Recensement électoral biaisé dans la zone II: Les « affabulations » d’Angèle Dola Aguigah qui confirment la complicité de la CENI
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Même avec des preuves incontestables à l’appui, la Présidente de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Mme Angèle Dola Aguigah a qualifié d’« affabulations » les manquements et les graves irrégularités relevés par le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition « Arc-en-ciel », lors des opérations de recensement dans la première zone. Et puisque ce sont des « affabulations » pour cette responsable d’une organisation de la société civile qui s’illustre beaucoup plus en béquille du parti au pouvoir, aucune disposition ne semble avoir été prise pour éviter ces désagréments dans la zone II. On assiste plutôt à un théâtre organisé par cette institution, auquel sont conviées les populations, contraintes de faire plusieurs allers-retours avant d’être enregistrées.
Un tour dans les centres de recensement à Lomé fait constater l’amère expérience à laquelle sont soumises les populations. Sur cinq (05) centres, un (01) seulement peut se prévaloir d’avoir des machines qui fonctionnent normalement. Mais là aussi, les populations sont confrontées à la lenteur des opérateurs de saisie. Dans presque tous les centres, l’on n’est pas à l’abri des difficultés liées aux machines qui tombent régulièrement en panne. Ce qui fait qu’à la fin de la journée, un petit nombre seulement d’électeurs est enregistré. Du coup, la mobilisation qui est remarquée dans les centres faiblit et un grand nombre de gens retournent à la maison sans se faire établir la carte d’électeur. En outre, la plupart de ces centres sont fermés avant 16 heures. Les agents recenseurs évoquent souvent le problème de la luminosité qui fait défaut pour la bonne qualité des photos. Devant des bureaux, on observe des queues interminables de gens qui veulent se faire enrôler. Mais à la fin de la journée, c’est à peine une dizaine qui réussit à se faire enregistrer. Le reste est obligé de retourner, sans être sûr que la situation serait moins pénible le lendemain. Le comble reste l’incapacité des opérateurs de saisie à reproduire l’identité des électeurs sans faute. « Apparemment, ces messieurs ne maîtrisent pas les claviers d’un ordinateur », indique un observateur. Et pourtant, des séances de formation ont été organisées à l’intention de ces OPS avant le démarrage du recensement.
Cependant, devant toutes ces irrégularités, les responsables de la Céni ne réagissent pas. Ce qu’ils trouvent à dire, c’est de prendre ceux qui dénoncent ces graves irrégularités pour des affabulateurs. Arrogance criarde, ignorance ou volonté manifeste de servir un pouvoir moribond qui cherche des béquilles pour tenir sur ses pieds ? En tout cas, tout porte à croire aujourd’hui que les manquements au niveau du recensement sont faits à dessein pour décourager les populations et les empêcher de se faire massivement enrôler dans la zone II. Un argument fortement soutenu par les observateurs quand on sait que le pouvoir a été dérouté dans ses
Au cours d’une conférence de presse organisée le mardi 17 avril dernier, les responsables du Collectif « Sauvons le Togo » et de la Coalition « Arc-en-ciel » ont encore rapporté des cas de fraudes où des militaires vont s’enregistrer plusieurs fois, des étrangers passent au travers de la frontière avec le Ghana au niveau d’Apédokoè et d’autres quartiers environnants d’Adidogomé. Des voitures transportant des individus qui voulaient se faire enrôler clandestinement dans des villages dans la préfecture des Lacs. Il a fallu l’intervention musclée des populations de la localité pour les décourager. Le CST et la Coalition « Arc-en-ciel » ont avancé leurs arguments avec des preuves à l’appui. Cependant, on ne serait pas surpris si du jour au lendemain, Mme Angèle Dola Aguigah et sa clique jettent leur dévolu sur ces responsables de l’opposition en les qualifiant d’affabulateurs. Même si l’opposition ne dénonce pas ces manquements graves, les populations, elles-mêmes, qui sont dans les centres tous les jours et assistent à ces scènes qui relèvent d’un amateurisme criard, pourront le faire.
La CENI, comme tout le monde l’attendait, vient de proroger les opérations de recensement d’une semaine dans la deuxième zone. Une manière de permettre à toutes ces personnes qui désirent se faire enrôler, mais qui sont confrontées aux anomalies qui entourent l’opération, de pouvoir le faire. On se demande aujourd’hui pourquoi les responsables de cette institution ne prennent pas des dispositions pour empêcher l’enrôlement des mineurs, des étrangers et des personnes qui se font enregistrer plusieurs fois. Pourquoi banalise-t-on l’audit des opérations demandé par le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel ? En tout cas, des observateurs comprennent aisément que la prorogation des opérations d’une semaine n’enlève en rien au pouvoir et à ses complices leurs intentions obscures sur ces élections législatives qui arrivent à grands pas. Cet audit pourrait compliquer sérieusement les choses au pouvoir Faure Gnassingbé, comme l’a été l’appel de l’opposition aux populations à aller se faire rencenser.
Si Mme Angèle Dola Aguigah refuse de reconnaître ce que tout le peuple togolais sait déjà et crie sur tous les toits que les opérations se déroulent dans de bonnes conditions, on se demande finalement entre l’opposition et elle, qui raconte des affabulations. Le silence de la Présidente de la Céni dénote de la complicité de cette institution, d’ailleurs décriée de par sa composition, à organiser des élections législatives aux humeurs du pouvoir Faure Gnassingbé.
K. I.
L’Alternative Togo