameaux pour dénoncer et faire échec, dans le strict respect de la loi, aux manœuvres frauduleuses qui pourraient avoir lieu dans les centres de recensement ».
Ces deux forces politiques de l’opposition n’ont pas manqué d’aborder les questions liées à l’inculpation des leaders et membres du CST dans le cadre de l’enquête ouverte dans le dossier des incendies des marchés de Lomé et Kara. Elles disent « dénoncer » de commun en accord, les persécutions « policières et judiciaires dont les responsables du CST font l’objet ». Cette procédure, avancent-elles, n’est conduite que dans le but d’« empêcher » les leaders incriminés de « participer aux « prochaines élections ». Par conséquent, le CST et la Coalition Arc-en-ciel, ont « exigé » du gouvernement, la « cessation des poursuites judiciaires iniques » engagées contre les leaders et militants du CST et demandent la “libération immédiate de toutes les personnes détenues ».
Le CST et Arc-en-ciel, la possibilité d’une alliance électorale ?
« Le CST n’est pas et ne sera pas une coalition électorale », a tenu à préciser Me Zeus Ajavon. C’est un collectif en lutte pour l’obtention des « meilleures conditions d’organisation des élections à venir », a-t-il asséné. Cependant, modère-t-il, « les partis membres du CST ont largement le loisir de s’attendre avec les partis membres de la coalition Arc-en-ciel pour former un tandem pour aller aux élections ».
« Nous sommes organisés, ce n’est pas un simple appel que nous lançon dans l’air, une circulaire conjointe des deux structures va être envoyée aux militants pour les guider dans le travail et dans l’observation systématique de tout ce qui sera fait au niveau du recensement. Ce recensement doit aboutir sur un fichier électoral qui va conduire à des élections crédibles. Ils savent ce qu’ils font et ils veulent préparer déjà 2015, mais nous ne sommes pas dupes, nous nous préparons de notre côté », a souligné de son côté, la coordinatrice de la Coalition Arc-en-ciel, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson. Celle-ci a présenté le processus électoral en cours comme l’occasion donnée aux formations de l’opposition de « s’unir ». « À quelque chose malheur est bon, ce pouvoir est en train de nous forcer à faire l’union et il nous trouvera sur son chemin », a indiqué avec détermination, Mme Adjamagbo-Johnson.
Les discussions se poursuivent entre les deux organisations, a fait savoir Me Zeus Ajavon, en vue d’une mise en commun de leurs forces dans le cadre de la « surveillance » du recensement en cours et peut-être des élections.
Olivier A.
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