Il y a 35 ans, et pour la seconde fois dans son histoire, le Togo, sous la direction du mythique entraineur allemand, feu Gottlieb Goeller, fut qualifié pour une CAN, l’édition 1984 qui eut lieu du 4 au 14 mars au pays à l’emblème de l’éléphant. Pour y être, la sélection togolaise avait éliminé avec brio la sélection adverse de l’Ethiopie. A cette compétition à huit sélections nationales, y prirent part les plénipotentiaires du football togolais d’alors sur ce cliché : 

Debout de la gauche vers la droite : Le portier Assogba Yaovi (CO Agaza de Lomé), Alassane Nassirou, Essowazina Sanounou, (FC Semassi de Sokodé), Mensah Efoué (Aiglons de Lomé), Messan Modjro, Ekoué Folly (Asfosa de Lomé), Sunu Mawuli (FC Gomido de Kpalimé), Denké Kossi Wazo ( Aiglons de Lomé), feu Antoine Komlan Kwavédjé ( Entente 2 de Lomé).

Accroupis de la gauche vers la droite: Abdelraman Gamal (CO Agaza de Lomé), Sapa Kossi (Aiglons de Lomé), Djogou Akoulassi Tao, Moutairou Rafiou (CO Agaza de Lomé), Hounkanli Dosseh (Asfosa de Lomé), feu Emile da Silveira Adjé (Aiglons de Lomé), Kwami Dos -Reis, Mawuena Kodjovi, (CO Agaza de Lomé) et Boukari Sadou (FC Ifodjé Atakpamé) absent sur le cliché

Que sont-ils devenus, ces joueurs?

Après avoir fait la pluie et le beau temps au sein des Scorpions Noirs de Tokoin (Agaza), Assogba Yaovi, le portier Vert, est resté à Lomé. Reconverti entraîneur des gardiens, il avait accompli cette tâche au profit de ses jeunes collègues en sélection nationale. Le latéral gauche au coup de pied foudroyant s’était expatrié au Gabon. Son compère Sanounou, s’est reconverti entraîneur de football dans la région centrale du Togo. Après les Aiglons de Lomé, le milieu Mensah Efoé a monnayé son talent au sein du championnat ghanéen. Messan Modjro serait décédé. Le très respecté défenseur Ekoué Folly alias Zambla, un élément fort craint à l’époque par de nombreux attaquants africains, est devenu un anonyme employé au cimetière municipal de Bè-Kpota à Lomé.

Sunu Mawuli, le père de l’Eperviers Gilles Sunu, s’est rendu aussi en France et fut sociétaire d’un club dans les environs de Châteauroux. D’entre tous, Denké Kossi eut l’audace de s’expatrier sans l’accord des dirigeants sportifs togolais d’alors. En France, Wazo fut notamment sociétaire de la formation de Châteauroux et du FC Bourges.  La  » tour de contrôle” de la défense togolaise dans les années 80 meurt en mars 2014 à Limoges et est inhumé sans honneur dû à son rang à Lomé. Devenu employé dans une société de transit à Lomé, le portier Antoine Komlan Kwavédjé est décédé dans l’anonymat en 1996.

Le Scorpion Abdel Gamal vit depuis quelques années dans l’Hexagone. Sapa Kossi, l’attaquant de poche est resté à Lomé. Révélé sous les couleurs du FC Gomido de Kpalimé,l’infatigable milieu de terrain, Djogou Akoulassi Tao fit  ensuite les beaux jours   des Verts de Tokoin. Parti tardivement en France, tout comme l’attaquant Moutairou Rafiou le ballon de bronze africain en 1983, ils n’eurent pas la possibilité d’évoluer à un haut niveau dans le football. Rattrapés par un test d’âge, ces valeureux joueurs, adulés et qui firent trembler moult adversaires, n’eurent pas une suite de carrière à la dimension de leurs potentialités. Leur temps de réaction, et la rapidité de réaction au jeu furent passables. Ils se contentèrent, faute de mieux, de signe pour des formations de seconde zone.

Dosseh Hounkanli, attaquant au sein de la formation de la Forêt Sacrée de Bè, est aussi resté au bercail après des tentatives non abouties d’évoluer au Gabon. Pour joindre les deux bouts, il était de temps à autre aperçu dans les coins et recoins de la ville de Lomé, faisant du moto-taxi. Il n’y a pas de sot métier, dit-on. L’ailier de poche que fut da Silveira Adjé n’est plus. Ancien joueur formé au sein du Racing Club de Lomé sous la direction du Franco -libanais Jazzar, le demi-frère à feu Gabriel da Silveira Adjé de l’Etoile Filante avait brillé en championnat scolaire avant de porter les couleurs de Lomé 2 dirigé par Julien Cadiry. Il avait également évolué au sein des Aiglons de Lomé et au sein de la formation de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale de Lomé. Pour une faute professionnelle, l’ancien agent fut limogé. On aurait pu trouver une circonstance atténuante pour les multiples services rendus au football togolais. » Emilevi”, comme il était affectueusement appelé, n’était pas resté distant du football qui était sa passion. Devenu entraîneur, il est récemment décédé à l’âge de 61 ans et inhumé sans honneur.

L’intraitable défenseur Dos Reis, sous les couleurs des Scorpions Noirs de Tokoin, vit en France. Mawuena Kodjovi, cet ancien défenseur et capitaine sous les couleurs du CO Agaza de Lomé, est devenu maitre d’Education Physique et Sportive (EPS) formé comme d’autres anciens joueurs à l’INJS de Lomé avec option football. Il exerça cette fonction au sein de certains établissements scolaires à Lomé avant d’opter pour celle d’entraineur de football. Le natif de Tsévié dans le Zio a coaché bon nombre de clubs togolais, notamment Agaza, Dyto et fut entraîneur-adjoint sous Paul Messab Zougbédjé, Gottlieb Goeller et Otto Pfister à plusieurs reprises et entraîneur titulaire le compte des Eperviers, la sélection togolaise.

Citons par ailleurs leurs coéquipiers de la même génération qui ne sont pas présents sur le cliché. Il s’agit, entre autres, d’Ali Mamane (Aiglons de Lomé), Boukari Sadou, le feu follet attaquant d’Ifodjé d’Atakpamé, passé par le FC Chateauroux avant de se reconvertir entraîneur -formateur de jeunes. Il est le père de l’Epervier Razak Boukari, actuel sociétaire de la formation castelroussine en seconde division française. On ne saurait oublier l’attaquant Ayivor Quashie de l’Asfosa. Resté à Lomé et recruté à titre d’employé à la SOAEM, une société de transit et de consignation basée au Port de Lomé, il en porta les couleurs dans le champion corporatif.

Ainsi, se résume le parcours fait de haut et de bas de ces légendes du football togolais. Quand votre chemin croise celui de ceux de ces plénipotentiaires du football togolais, tout féru de football doit se faire le devoir de les saluer avec respect et reconnaissance pour avoir fait flotter de la belle manière les couleurs togolaises sur de nombreux stades africains.

©Ekoué SATCHIVI
 
source : Liberté
 

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