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Dans les « 20 plus » qu’il avait précipitamment élaborés en 2005 pour alimenter sa campagne électorale, le fils-héritier du Togo avait inscrit en très bonne place « l’Autoroute de l’Amitié » qui devrait s’étendre de Lomé à Cinkansé.
 
Il promettait à l’époque réaliser un tel projet dans un intervalle de cinq ans, c’est-à-dire avant 2010 s’il était élu.
 
C’est ainsi qu’il a pu s’accaparer du pouvoir en avril 2005, puis les cinq ans passèrent sans que le prince ne mette en place une seule brique de cette fameuse Autoroute.
 
En 2010, il a moins parlé d’un programme concret, préférant surfer sur son bilan et inviter les togolais à espérer un mieux devenir au mandat prochain.
 
Les cinq autres années de son deuxième quinquennat sont justement en train de s’épuiser. Et c’est donc à moins de six mois des nouvelles élections qui devront doter le Togo d’un nouveau Président que Faure Gnassingbé dit aux togolais qu’il a enfin mis la main sur la manne qui devra servir à réaliser le projet qu’il a prévu réaliser il y a de cela 10 ans.
 
Les fonds viendraient des investisseurs saoudiens qui lorgnent sérieusement le secteur des infrastructures dans l’espace UEMOA.
 
Selon les informations qui nous viennent de Dubaï, le fils-héritier d’Eyadema aurait signé un accord de financement à hauteur de 1000 milliards de fcfa pour enfin réaliser son projet de rêve.
 
Bravo !!! Eh, Monsieur le Président, vraiment bravo pour cette heureuse nouvelle que vous apportez désormais aux togolais !!!
 
L’on va simplement dire qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Si Faure Gnassingbé avait prévu mettre en œuvre ce projet au plus tard en 2010 et enfin des comptes, ne pourra l’engager qu’après 2015, ce n’est pas bien grave.
 
Seulement voilà, les togolais sont très habitués à ce genre d’annonces et de contrats de financements sous Faure qui n’ont jamais pris corps.
 
Rappelons-nous la fameuse holding Togo Investiment Corporation SA à travers laquelle le fils du père entendait faire injecter des milliers de milliards de fcfa pour la réalisation non seulement de cette autoroute, mais également une voie ferrée allant justement de Lomé à Cinkanssé.
 
Depuis plus de 4 ans, aucune fumée n’est sortie de ces fameux investisseurs canadiens, européens et même africains que Faure Gnassingbé avait vite fait de dénicher pour présenter aux togolais.
 
Et pourtant, que de compétences débauchées çà et là pour piloter cette Société Anonyme et dont personne ne parle encore aujourd’hui.
 
Le fameux Conseil Présidentiel que présidait en personne Faure Gnassingbé et qui regroupait l’essentiel de ces têtes pensantes que le Togo a débauchées de gauche à droite à coup de millions à travers le monde entier est désormais sous éteignoir. Quel gâchis !!!
 
Ayant donc raté ce pari, le Prince se cache désormais sous le couvert de l’UEMOA pour annoncer aux togolais qu’il a enfin mis la main sur la manne qui va réaliser ce projet à partir des fonds du Golfe. Tant mieux si ce rêve devenait réalité !
 
Mais sur quelles bases les investisseurs saoudiens pourraient-ils injecter une si colossale somme d’argent dans un pays où la stabilité politique et économique n’est pas encore acquise et où l’envornnement des affaires est autant englué ?
 
Quel homme d’affaires pourrait-il prendre le risque d’investir dans un pays où la justice constitue plutôt un machin aux bottes systématique d’un pouvoir despotique ?
 
A partir de quand ces fonds pourront-ils être débloqués pour la réalisation d’un tel ambitieux projet, avant ou après la présidentielle de 2015 ?
 
Toutes ces questions taraudent pour l’instant l’esprit de l’écrasante majorité des togolais et il appartient à Faure Ganssingbé et son équipe de reporters qui l’ont suivi sur les lieux de nous éclairer davantage.
 
Passons ce volet et parlons aussi de la fameuse table ronde des bailleurs organisée en 2008 à Bruxelles où il était annoncé aux togolais une mobilisation record de 600 milliards de fcfa en faveur du Togo. Où est passé cet argent que l’on avait promis aux togolais à cor et à cri ?
 
Ce n’est pas tout. Qu’est devenu le projet d’exploitation de la large vallée du Mono qui devrait être mis en oeuvre par des chinois que le pouvoir nous avait présentés il y a au moins trois ans ?
 
L’on nous avait dit à l’époque que les chinois en question devraient injecter environ 300 milliards de fcfa pour développer la riziculture à partir d’un système moderne d’irrigation. Jusqu’à ce jour, personne n’entend encore parler de ce projet.
 
Et qu’en est-il de la SNPT où des milliards de fcfa devraient aussi être injectés par des israéliens et même des opérateurs économiques français membres du MEDEF que le pouvoir nous avait aussi présentés au Togo il y a quelques années ?
 
Que dirons-nous du siège de l’Assemblée Nationale qui devrait être construit depuis des années par des chinois ?
 
Et les chantiers de l’université de Kara dont les travaux devraient être financés par l’Iran où en sommes-nous ?
 
Que dire du projet d’un nouvel aéroport qui avait été brandi aux togolais et dont le site avait été supposé être repéré dans les environs de Davié ?
 
Le comble, c’est que même les quelques rares projets dont le pouvoir du Prince a pu réussir le financement ont été d’impardonnables fiascos.
 
Nous n’en voulons pour preuve que Contour Global qui a englouti près de 100 milliards de fcfa pour finir par nous vendre l’électricité à un coup plus exorbitant que celui de la CEB.
 
Aujourd’hui, Contour Global absorbe l’essentiel des ressources financières de la CEET d’une manière intolérable alors même que des solutions alternatives moins coûteuses taînent à portée de main.
 
Tout cela pour dire qu’une chose est de faire l’annonce et une autre est de traduire dans les faits le projet annoncé.
 
Et malheureusement, le pouvoir de Faure Gnassingbé a déjà laissé au sein de l’opinion cette désastreuse image de plaisantin qui n’a ni cohérence ni consistance dans la conduite des différents projets qu’il annonce aux togolais.
 
Pour ce projet d’autoroute et pour bien d’autres projets qui avaient aussi été annoncés en grande pompe, les togolais sont bien obligés de voir avant de prendre le risque de croire.
 
togoinfos
 

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