ambassade_togo_france

En introduction à ce témoignage nous voulons expliquer aux lecteurs que nous avons jugés bon de publier ce texte dans la perspective des prochaines assises de la diaspora. Bien que la Cellule d’Information et d’Assistance aux Migrants (CIAM) de Visions Solidaires est déjà reçu plusieurs témoignages sur les problèmes d’accueil dans les ambassades togolaises à l’étranger, ce dernier témoignage nous parait éloquent et permet d’imaginer le gros travail qui reste à abattre au niveau des chancelleries togolaises. En espérant que les assises de la diaspora envisageront des ébauches de solution. Bonne lecture!

 

« Cela faisait plusieurs semaines que j’essayais de joindre l’ambassade du Togo à Bruxelles, par téléphone et par mail, en vain. Je me décide donc à y aller. Leur site internet ne fonctionne plus et quand il fonctionnait je n’avais pas trouvé les informations dont j’avais besoin. Mon mari est togolais et nous projetons de rejoindre Lomé avec notre fille pour s’y installer. Vous imaginez les questions administratives et organisationnelles que cela implique! Donc, naturellement je me suis tournée vers l’ambassade, l’espace togolais officiel sur le sol belge, qui mieux qu’eux pourrait me renseigner dans cette démarche, n’est-ce pas ?

 

Après 1h de trajet, j’arrive enfin. Je rentre. Où me diriger? Il n’y a aucune indication, ni d’accueil. Je m’approche d’une pièce ouverte espérant y trouver quelqu’un, rien. Je cherche d’autres portes. A l’étage j’en vois. Il y a seulement des numéros sur les portes. J’hésite! Je frappe on verra sur qui je tombe: Une dame! Elle me demande ce que je veux, je le lui explique rapidement et elle me réoriente vers une des portes en bas. J’y vais. Je frappe. Un monsieur est assit à son bureau, envahit de dossiers. Il est occupé à remplir des documents. Je lui dit que c’est sa collègue qui m’envoie et lui explique ma demande. Il me propose de m’asseoir sur le canapé, en cuir bordeaux, pendant qu’il termine. J’attends, et comprends qu’il est en train de régler ses demandes de congés. J’attends! Il sort déposer le document puis vient s’occuper de moi.

 

J’avais noté mes questions et il y répond au fur et à mesure, mais certaines réponses me surprennent, surtout celles sur la bi-nationalité ! Il me dit et m’affirme qu’il n’y a aucun problème avec cela au Togo, que c’est possible et que tout le monde le fait. Ah bon ? Pourtant les témoignages de mon mari et de ses copains démontrent qu’ils prennent toujours un visa en rentrant au pays ? Il m’explique que c’est seulement si je voulais être présidente au Togo que ce serait gênant, car interdit, et que des mandats peuvent être dissous pour cette raison !

 

Notre entretient continue, puis vers la fin il commence à me dire que ce qu’il est en train de faire sort du cadre de ses fonctions. Que c’est une vrai consultation et que ça coûte cher. Je rigole pensant qu’il rigole aussi mais il insiste. Je lui dit qu’il me semble que ces questions sont tout à fait dans le cadre des compétences d’une ambassade car à qui demander sinon ? Pour vous donner une idée, voilà les questions que j’ai posées – Quelles démarches administratives faut-il faire pour séjourner au Togo plus de trois mois ? Quels documents faut-il comme je suis une étrangère mariée à un togolais ? Pour ma fille, vers quelles écoles se diriger pour un programme scolaire le plus proche de celui de la Belgique ? Pour notre chat, quelles conditions d’entrée pour lui au Togo, vaccins ? Quarantaine ? Faut-il s’inscrire au consulat en arrivant ? –Il me dit qu’il faut demander ailleurs.
J’avais déjà cherché sur internet et passé des coups de fils mais pour ces questions on me renvoyait vers l’ambassade du Togo. Il me dis en suivant le cours de la discussion que si on m’a envoyé vers lui c’est parce que les autres employés de l’ambassade ne pouvaient pas répondre à ces questions. Lui c’est grâce à sa culture générale qu’il le peut mais que sa culture générale il l’a acquise en s’investissant en dehors de son travail et que tout ça a un coût élevé.

 

Je me suis demandé s’il essayait de me soutirer de l’argent, ce qui m’était inconcevable. Je lui réponds que si les autres ne savent pas, ils devraient être plus formés car ceux sont des questions courantes d’informations générales et qu’il peut adresser sa facture directement à l’ambassade car il est évident que c’est leur devoir de pouvoir répondre à ces genres de questions. Il est surprit de ma réponse et n’insiste plus.

 

J’en profite pour lui parler des prochaines assises de la diaspora qui auront lieu à Paris selon les informations que j’ai lues sur internet. Je lui demande si l’ambassade a prévu un départ groupé de Bruxelles pour y aller. « Question pertinente » me dit-il, je vois qu’ils n’y avaient même pas pensé! Il m’explique que si la diaspora togolaise en Belgique s’était manifestée cela aurait été peut-être envisageable mais comme ce n’est pas le cas, il n’y a rien d’organiser. Peut-être, comme moi la diaspora togolaise en Belgique a essayé d’appeler ou d’écrire en vain. Je lui ai dit que ça aurait été vraiment intéressant de mobiliser la diaspora en Belgique et de lui permettre de se rendre à Paris pour les assises.

 

Il a répondu à mes questions, je me prépare donc pour partir mais il me propose que l’on reste encore pour parler. Cela ne me paraît pas utile, je prétexte d’avoir encore beaucoup à faire et le remercie en me levant pour partir. Il me regarde de haut en bas. Soudain, il se lève, prend mes mains et me dit que c’est dommage que je sois mariée, et que l’on pourrait se revoir pour parler. Je suis sous le choc ! Que se passe-t-il ? Je viens pour des informations dans une administration représentant le pays de mon époux, et je me retrouve avec des avances débauchées ! Je recule pour mettre une distance et part rapidement !

 

Ces comportements abîment et salissent votre beau pays. Je me permets de faire ce témoignage à votre niveau pour que vous puissiez interpeller les responsables politiques afin qu’ils prennent des mesures fortes et que les ambassades du Togo donne une meilleure image de votre pays. Une image crédible, loin de l’information approximative, de la corruption, des mœurs défaillantes et pour que l’accueil y soit meilleur. »

 

Source : visions solidaires

 

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