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Ces dernières années, notamment pendant la saison des pluies, c’est la désolation au marché de Hédzranawoé à Lomé. Les vendeurs de ce marché, le deuxième plus grand de la capitale togolaise derrière Assigamé, vivent une situation dramatique. Cette année, elle est encore alarmante. Après la pluie de la semaine dernière, la partie Est du marché, précisément les rayons des friperies a été envahie par l’eau stagnante. Impossible pour les commerçants de mener convenablement leurs activités – à moins qu’ils se soient reconvertis en pêcheurs. Le business véritablement tourne au ralenti. Plus triste, les commerçants ont le sentiment d’être abandonnés. Pour eux, les autorités sont insensibles à leurs doléances pour trouver une solution urgente à cette situation. Un tour dans ce marché nous a permis de nous rendre compte de l’évidence. C’est la désolation et l’amertume qui se lit sur les visages.
Il est 16h, ce samedi 18 mai 2019, lorsque nous nous sommes rendus au marché de Hédzranawoé. Ça se bousculait toujours dans le marché. Les bonnes dames devant leurs étalages, manifestement à la recherche du dernier client pour cette journée. Il le fallait, puisque les dimanches, c’est porte close. Déjà le bâtiment principal du marché, construit à l’époque de feu Eyadéma, ne renvoie pas une belle image. Son état de délabrement avancé laisse à désirer. Mais là au moins, les occupants des places n’ont pas de soucis à se faire. Derrière ce bâtiment se joue un drame sans nom.
Le rayon réservé aux friperies, qui est sans doute l’identité même du marché est méconnaissable. Les places sont pratiquement désertes. A la place des étalages et des articles, c’est de l’eau qu’on retrouve. Certains commerçants (un melting pot composé majoritairement d’Ibo et de compatriotes) qui ont pris sur eux le risque de venir côtoyer ce monde marécageux, restent impuissants face à la situation. Sur place, l’odeur est irrespirable. Déjà à l’heure-là (16 heures et au-delà), certains ont déjà ramassé leurs
Cette situation est invivable pour les commerçants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Plusieurs démarches effectuées envers les autorités administratives notamment l’Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés (EPAM) sont restées sans suite. « Chaque année, ce sont des promesses, mais rien ne change. Mais quelle que soit la situation, ils viennent prendre les droits de place qui s’élèvent à 3000F CFA. Par exemple, cela fait des semaines que ceux qui vendent des chaussures n’étalent plus leurs articles car l’eau s’est totalement installée dans leurs rayons. C’est de l’amertume. Nous avons crié en vain. Les journalistes viennent faire les reportages ici, mais rien ne bouge. On ne peut jamais faire de chiffre d’affaire dans ces conditions », peste un autre.
Plus cocasse dans ce marché, pour faire un travail d’entretien de place, le propriétaire devra s’acquitter d’une quittance de 2000F CFA. « C’est incompréhensible », dénonce une revendeuse qui venait cimenter sa place, après la pluie.
Il convient de faire un travail d’assainissement et de dragage efficace pour soulager les vendeurs de friperies de ce marché de renom qui, au fil des années, se dégrade davantage. Aussi, la présence d’un bassin de rétention d’eau au cœur du marché suscite la polémique et est mal vue par les vendeurs. Si rien n’est fait dans un délai raisonnable, ce marché de friperie ne sera plus qu’une ruine.
ShalomAmetokpo
source : Liberté